Chapitre 4

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Il fait froid, l'hiver est encore bien installé dans les rues de Dark City. Je frissonne un peu dans ma veste trop fine, c'est une tenue d'été, pas du tout prévue pour ce temps hivernal.

Je marche aux côtés d'Azraël, il n'a pas l'air de souffrir du froid, pourtant je vois bien que sa veste est à peine plus épaisse que la mienne :

- Tu n'as pas froid ? demandé-je en le regardant.

Il tourne la tête vers moi, visiblement surpris de ma question :

- Non pas vraiment pourquoi ? Tu as froid toi ? Je peux te passer mon veston si tu veux.

- Quoi ? Oh non c'est pas la peine, je n'ai pas envie que tu chope la crève parce que je t'ai pris ta veste, garde-la.

- Mais non ne t'en fais pas pour moi, je ne tombe jamais malade, tu peux me croire.

Néanmoins, il la retire, en dessous il porte un haut à manches longues bleu ciel, cela va plutôt bien avec son pantalon blanc et avant que j'ai pu dire quoi que ce soit, il la pose sur mes épaules. Je me sens tout de suite beaucoup plus réchauffé par la chaleur corporelle de son vêtement :

-Alors ? Ça va mieux ? questionne-t-il.

-Oui, même si je n'approuve pas du tout.

Il rigole encore un peu en me disant encore une fois que non ? Pourtant tous les humains sont malade au moins une fois ! A moins qu'il ne soit vraiment pas humain ? Non c'est ridicule et je m'empresse de chasser cette idée de ma tête.

Nous marchons en silence dans les rues sombres de la ville, heureusement que je vois parfaitement bien dans le noir car sinon je me serais retrouvé vite en difficulté. Bon il y a quand même quelques lampadaires et comme nous sommes dans un quartier assez fréquenté, ils sont pratiquement tous en état de marche, ce qui n'est pas le cas pour tous les autres luminaires de la ville.

Les rues sont toujours aussi animées le soir, la ville montre ses visages les plus horribles, c'est pour cela que je n'ai jamais aimé cette ville. Cependant je sais que je ne peux rien y faire ici, seule la loi du plus fort règne.

Je continue de le suivre sans rien dire pendant qu'il me conduit je ne sais où, il connaît sans doute mieux la ville que moi, même si j'y ai passé quelques mois.

Après un petit moment de marche, nous arrivons devant un bâtiment qui a l'air en bon état, plus que la plupart des bâtiments de cette ville en tout cas. Il est jaune, avec une porte aux couleurs de l'Italie et sur l'enseigne on peut voir une pizza géante en néon avec l'inscription "Pizzagogo" :

- C'est ici ? interrogé-je tout en regardant l'endroit.

Il hoche la tête puis il pénètre dans le restaurant, je fais de même et je regarde autour de moi. À l'intérieur les murs sont jaunes et oranges, il y a des tables en bois avec des banquettes en cuir. La salle est plutôt grande, décorée ici et là avec des tableaux représentant des scènes de vie en Italie à l'époque de la renaissance, ou alors on voit des photos de personnes préparant des pizzas.

Une porte conduisant aux cuisines se trouve tout au fond de la salle à droite, et à l'opposé du mur, il y a les toilettes.

Azraël se dirige vers une table et s'y s'assoit. Je me mets en face de lui avant de choisir une pizza dans leur menu. Il y en a beaucoup, chose assez étonnante, je n'ai encore jamais vu une pizzeria avec autant de variétés de pizzas :

- Alors ? Qu'est-ce que tu vas prendre ? me questionne le jeune blond.

Je regarde Azraël, il me sourit et je m'empresse de le lui retourner. Je me détends assez rapidement, je me sens bien en sa présence. C'est sans doute dû à son aura rassurante et douce. Il fait partie de ce genre de personnes auprès de qui on peut enfin baisser la garde :

- Et bien, je vais prendre une moyenne quatre fromages, et toi ?

- Moi ? Une moyenne Reine. Tu aimes le fromage alors ?

Je hoche la tête, j'adore le fromage sous toutes ses formes. Au niveau nourriture, je n'ai aucune exigence car je mange de tout, sans aucune restriction :

- Oui, j'aime beaucoup ça, confirmé-je en refermant le menu.

- Alors, d'où tu viens ?

Je le regarde de nouveau, assez surpris par ce qu'il vient de me demander. Décidément, il ne perd pas le cap... Nerveux, je me mords un peu la lèvre. Cela me stresse de lui répondre car je ne sais pas encore si je peux me fier à lui et puis, je refuse de m'attacher à quelqu'un sachant que tôt ou tard, je devrai quitter cette ville. Lier connaissance avec des amis ne serait qu'une source de problèmes supplémentaires à gérer pour moi :

- Alors tu viens d'où ? répète-t-il de façon insistante.

D'accord... il persiste dans son questionnement et je sais que je ne peux pas l'envoyer promener, alors je décide de jouer la carte de la demie vérité :

- Oh tu sais, je n'ai pas vraiment de maison ou de lieu de vie. Je voyage à travers tout le pays, je vais de ville en ville. Je ne reste jamais bien longtemps au même endroit... Je vais aussi devoir partir d'ici un jour.

-Vraiment ? C'est dommage, tu es sympa comme mec, pourquoi voyages-tu ? Aucune ville ne te plaît ? Et ta ville natale pourquoi l'as-tu quittée ?

Je déglutis un peu, cela commence à faire beaucoup trop de questions intimes pour moi, je ne vais pas me confier à un parfait inconnu, même s'il a une bouille d'ange !

- Écoute, je ne te connais pas assez pour te dévoiler toute ma vie privée comme ça. Ne le prends pas mal mais je préférais attendre un peu, tu n'es encore qu'un inconnu rencontré il y a peu de temps.

Je ne veux pas le blesser, je sais que c'est un peu cruel ce que je fais, après tout il est gentil avec moi, m'invite à manger... Mais je n'ai pas envie de faire une connerie en me dévoilant sans mieux connaître une personne. J'ai déjà fait cette erreur une fois et très franchement, j'ai bien retenu la leçon, on ne m'y reprendra plus :

- Je vois, je comprends, ne t'en fais pas, c'est tout à fait normal. J'aurais dû me douter de ça. Excuse-moi j'ai voulu envahir trop vite ta vie en me montrant intrusif dit-il avec un air désolé.

Je pensais qu'il serait vexé, blessé ou en colère, mais rien ! Moi en tout cas je suis content de voir qu'il ne le prend pas si mal que cela, il semble même un peu penaud.

Nous passons commande auprès du serveur et après que nos deux cocas aient été servis, Azraël décide de relancer la conversation :

- Comment en es-tu arrivé à travailler dans un endroit aussi sordide que le "Plaisir Coupable" ?

- Je suis arrivé ce matin en ville et j'avais besoin d'un boulot. Je sais que trouver du travail ici est dur, alors je n'ai pas fait la fine bouche. Même si je déteste ce genre d'endroit, je peux prendre sur moi. Pour vivre il faut des tunes, alors n'importe quel job me convient. Je vais le garder en attendant de trouver quelque chose de mieux. Et toi que venais-tu faire dans un coin comme celui-ci ?

C'est vrai ça, il n'a franchement pas la tête de quelqu'un qui aime ou fréquente ce genre de boîte. Il n'a pris qu'un simple verre d'eau et à aucun moment il n'a bougé du bar ou arrêté de me regarder travailler. Il n'était intéressé ni par les serveurs ni par le garçon dans la cage :

- Moi ? disons que je m'ennuyais, répond-il vaguement.

Sa réponse sonne totalement faux, il ne sait visiblement pas mentir correctement, peut-être que cela passerait avec un humain, mais pas avec une créature surnaturelle comme moi. Cependant, je décide de faire comme si je le croyais. Il me cache quelque chose c'est sûr et certain, mon instinct le sent et il ne se trompe jamais.
Mais je ne vais pas le forcer à me le dire, après tout c'est un juste retour des choses ! Moi, j'ai bien refusé de me dévoiler alors pourquoi pas lui ?

- Je vois... Et tu t'es amusé en y allant ? demandé-je en buvant une gorgée de Coca.

- Pas vraiment, mais je ne regrette pas le déplacement, après tout j'ai pu te rencontrer Killian.

Ha là, il la joue en mode séduction... et à la façon dont il prononce mon nom, cela me provoque un effet bizarre. Je ne saurais pas vraiment dire quoi. En tout cas ce qui est sûr c'est qu'il y a quelque chose de pas très clair avec lui.

Je m'apprête à lui répondre quand nos pizzas arrivent. Décidément ils sont rapides ici, c'est assez surprenant... Bah, du moment que c'est bon, tout me va.

Les pizzas étant déjà pré-coupées, je n'ai plus qu'à me servir une part. J'ai très faim... Non en fait... Je meurs de faim ! C'est pourquoi le premier est englouti engloutit assez rapidement, ce qui fait rire un peu le blond en face de moi :

- Et bien, on dirait que tu es affamé Killian, tu n'as pas mangé depuis quand ? questionne-t-il avec amusement.

Je le regarde, un peu embarrassé, mais je hausse les épaules en reprenant une autre part :

- Depuis ce midi, mais j'ai facilement faim, mon organisme consomme beaucoup.

- Je vois, c'est normal pour quelqu'un comme toi.

Je me fige ! L'air de rien, tout en mangeant tranquillement il me dit cela. Que sous-entend-t-il par « quelqu'un comme toi » ? Je n'ai rien fait de spécial pourtant. Soudain, une idée me passe par la tête. Et s'il savait ce que je suis ? Non impossible, comment pourrait-il deviner ? Il est humain, donc il n'a aucun moyen de le savoir ! Il faut que j'arrête de croire que tout le monde est forcément au courant. Je suis trop paranoïaque et cela va finir par me perdre un jour.

Je décide d'ignorer avoir entendu sa dernière phrase avant de continuer à manger mon repas.

Cette pizza est délicieuse et valait le détour. Passer à côté équivaut à un crime !

D'ailleurs, elle ne fait pas long feu... En deux temps, trois mouvements, mon assiette est vide ! Il en est de même pour le jeune homme assis en face de moi :

- Dis-moi Killian, tu as un petit ami ?

Je manque de m'étouffer à sa question et je tousse un peu avant de le regarder, complètement éberlué par son franc-parler, je ne m'y attendais pas à celle-là ! Si ce n'est pas une intrusion dans ma vie privée, c'est quoi alors ?

- Quoi ? Pourquoi tu veux le savoir ? Et puis qu'est-ce qui te fait dire que c'est "un", cela pourrait tout aussi bien être "une" non ?

- C'est vrai, mais je sais reconnaître ceux qui préfèrent les "uns". Tu as honte de tes préférences ?

Je me sens un peu rougir, mais je reprends vite le contrôle de ma voix et de mes émotions :

- Non pas du tout, je suis fier d'aimer les hommes, et non je n'ai pas de petit ami ? Pourquoi tu me le demandes ?

Il m'adresse à nouveau son air angélique. Comment fait-il pour ressembler autant à un être pur et innocent ? Je n'ai jamais vu personne arriver à exprimer une telle chose avec autant de dextérité !

- Oh comme ça, j'essaie de te connaître un peu mieux c'est tout, je voudrais devenir ton ami, tu veux bien ?

Il me paraît loyal mais je ne veux aucune sorte de relation durable, ni amicale, ni amoureuse car quiconque s'attacherait à moi serait en grand danger. Je me montre toujours très vigilent quand je crée des liens. Je suis sans cesse sur mes gardes, c'est épuisant, peut-être mais il en va de ma sécurité et de celles des personnes qui me côtoient :

- Azraël écoute, tu m'as l'air d'être un garçon très sympa et gentil vraiment... Mais je ne peux pas devenir ton ami.

- Je vois, mais pourquoi tu ne pourrais pas ? Une loi t'interdit d'en avoir ?

- Quoi ? Non ! C'est juste que... C'est compliqué à expliquer et de toute manière tu n'as pas besoin de tout savoir. Nous ne pouvons pas l'être c'est tout.

Je me sens un peu coupable de me comporter ainsi avec lui, je dois passer pour un pur connard, après tout jusque-là il s'est montré charmant avec moi. J'aurais aimé son amitié, mais je ne peux pas, c'est comme ça je n'y peux rien :

- Je comprends, c'est dommage dit-il avec un air triste.

- Je suis désolé Azraël.

Il m'envoie encore une fois son sourire joyeux en pleine face, passant de la tristesse à la joie en un quart de seconde. Il me déstabilise complètement et pourtant, pour le coup, je me sens un peu moins coupable, et surtout il doit avoir compris que ce n'est pas la peine d'insister car il ne pose pas d'autres questions à ce sujet :

- Bah c'est pas grave, j'aurais dû m'en douter après tout on se connaît à peine. En tout cas je suis content de t'avoir rencontré tu sais, et puis si j'ai envie de te voir je sais où te trouver.

Il rigole et je ne peux m'empêcher de l'imiter. Rasséréné à présent qu'il abandonne son « enquête à mon sujet », j'attends sagement qu'il finisse sa boisson :

Notre repas terminé, nous décidons de ne pas nous attarder plus longtemps. Azraël règle l'addition, puis nous repartons affronter le froid. Une fois dans la rue, il se tourne vers moi et me demande.

- Tu veux que je te ramène ?

- Non, ça va aller. Merci pour le repas, c'était très bon vraiment. Salut.

Je pars et je l'entends lâcher un petit "passe une bonne nuit", mais je ne m'arrête pas. Je continue de marcher dans les rues sombres et au bout d'un moment, je me rends compte que je me suis perdu, mince ! Je regarde autour de moi, je ne connais pas l'endroit, je vais donc devoir me repérer grâce à mon odorat. Je renifle autour de moi et je trouve la trace de ma fragrance. Je dois avoir l'air vraiment idiot mais je m'en fiche complètement ! Je n'ai nullement envie de rester tout seul dans la rue la nuit à Dark City, ce n'est pas la meilleure des choses à faire !

Je suis ma propre trace, cela fait bizarre de se pister soi-même et alors que je tourne à une intersection, je remarque que je suis suivi. J'étais tellement occupé à me flairer que je n'ai pas tout de suite entendu les pas dans mon dos.

Je panique un peu, que dois-je faire ? Partir en courant ? Non, ils me poursuivraient ! Continuer de marcher en espérant pouvoir me réfugier quelque part ? Ils risqueraient quand même de me repéré Alors quoi ? Devrais-je utiliser ma force pour les faire fuir ? Cela pourrait attirer l'attention sur moi. Mon cerveau carbure à toute allure, je dois vite trouver une solution.

Ma sale manie de me mordre les lèvres quand je me retrouve en difficulté resurgit. Puis, je me mets à marcher un peu plus vite dans l'espoir de parvenir à les semer, mais j'entends leurs pas qui se rapprochent de plus en plus et alors que je traverse une ruelle vide, je me retrouve plaqué contre un mur :

- Salut toi, grogne une voix clairement déformée par l'alcool.

Je fais face à deux hommes. Le premier est grand, baraqué, avec des yeux noirs et des cheveux coupés très courts. Son nez est tordu, sans doute fracturé à plusieurs reprises. Le deuxième lui, est plus petit, avec le crâne chauve et des yeux métalliques. Ils sont tous les deux couverts de piercings et de tatouages. Ils empestent l'alcool et la cigarette, cette odeur de mélange nauséabond me donne envie de vomir :

- Qu'est-ce que vous me voulez ? lâché-je en les défiant du regard.

Ils froncent les sourcils d'emblée, le grand m'assène une violente gifle :

- Ferme-la, tu vas gentiment nous suivre et être notre jouet pour la nuit, sinon on te bute c'est clair ?

J'écarquille les yeux de surprise ! C'est donc ça qu'ils veulent de moi ? Que je leur serve d'esclave sexuel pour la nuit ?

- Pas question ! leur rétorqué-je promptement.

Je reçois alors un violent un coup sur la tête qui me fait chuter au sol, à la limite de l'évanouissement. Je suis à peine conscient et pourtant je sens qu'on me soulève pour me porter.

Pendant un long moment les deux hommes ne font que marcher jusqu'à ce que j'entende ensuite le bruit d'une clé dans une serrure. Nous sommes sans doute arrivés à leur appartement ?

Je ne panique pas ! Cela peut paraître curieux car après tout, il s'agit d'un kidnapping mais je me retrouve comme incapable de m'angoisser. Je reste d'un calme olympien.

Soudain, on me lâche sur quelque chose de moelleux et confortable et j'ai bien envie de m'endormir, c'est un vrai bonheur !

Mais apparemment, mes deux ravisseurs en ont décidé autrement car celui qui m'a frappé m'attrape violemment les cheveux et tire dessus, me faisant lâcher un couinement de douleur :

- La ferme ! grogne-t-il.

Je sens ses lèvres prendre possession des miennes et de sa main gauche il me cloue au lit pendant que j'essaie de le repousser.

Sa main droite, quant à elle descend de plus en plus bas et se pose entre mes jambes. Je lâche un petit cri de protestation et je me fais à nouveau gifler. Je me fige. Instantanément, je LA sens monter, prendre petit à petit le dessus sur l'être humain... La bête arrive et soudain, j'ai l'impression que je suis sorti de mon corps.

Je me vois de l'extérieur. Un hurlement non humain jaillit de ma gorge, des crocs poussent dans ma bouche et des griffes apparaissent au bout de mes mains. Mes yeux deviennent d'un argent magnifique, avec des pupilles comme celles des chats... : fendues.

Les deux hommes reculent, terrifiés, pendant que moi, je les regarde en grognant toujours. Sans attendre une seconde de plus, je me jette sur l'un d'eux, mes dents percent son cou, son sang m'éclabousse le visage, mais je m'en fiche. Je sens le liquide chaud qui coule dans ma gorge et un grondement de bonheur me secoue de la tête aux pieds. Le délicieux goût du sang m'a manqué.

Je finis de déchiqueter la gorge du premier ravisseur, puis je me tourne vers le deuxième, le cadavre de son ami s'écroulant à mes pieds. Je suis couvert de sang et lui tremble de tout son corps... Le voir aussi apeuré me réjouit et réveille mon instinct de chasseur.

Il se met à courir vers la porte et je ricane, mes crocs luisant de sang se découvrant dans ma bouche. Je le rattrape bien avant qu'il n'atteigne la porte d'entrée :

- Pitié ne me tue pas ! supplie-t-il dans un couinement.

Il pleure en demandant grâce, je ne l'écoute pas et d'un coup de griffe, je lui ouvre le ventre avant qu'il ne s'effondre sur le sol, mort.

Je lèche le sang sur mes doigts et tout à coup la bête s'en va, me laissant reprendre le contrôle... Mon dieu ! Qu'ai-je fait !

Je regarde le carnage et je retiens de justesse un haut le cœur. J'ai les larmes aux yeux. Comment ai-je pu faire un tel massacre !

Des images de mon cauchemar me reviennent en mémoire et je me prends la tête entre les mains en poussant un cri de douleur, je dois partir !

Je sors en quatrième vitesse de l'appartement et après une heure de course éperdue, je finis par rentrer chez moi, instinctivement, j'ai trouvé le chemin.

La première chose que je fais est de prendre une douche et de mettre mes habits à laver pour enlever le sang. Puis je me brosse les dents afin d'effacer le goût du liquide rouge et je me glisse enfin dans mon lit, en boule, espérant pouvoir fermer l'œil cette nuit. Je me sens monstrueux, la culpabilité se fait une place dans mon esprit. 

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