Chapitre 18
Kalaas’ynsguris embrassait drôlement bien. Leurs langues dansaient l’une avec l’autre. Une de ses mains saisit la cuisse de l’Oom, à travers son pagne et la remonta sur sa propre hanche. Sans vraiment s’en rendre compte il noua sa jambe contre lui et bientôt, il fut plaqué entre le mur et le corps si dur du Liis. Ils s’embrassaient toujours à bout de souffle. Xaer avait saisit la nuque de son compagnon au-dessus du petit pique qui s’y trouvait et de son autre main, il le caressait. Le contact était frénétique et ils furent surpris par l’arrivée automatique du transporteur. La porte s’ouvrit sur le vaisseau et Xaer se vit porter à travers les couloirs sans même avoir l’occasion de toucher le sol. Ils n’arrivèrent pas jusqu’à la chambre, mais jusqu’à la pièce principale où il fut enfoncé, plus qu’autre chose, dans un mur, heureusement relativement moelleux. Habituellement, ils étaient chauds et agréables, apaisants, mais cette fois-ci, le mur réagit différemment comme s’il était en train de se nourrir de leurs émotions. Dans son dos, le mur ne dégageait plus que luxure et il entretenait leurs désirs.
Alors que le Liis commença à retirer son pagne, il se permit de glisser ses doigts sur sa peau pour le dénuder également et bientôt, ils furent tout les deux tout aussi nu l’un que l’autre. Xaer était plus petit que son compagnon, mais la différence n’était pas si importante que ça. En le caressant, il se fit la réflexion qu’il était que très légèrement musclé. Il lui embrassa le cou et se permit de le mordiller, sentant l’autre se liquéfier un peu plus sous chaque baiser. Ils se frottèrent l’un contre l’autre sans la moindre douceur.
Très vite, la pointe du sexe du Liis vint se placer très naturellement contre l’entrée sèche et serrée de son compagnon. Il appuya légèrement et recula tout aussi vite, excité mais refusant de le blesser. Il devait le préparer correctement et il n’avait décidément pas envie de perdre le temps d’aller chercher le matériel nécessaire. Sans trop d’hésitation il le coucha au sol, l’admira une seconde avec ses jolis cheveux blonds étalés autour de lui, ils étaient un peu trop courts à son goût mais ils pousseraient peut-être un jour si telle était la volonté de Xaer. Avec révérence, il l’embrassa, laissa sa langue courir sur son ventre, puis lentement sur son pénis qui présentait déjà une belle taille mais pour ce qu’il voulait faire, il faudrait aller plus loin. Il l’aida à se mettre à quatre pattes afin de lui embrasser le haut de la cuisse, puis les deux fesses l’une après l’autre avant de les écarter en douceur dévoilant son intimité. Sans aucune hésitation, il y passa la langue, savourant la texture si particulière de ce petit anneau qui semblait fait de crispations. Très lentement, à force de travail, il put pousser sa langue sur la face interne de l’anus et il s’amusa à retirer chaque petite tension jusqu’à ce que le garçon gémissant sous ses doigts le supplie pour obtenir davantage.
Leurs deux sexes suintaient de désir lorsqu’il décida qu’il était temps de le pénétrer. Ils étaient allés si haut dans les affres du plaisir que le contact ne pouvait qu’être bref. Kalaas’ynsguris s’installa derrière lui tout en lui pétrissant les hanches avec douceur, il s’installa correctement puis poussa alors que Xaer venait à son contact le plus naturellement du monde. En une seule et unique poussée, les deux pointes trouvèrent leur emplacement idéal et les va-et-vient débutèrent, d’abord en délicatesse et à chaque fois que les pointes le rappaient un peu fort à l’intérieur, Xaer gémissait de plaisir. Cette douleur, il avait appris à l’aimer.
L’un contre l’autre, ils s’échauffèrent les sens. Les tétons du petit Oom pointaient joliment et sa bouche restait entrouverte pour laisser passer ses halètements et ses cris. Les mouvements se firent de plus en plus fluides et coordonnés, ils se répondaient l’un l’autre.
Il était impossible de dire lequel des deux menait cette danse qui les conduisit à l’extase. Le petit Oom poussa un cri un peu différent des autres lorsque son compagnon se planta en lui, ouvrant son col. Le plaisir le secoua et Xaer éjacula entre eux dans un soupir de bonheur. En regardant le visage toujours aussi froid du mâle avec qui il venait de copuler, il le trouva étrangement beau, mais il était toujours aussi fermé et il ne fallut pas longtemps pour qu’il comprenne qu’il avait à nouveau échoué. Son partenaire n’était pas venu en lui et bientôt, il allait se retirer, parler le plus durement du monde et … Xaer attrapa ses avant-bras comme pour le garder avec lui avant de murmurer :
- Attends, encore un peu, reste avec moi…
Le Liis se plia à ses exigences sans un mot. Dans le rectum palpitant, son sexe perdait lentement en volume. Il commença par sortir de la matrice qu’il avait pénétré de force jusqu’à revenir à sa taille normale. Au bout d’un certain temps, sans même réellement le vouloir, il s’échappa de son antre mais resta contre lui. Il avait compris à quel point ce moment était dur pour l’autre mâle et il prit le temps de le réconforter silencieusement, en flattant son corps de caresses avant de se redresser. Il observa alors son compagnon pantelant au sol, abandonné, les yeux fermés et une expression triste au possible. En se penchant sur lui, il put lui embrasser les paupières et puis il le souleva, le plaqua contre son torse et l’emmena jusqu’à la salle d’eau où il le coucha sur le sol tiède. Sans faire le moindre geste et sans le quitter du regard, il actionna le cours d’eau qui vint les débarrasser de la sueur et des autres fluides.
Au bout d’un moment, Kalaas’ynsguris se redressa pour s’éloigner et se sécher mais la main de Xaer se referma sur son poignet.
- J’aimerai comprendre ?
- Quoi ?
- Pourquoi me garder si je ne peux pas… te faire de petits ?
- Ta matrice est fonctionnelle. Tu es compatible avec mon espèce. Tu peux me faire un petit. Ce sera le cas un jour.
Xaer se redressa tout à fait comme pour essayer de prendre de la hauteur sur ce qui venait d’être dit. Le Liis n’avait pas l’air inquiet, ni joyeux d’ailleurs, ni quoique ce soit d’autres. Il énonçait simplement des faits.
Durant toute sa vie il avait attendu d’offrir des enfants à un mâle, mais Kalaas’ynsguris ne semblait pas pressé. En réalité, Xaer avait l’impression qu’il aurait pu le satisfaire même en étant stérile. C’était une impression des plus étranges, mais il devait y réfléchir. Il y avait sans doute énormément de manière de plaire à ce mâle et il ne doutait pas que sa petite prise de parole était ce qui l’avait émoustillé. Ce n’était pas évident, il allait devoir sortir ce qu’il avait au fond de lui. Il allait devoir apprendre à lever les yeux parce que rester soumis et immobile ça ne suffirait pas. Alors il se redressa et le rejoignit sous la zone de la soufflerie. Il ne savait toujours pas comment le Liis actionnait les équipements, mais il se sentait bête de demander et au plus le temps passait, au plus la demande paraitrait idiote.
Là, dans les courants d’airs chauds à souhait, il observa les cheveux blancs qui voletaient. Ils étaient très longs. On aurait dit qu’ils dansaient. Tout dans cet être était grâcieux à l’exception sans doute de ses yeux inquiétants et de son air tellement fixe. Doucement, il s’approcha et caressa sa joue du bout des doigts. Elle était imberbe et très douce. Les pupilles noires minuscules se posèrent sur lui et il se lança.
- Où va-t-on maintenant ?
- Nous avons le choix de nombreuses invitations sont envoyées chaque jour. Les destinations les plus proches sont une planète nourricière qui aimerait effectuer un échange commercial et un satellite avoisinant.
Xaer fut surpris, jusque là il ne s’était pas vraiment demandé pourquoi le Liis était venu jusqu’ici. La majorité des mâles venaient chercher leur prétendant, ils se liaient avec eux et puis ils les ramenaient dans leurs contrées, seulement, ils n’étaient pas en train de se diriger vers le territoire Liis.
- Tu es marchand ?
- Marchand ? … Hum. Non. Je suis…
Il y eut un moment de silence, la majorité du temps, ça ne se voyait pas, mais il éprouvait encore quelques difficultés avec la langue commune.
- J’apprends et je transmets ce que j’apprends. J’ai des cales remplies de stocks pour faire des échanges afin de ramener de nouvelles choses chez les Liis.
- Ça doit être passionnant !
Ils étaient toujours nus l’un en face de l’autre alors Xaer ne put que voir l’érection naissante de l’autre. Il ne savait pas ce qui l’avait produite, il ne comprenait pas ce qui pouvait l’exciter, mais sans aucune hésitation il se pencha, embrassa l’un de ses tétons si pâles qu’ils semblaient presque invisibles sur sa peau et lentement, tout en surveillant ses réactions du coin de l’œil il s’agenouilla devant la virilité qui se tendait de plus en plus. Un petit bout de langue rose sortit d’entre les lèvres de l’Oom pour se glisser sur la chaire dure qui prit un peu plus d’ampleur encore.
Sans pouvoir s’en empêcher il se mit à sourire devant ce désir. Quelques minutes à peine s’étaient écoulées depuis leur dernier coït et déjà, il montrait son envie. Il l’embrassa, goutant sa chair et lui offrant une caresse aussi profonde que possible. Kalaas’ynsguris l’observa en s’efforçant de ne pas bouger pour ne pas le faire suffoquer involontairement mais du bout des doigts, il caressa ses mèches blondes avec la délicatesse qui pouvait la caractériser. Durant un moment Xaer joua avec ses bourses, puis il passa ses doigts le long de ses reins, de ses fesses et de ses cuisses. Son compagnon prit de plus en plus d’ampleur et il devint de plus en plus difficile de faire des va-et-vient autour de sa hampe. Xaer y mit du cœur et de l’énergie mais petit à petit, le sexe dégonfla sans qu’il ne puisse rien y changer. Au bout d’un certain temps, il embrassa la verge molle et s’écarta. Son échec était cuisant. Il ne pouvait pas le faire venir entre ses reins, mais il n’était pas plus doué de sa bouche.
Immédiatement, le Liis le redressa pour l’embrasser comme si cette situation était simplement normale. D’ailleurs il ne la commenta pas, à la place il lui demanda :
- Où aimerais-tu aller ?
Et Xaer s’entendit répondre :
- Je serais curieux de visiter une planète nourricière.
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