Maureen s'apprêtait à fermer sa boutique ce midi-là lorsque son téléphone sonna. C'était le numéro de son beau-frère, Philip, qui s'afficha. Les mains tremblantes, elle décrocha. La voix grave et joyeuse du mari de sa sœur retentit :

- Maureen ! C'est Philip !

- Oui ! Comment ça va ?

- Ca y'est ! Tu es tata ! Encore une fois ! annonça-t-il.

- Oh… Et alors ? Comment va Tara ?

- Bien… assez bien. Elle a été très courageuse ! Ca a duré toute la nuit, depuis hier soir… Elle est fatiguée. Enfin, le petit est là !

- Un garçon ? demanda Maureen avec émotion.

- Oui ! répondit Philip enthousiaste. On l'a appelé Brendan !

- C'est très joli ! Et toi, comment vas-tu ?

- Pff… Je ne réalise pas encore… C'est fou… J'ai déjà fait quelques photos… Je te les enverrai !

- Je veux bien… Penses-tu qu'elle sera encore hospitalisée dimanche ?

- Je ne sais pas, dit-il. C'est difficile de le savoir pour le moment…

- Oui, je me doute, répondit Maureen. Bon, on va s'arranger pour venir. Mickaël pense qu'il pourra demander son mardi à son patron. On pourra faire le voyage sur trois jours et passer quand même un peu de temps avec vous.

- Vous logerez chez Lawra ? demanda Philip.

- Oui, ne te fais aucun souci pour cela, c'est déjà arrangé… Bon, j'imagine que tu as encore plein de gens à prévenir ?

- Oui ! rit-il. Je te laisse le numéro de la chambre de Tara. Elle m'a dit que tu pouvais l'appeler.

- Sûr ? s'inquiéta Maureen. Je préfère la laisser tranquille… Elle va avoir besoin de repos.

- Ok, je lui dirai, dit Philip. Tu préfères que je te rappelle ?

- Oui, j'aime mieux, dit Maureen. A un moment où elle se sentira bien pour parler. Tu l'embrasses très fort de ma part !

- Bien sûr ! Bises, Maureen, et à très bientôt !

- A bientôt, Philip !

Elle raccrocha, s'empressa de composer un court message qu'elle envoya à Mickaël, puis un semblable pour Lawra. Le jeune homme la rappela aussitôt :

- Alors, ça y'est ?

- Oui, répondit Maureen. Le petit est né ce matin. Un petit Brendan !

- Joli… fit Mickaël. Bon, je vais en reparler avec Harris. Pour mardi prochain.

- Fais comme tu peux…

- T'inquiète. J'y retourne… Je dois surveiller la livraison des produits frais.

- Ok, dit Maureen. A cette nuit.

- A cette nuit, mon amour, répondit Mickaël.