20.09.2021: CAUSSE DE MON COEUR
Inspiré par « Causses, Hiver sur le Méjean », de « Mon cher Edouard », sur Scribay
Nous avons un reflet commun, un chant qui nous prend au cœur et dont le souvenir ne pourra s'effacer tant que les chemins et les cailloux accueilleront nos pas.
Ce causse aux innombrables vies minérales attendait que des voix viennent s'y perdre, s'y ensevelir et y pousser leurs brins de folie.
Cet espace comme une toile pleine de grattons avait la douce rigueur de l'ascèse, l'amour grondant du tonnerre et me transportait avec une saveur douce amère sous la lune flottante.
J'y ai plongé comme en un fleuve retors, y poursuivant l'écho de mes pas suivant leur piste dans ces temps escarpés .
Plein d'amour, grinçant au parfum des saisons éternelles, il gardait les cendres des sorcières oubliées dans ses fleurs discrètes et ses épineux fantômes. Je voyais leurs âmes poussières et lumière et leurs voix acérées aux crépusculaires incantations emmenaient l'égaré sans espoir vers des failles gourmandes.
Le vent sentait le métal que l'on chauffe dans les forges du courage. Un arbre rabougri dispensait un frêle abri sous le soleil écrasant, racontant d'anciennes histoires d'une voix rocailleuse. Je l'écoutai, offrant mes larmes à l'herbe roussie de l'été.
Croyez-le, ou pas, bien avant l'Humain, ici était l'océan, en attestent les bêtes de pierre que l'on y trouve parfois. Tout change, évolue, se transforme... Seul le temps est immuable qui passe en silence.
Ma carcasse aux vautours, si je mens !
A Bugarach, Aude, Languedoc
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