Chapitre 37
1er mai, Malibu
La suite de la soirée avait été agréable, les conversations tournant autour de la médecine et du judiciaire. Cheyenne avait également lancé un débat sur le sort des communautés amérindiennes qui avait beaucoup intéressé Julie, toujours prompte à approfondir les sujets touchant les minorités.
A la tombée de la nuit, Cheyenne avait proposé à Philippe de lui montrer sa « bécane ».
— La tienne doit être plus civilisée, mais ici une moto doit être à l’image de son propriétaire.
— En effet, j’ai une Low Rider, mais elle est entièrement d’origine, dit Philippe. Je dois être très classique.
— Je peux vous accompagner ? Moi aussi je roule en Harley, une petite 883, commenta Brigitte avec un sourire coquin.
Les trois bikers se retrouvèrent sur la plateforme supérieure.
— Comme vous l’avez sans doute compris, Ange et moi rentrons d’une virée dans le désert, la semaine dernière. Nous avions des Road King. Un rêve de jeunesse.
— Moi, je sors rarement de la ville, mais comme mes ancêtres, les grands espaces me manquent parfois. Pour la prochaine virée, faites-moi signe !
La moto noire se distinguait à peine dans la pénombre. Toutes les pièces étaient peintes en noir mat, y compris les roues, ne reflétant aucune lumière. La machine était basse et compacte, dégageant une impression de puissance brute, une panthère noire. Cheyenne avait raison, cet engin était à son image, animal.
Philippe projeta mentalement sa propre moto à côté de celle-ci. Il n’en voyait plus que chromes, cuir et luxe désuet. Lorsque Cheyenne démarra le moteur, le bruit déchira la nuit.
— Tu veux l’essayer, proposa-t-elle à Philippe ?
— Pourquoi pas ?
Philippe enfila le casque qu’elle lui tendait et disparut dans un bruit de tonnerre.
Se tournant vers Brigitte, Cheyenne demanda où se trouvait la salle de bain.
— Viens, je te montre le chemin.
Brigitte la conduisit vers la partie du logement dévolue aux invités, où ils avaient séjourné quelques jours plus tôt. Elle ouvrit la porte de la salle de bains et entra à la suite de Cheyenne. Refermant la porte, elle plaqua ses lèvres contre celles de la belle Indienne. La réponse fût immédiate et intense. Seins contre seins, ventre contre ventre, les mains explorant les corps, découvrant des formes souples et offertes aux caresses sauvages. Les deux femmes furent bientôt nues, se livrant sans réserve et prenant tout autant dans une frénésie muette.
Cheyenne avait maintenant le dos plaqué au mur de faïence froide. Brigitte ne ménagea pas sa partenaire, recherchant les points les plus sensibles, les endroits les plus intimes, faisant monter le plaisir et les râles. Soudain le corps se raidit et répondit aux caresses par un long jet que Brigitte recueillit avec bienveillance. Après un nouveau baiser langoureux, elle se glissa sous la douche et s’habilla rapidement.
— J’en ai eu envie dès que je t’ai vue. J’espère qu’on se reverra avant notre retour en France.
Laissant Cheyenne retrouver ses esprits, Brigitte rejoignit le groupe qui continuait à boire et refaire le monde. Un bruit de moteur se rapprochait maintenant.
— Je crois que Philippe est de retour, il serait peut-être temps de prendre congé, dit Brigitte. Antonio, nous permettez-vous de contacter directement Cheyenne ? Julie devrait en savoir un peu plus sur Blankart et PPI demain. On pourrait refaire un point dans l’après-midi.
— Je n’y vois pas d’inconvénient, tant que vous me tenez informé, répondit l’avocat.
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