Confession n°3 : coup (de gueule) d'un soir.

2 minutes de lecture

22h50, à mon reflet dans le miroir, fatiguée par l'enterrement du matin et par moi-même.

"Tu veux savoir pourquoi je veux shifter ?!

Parce que j'en ai marre, voilà pourquoi ! Parce que j'ai une vie parfaite mais du putain d'overthinking, que je ne sais pas avouer ma putain de fictosexualitée à mes parents, parce que je n'arrive pas à me dire que mes problèmes valent le coup d'être pleuré ! Parce que je suis "l'intello", "la psychopathe", "la sœur", celle qui se plaint de soi-disant traumas !

Parce que je le vois partout, je suis addicte à la rêverie compulsive, alors que chaque seconde qui passe, chaque minute dans mon esprit, chaque heure à me croire avec lui me rappelle qu'il n'existe pas et n'existera jamais !

C'est ma seule chance de le voir, de l'oublier... De le remercier pour avoir sauvé ma vie.

Je ne veux plus voir avec mes yeux qui rajoutent ce calque de rêverie partout. Je veux cesser de voir Vous, Milia, Tu, mes mains en sang, celui qui coule de ma bouche, EUX ! Je ne veux plus les voir, mes addictions dangereuses !

Je ne veux plus entendre avec mes oreilles, avoir l'impression qu'ils m'interpellent ! D'entendre leur voix où que je sois, quoi que je fasse !

Et cette bouche, qui me mord et blesse les autres, comme ce corps désordonné !

J'ai peur d'une trahison qui ne viendra jamais. Je pense à des choses auxquels je ne devrais pas penser, avec un plaisir coupable de celle qui aime. J'aime qui je ne devrais pas aimer, je n'accorde pas beaucoup de confiance à ceux qui me confient tout !

... Je l'ai fait sans le faire... Je voulais comprendre. Et ça me rend malade, ça me torture. Pourquoi se mutilent-ils ? Pourquoi Elle se mutile ? Alors j'ai pris un couteau, le tranchant s'est posé sur ma peau. Et c'est tout. Pas de coupures, rien. Mais ça me hante. Je me revois sans cesse avec cette sempiternelle question : Et si ? Et si je l'avais fait ? Et si j'étais morte ? Et si je craque ?

Je me brise les tympans avec la musique pour oublier, que mes pensées se fixents. Le bouillon s'arrête, la machine ralentit. Je ne pense plus, je rêve. Le glissement du stylo sur le papier se fait plus régulier. Tout le contraire de cette écriture là, lisible mais frénétique.

Je veux shifter parce que je PEUX. Parce que je le VEUX. Je veux une pause, essayer autre chose puis revenir en mieux. Me prouver que je suis forte. Parce que shifter, c'est comme ce super-pouvoir que j'ai toujours voulu avoir en vain. Une preuve que magie, multivers et science sont liés.

Qu'est-ce que t'en pense, Univers ? Un essai de plus ? Et je réussis ?

Si seulement c'était vrai...

Ce coup de gueule, je sais pas d'où je le sors. De l'enterrement, de ma caboche tordue ou de ma seconde confession.

Mais ça fait mal !

J'en ai marre de pleurer le soir, m'échapper sans raison, de mon monde déjà idéal... 

S'il vous plaît, oubliez moi. Laissez moi endormir mes démons, décrépir dans un coin. J'irai mieux. Je crois. J'espère.

Il est 23h11

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