Après la belle journée de la veille, ce fut dans la brume écossaise qu'ils découvrirent le petit matin. Impossible de se rendre sur Staffa, la petite île volcanique si particulière, aux orgues marines magnifiques, ni même sur Iona. Mickaël tenait quand même à montrer à leurs amis et à Maureen le Ross et ses falaises impressionnantes, ses plages magnifiques, comme des écrins entre les roches. Ils s'engagèrent alors sur la route de la pointe sud de l'île, qui passait entre les montagnes. Il ne faisait pas chaud, Maureen était pelotonnée sur le siège et il leur fallut parfois attendre la fin d'une averse pour sortir des voitures et faire quelques pas dehors.

- Bon, finit par dire Mickaël, je sens que ça va rester bouché toute la journée. On ne va pas s'attarder. Dommage, je vous aurais bien emmenés voir la plage d'Ardalanish et les arches de Carsaig... Il vous faudra revenir un jour de beau temps.

Ils n'étaient plus très loin de l'embarcadère, pour traverser et revenir à Oban. Dans le lointain se dressait la tour de Druim Fada. Lawra tenta quelques photos, pas très convaincue du résultat.

- J'espère que nous aurons meilleur temps pour aller sur Skye, soupira John qui tentait de calmer Kevin.

Pour le petit garçon, passer la journée enfermé dans la voiture n'était pas une sinécure. Et il commençait à beaucoup s'agiter.

- Skye, ce sera tout ou rien, fit Sam avant d'ajouter : Je ne vois qu'une solution pour sauver la journée.

- Laquelle ? demanda Lawra.

- Passer la soirée au pub ! répondit-il avec un grand sourire.

- J'ai une autre proposition à faire, dit Mummy qui était restée à l'abri dans la voiture de Lawra et John. C'est de tenter de prendre le prochain bac, pour rentrer assez tôt pour se faire une bonne soupe de poisson et une tarte aux pommes.

- Là, Mummy, vous êtes vraiment terrible ! s'exclama John. Vous nous mettez devant un choix cornélien !

- Rien ne nous empêche de faire les deux, dit Sam. La soupe et la tarte d'abord, et le pub ensuite. Et si les princesses ne veulent pas nous suivre...

Lawra et Maureen échangèrent un regard de connivence.

- Je crois, au contraire, que nous avons très envie de vous accompagner !