La version en 2022
- L’encre et la plume -
Ce que je retiens de la classe
lors de mes toutes premières classes,
ce sont les taches, oui les taches,
oui je sais, point la classe.
Le rapport que le cahier avait à l’encrier,
l’appelant se sentant bien trop blanc,
voulant s’écrire, s’assombrir, se noircir,
tout en me faisant maudire et puis aussi médire.
Et comment s’évertuant sur les taches,
sur mes trousses sans rescousses,
le buvard tamponnant, noircissant,
mes cahiers d’écoliers raturés et tachés.
Et la plume écrivait, dessinait, corrigeait,
des traits noirs à cheval sur des lignes rectilignes,
mais mes doigts trop souvent coloriaient, surchargeaient
ces esquisses sur la page, faisant perdre courage,
en me donnant la rage.
Ah le plumier, l’encre et la plume,
une époque révolue, dont l’histoire m’est connue,
mais qui depuis longtemps s’est tue,
et qui aussi mourut.
Car à la seconde école, l’effaceur, le stylo,
les cartouches, ont laissé sur la touche,
l’encrier, le plumier, de l’instit(e) le bureau,
et les taches… qui font tache, qui implorent tant retouches.
Dans cette nouvelle école, je suis grand et potache,
et la plume au plumier est restée. C’est relâche.
Et c’est là, enfermée, confinée dans son boîtier,
qu’elle a terminée, sa terrible épopée.
Mais peut-être qu’un beau jour,
ou alors, une nuit, au clair de la lune…
l’envie me reviendra de reprendre la plume,
pour conter nombre de mes bonnes fortunes...
Ou pour décrire aussi diverses infortunes,
l'embarras niveau tunes et ce qui m’importune.
Ou bien encore, tout d'abord, à la une,
le soir à la brume, les si bons moments, auprès de ma brune...
A l’encre de ses yeux, c’est ma muse, celle qui se détache,
celle qui m'accompagne, qui me porte plume, c'est là mon attache,
pour moi il n’y en a qu’une. A chacun, sa chacune...
Marco O’Chapeau le 17 septembre 2022
débuté le 7 septembre 2017
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