Première description :

Malgré les volets fermés, une lumière grise, de celle des journées mornes et sans fin où une bruine prégnante investit l'horizon jusqu’à le refermer sur soi, baignait la pièce principale d'un éclat surnaturel. Plus aucun meuble ni aucune décoration pour rendre cette pièce vivante, pour témoigner que quelqu'un habitait ou avait vécu ici. Les murs blancs, sans couleurs ni motifs, renforçait cette impression de vide faisant paraître la pièce immense alors que ses proportions étaient en réalité plutôt modestes. Une cheminée occupait un bout du grand mur faisant face à la porte d'entrée et l'âtre tel une bouche noire et béante donnait à penser à un passage vers un autre monde, secret et obscure. Ce salon, car ce ne pouvait être que le salon, était surplombé par une mezzanine dont le plancher de bois claire et le garde-corps en fer forgé couraient le long de deux des quatre murs. Lorsque l'on levait les yeux, le regard se perdait jusque très haut sous les toits. Cette pièce toute en hauteur était finalement impressionnante avec ses allures de cathédrale.

Seconde description :

Sur les portes des casiers, certains ont collé des photos. À l'extérieur, des motos, des voitures, des femmes impossibles et ridicules toutes de sourires décolletés et de clins d'œil complices, à poil ou presque, des infirmières, des institutrices, celle-ci avec un chapeau de cowboy et un flingue, celle-là au bord d'une mer d'un bleu jamais vu, et d'autres encore comme autant de temps perdu sur les pages des calendriers. J'ai cette question en tête : est-ce parce que nous sommes cons qu'elles ont l'air connes ?