Chapitre 1 - Recherches - Partie 4
Le décollage depuis la plateforme des navettes était totalement automatisé. Les deux frères assis côte à côte ressentaient une tension particulière. Ils écoutèrent et acquiescèrent au rythme des sermons parentaux que le pupitre leur retransmettait. Quelques minutes plus tard, une fois sortie de la zone de transit, la navette proposa l’option de conduite semi-manuelle. Zack, tout en souriant à son petit frère, l’activa. Il n’y eut pas de secousses. Il prit un peu d’altitude pour offrir à Josh une vue imprenable sur les paysages ondulés paréliens.
Des siècles auparavant, Parelas-d avait offert aux premiers colons un visage tout autre que celui qu’ils pouvaient observer une fois arrivés en orbite. Depuis leur planète d’origine, Baure, les premières analyses avaient montré une planète aux promesses fabuleuses : une atmosphère respirable, de l’eau en abondance, de larges portions de terrain émergées, de profonds océans, des températures clémentes sur la majeure partie de l’astre. Malgré tout, une petite phase d’humaniformation était nécessaire pour préparer les corps à une gravité un peu plus importante et à une atmosphère à la constitution différente. En somme, rien d’insurmontable pour cette part de l’humanité ayant relevé tant de défis. Et ce, depuis le départ des premiers Hommes de Mars de la quatrième planète du système solaire.
Pourtant, dès l’arrivée du vaisseau mère, le Markind 55 Cancri, transportant les trois cents premiers colons, Parelas-d révéla, en dehors des deux zones polaires glacées, une surface rouge, aride et de vastes zones sombres uniquement constituées d’une forme d’algue d’un noir profond.
Les deux frères survolaient de rares endroits qui avaient fortement évolué. L’eau avait refait son apparition. Une flore et faune avaient été patiemment recréées. Ces dernières faisaient la fierté des biologistes paréliens. Recréer les écosystèmes avait été et continuait d’être un défi de chaque jour. Ainsi, la planète, par de timides et discrètes touches, retrouvait au fil du temps des couleurs qu’elle avait pu avoir en des temps bien plus anciens. Le rouge laissait la place au vert, au bleu, des couleurs signes de vie pour l’humanité. Certaines zones devenaient ocre, démontrant que le vivant reprenait peu à peu du terrain. Mais tout cela était fragile, les assauts des bouffées énergétiques envoyées par l’étoile Parelas, même amoindries par la puissante magnétosphère parélienne, venaient faucher les plus frêles plantes et animaux.
Le cœur de Josh battait fort tout en manœuvrant la navette. Il s’essaya à quelques exercices de vol. Puis une fois son envie contentée, il s’assagit. En pointant certains endroits de l’horizon, Zack indiqua à plusieurs reprises les puits paréliens qui étaient à proximité. Ces cavités variaient en tailles, certaines étaient si grandes que l’on pouvait les voir depuis l’espace. Cependant, toutes présentaient un intérieur d’un noir profond, signe de la présence des algues. En arrivant à proximité du site d’extraction de la comite, l’ancienne Parelas-d régnait. Le sol tirait sur des teintes rougeâtres. Zack récupéra les commandes et effectua une rapide montée qui afficha un sourire sur le visage de son frère. Cherchant du regard et vérifiant en même temps sur le pupitre, il confirma la présence du puits parélien qui les intéressait tout particulièrement. Mais le moment n’était pas venu, bientôt le régulateur d’approche du site leur demanda de basculer en commandes automatiques pour rejoindre la plateforme des navettes. Ils s’exécutèrent sans manifester de mauvaise volonté afin de ne pas écorcher leur image dès leur arrivée.
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