Chapitre 132 : mercredi 23 novembre 2005

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La lettre de Kenneth était arrivée ce matin-là. En reconnaissant l'écriture de son frère, Maureen sentit son cœur se serrer, au souvenir du contenu de la précédente. Mais elle poussa bien vite un soupir de soulagement. C'était un message assez court et cordial, lui annonçant la naissance d'une petite fille, Solenn. Kenneth y avait joint deux photos, une prise le premier jour et une autre de toute sa petite famille réunie. Elle fut contente de revoir son neveu et son autre nièce, qu'elle n'avait pas vus depuis plus d'un an et demi. "Comme ils ont changé et grandi !", songea-t-elle avec tendresse.

Ce midi, Mickaël l'attendait pour déjeuner. Elle l'avait entendu se lever, dans la matinée. Il n'était pas descendu la voir et elle avait deviné qu'il s'était affairé là-haut. Elle ferma rapidement la boutique et le rejoignit. Il était à la cuisine, en train de réchauffer leur repas, un ragoût qu'il avait mitonné depuis deux jours, en grande quantité, et qui agrémentait leurs repas de midi depuis. Maureen repensa à l'adage de Mummy : "Plus c'est réchauffé, meilleur c'est".

- Ca va ? demanda-t-il tout en rangeant quelques affaires.

- Oui, et toi ? répondit-elle en s'approchant de lui pour l'embrasser.

Ils prirent le temps de savourer ce baiser, puis Mickaël lui dit :

- Bien, c'est prêt. On passe à table quand tu veux !

- Ca sent tellement bon que ça m'a mis l'eau à la bouche !

Elle prit place et déposa la lettre de son frère à côté d'elle, en sortit les photos.

- Kenneth m'a écrit, commença-t-elle. Sa petite fille est née. Elle s'appelle Solenn. Il m'a envoyé deux photos. Tu veux les voir ?

- Volontiers, répondit-il.

Elle les lui tendit par-dessus la table et il les regarda en souriant.

- Ton frère a les mêmes yeux que toi ! Et on dirait que ton neveu aussi... remarqua-t-il.

- Oui, c'est vrai, dit Maureen. Ce sont les yeux de notre père. Maman, elle, a les yeux marron.

- Ca fait une sacrée petite famille !

- Oui, je te présente quand même... Le garçon, c'est Colm, le bébé donc Solenn. Et la petite fille s'appelle Jolan.

- Ce sont de très jolis prénoms. Il n'y a pas beaucoup d'écart entre les enfants...

- Non, expliqua Maureen. Sept ans en tout, entre l'aîné et la petite dernière. Ca fait comme entre Kenneth et Tara, à peine plus.

- Il t'a donné des nouvelles de Tara ? demanda Mickaël sachant combien Maureen se préoccupait du bon déroulement de la grossesse de sa jeune sœur.

- Non. Il m'a juste dit que tout s'était bien passé pour Emily. Je dois réécrire à Tara. Je le ferai un soir cette semaine. Lawra m'a téléphoné hier aussi. Ils vont bien et elle te passe le bonjour. Il paraît que John s'est offert un verre de Talisker dimanche dernier en pensant à nous.

- C'est sympa, ça, sourit Mickaël.

- Ca a été pour toi, hier ? demanda Maureen.

- Oui. C'est assez calme... On a eu des nouvelles de Jonathan, il a un contrat d'un mois et il pourra bien enchaîner à nouveau avec nous pour les fêtes et janvier. Je suis content pour lui.

- Moi aussi. C'est bien qu'il puisse revenir avec vous un peu.

- Je crois qu'il en est content. Et faire le remplacement de Dan l'a bien aidé à prendre totalement confiance en lui. Je pense que les collègues vont se l'arracher, dit Mickaël.

- Tu es sérieux ? s'étonna Maureen.

- Complètement. Quand on passe par chez Harris... C'est une bonne carte de visite, expliqua-t-il. Non seulement pour y avoir fait son stage de fin d'études, mais, en plus, pour y avoir travaillé quelques semaines. Ca veut dire que le patron était content de lui. Et nous aussi. Et ça, ça vaut son pesant d'or. Ca va bien l'aider, au début.

- Même s'il ne reste pas à Glasgow ?

- Même. Du moins, en Ecosse. S'il veut aller à Londres ou dans une grande ville, en Angleterre, on y est moins connus. Mais je ne pense pas qu'il aura besoin d'immigrer.

Maureen sourit à ce mot, puis elle savoura ses premières bouchées.

- Hum, c'est vraiment délicieux. C'est bien meilleur que le premier jour...

- Je te l'avais dit, fit Mickaël. Et pour demain midi, il t'en restera une part. Du moins, si tu ne t'en lasses pas ! Il faudra que tu refasses un accompagnement, par contre. Il n'y a plus de légumes...

- Je me débrouillerai, dit-elle.

Le lendemain midi, Mickaël avait en effet prévu de manger chez ses parents.

- Tu as des commandes pour ce week-end ? demanda-t-il.

- Deux petites. C'est vraiment un peu creux, en ce moment. Moins que l'an passé, quand même... Enfin, je le savais, je ne suis pas surprise, contrairement à l'année dernière, car je m'étais bien demandé ce qui se passait... Je vais bientôt commencer à mettre quelques petites décorations pour annoncer Noël. Histoire que les gens aient cela en tête, qu'ils voient aussi ce que j'ai comme idées, ce que je peux proposer...

- Cela leur fera envie, dit Mickaël, c'est une bonne idée...

Ils terminèrent de déjeuner, Mickaël repartit sans tarder. Ils se retrouveraient dans la nuit, ici-même.

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