Chapitre 152 : samedi 7 janvier 2006
Leur séjour s'achevait. Ils quittèrent Mummy en début d'après-midi, lestés de nombreux restes. Mickaël avait eu beau rappeler à sa grand-mère qu'il partait dès le lendemain pour une semaine en France, elle n'en avait fait qu'à sa tête. "Il faut bien que Maureen se nourrisse durant ton absence, grand sot !", avait-elle simplement répliqué. Il n'avait pu que s'incliner face à un tel argument.
Et Maureen, en arrivant chez elle le soir-même et en déballant le panier, put constater effectivement toute la générosité de la vieille dame. Il y avait là plusieurs parts d'un pot-au-feu qu'elle avait préparé la veille, à leur retour de la vallée de la Spey, une demi-tarte aux pommes, des œufs, du beurre salé, trois pots de confiture, une grande bouteille contenant de la soupe de légumes - alors qu'il y avait aussi de quoi faire plusieurs parts de bouillon de pot-au-feu.
- Va falloir en mettre un peu au congélateur, fit Mickaël en voyant tout ce qui s'étalait sur la table. Je vais te faire des barquettes. Je vais les déposer chez moi vite fait, tu n'auras qu'à passer et te servir si tu as besoin.
- D'accord. On mange quoi ce soir ? En priorité ?
- La soupe de légumes. On va se garder une part de viande pour demain midi, le bouillon, tu peux en garder pour deux soirs pour toi, le reste, je congèle. Tu mettras des pâtes à potage dedans, c'est délicieux.
- Je n'en ai pas dans mes placards, fit-elle.
- Pas de souci, j'en ai à la maison, je t'en ramène.
- D'accord, répondit-elle.
Mickaël s'attela à préparer rapidement les parts individuelles, puis il se rendit chez lui. Pendant ce temps, Maureen rangea ses affaires, fit un petit tour dans le magasin. La boutique était quasiment vide. Elle avait bien vendu pour le Nouvel An, même les plantes en pot étaient bien parties. Il ne lui en restait plus que deux. Elle avait prévu sa commande en conséquence.
Quand Mickaël rentra, il la trouva dans la cuisine, occupée à écrire. La soupe mijotait doucement sur le feu et la table était mise.
- Je termine une lettre pour Tara, dit-elle. Je pense que la soupe n'est pas tout à fait chaude encore...
**
C'était leur dernière soirée avant le départ de Mickaël. C'était la première fois qu'ils allaient être séparés depuis qu'ils avaient fait connaissance et cela leur faisait un effet étrange, à l'un comme à l'autre. Maureen se demandait un peu comment elle allait vivre cette semaine, même si elle s'accrochait à l'idée qu'elle serait bien occupée par la réouverture du magasin, tout le stock de plantes à renouveler, sans compter les fleurs. En revanche, elle savait qu'elle aurait une clientèle moins présente, plus aléatoire aussi, à l'image de ce qu'elle avait connu l'année passée.
Quant à Mickaël, même si cette semaine à venir s'annonçait réjouissante par bien des aspects et qu'il était content de retourner en France, il se disait déjà que Maureen allait beaucoup lui manquer.
Ils ne s'attardèrent cependant pas après le repas, et firent longuement l'amour, comme pour combler déjà les nuits en solitaire qu'ils allaient passer.
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