Histoire d'Ô
Au loin, gronde l’orage. Cramponnée à sa branche, une jolie chenille dodue observe avec intérêt un fruit rouge. Elle le dégusterait bien, mais le petit insecte est doté d’une intelligence rare. Dans sa minuscule tête, il échafaude déjà tout un plan : « S’il pleut, le fruit va grossir et je pourrai m’en repaitre ! » (Futée, la bestiole).
Posée au sommet de l’arbre (oui, vous aviez compris où se déroule l’histoire, n’est-ce pas ?) au sommet donc, l’épie une mésange à longue queue (Si si, ça existe). Elle boulotterait bien notre créature à six pattes, mais elle aussi, s’abîme dans une profonde réflexion : « S’il pleut, elle va avaler le fruit, et moi, j’aurai plus à manger ! » (Déduction imparable).
Au sol, Ô, magnifique chatte rousse aux yeux verts, tourne autour du tronc. La truffe humide (signe de bonne santé), elle reluque l’oiseau. Elle l’avalerait bien, mais tient le même raisonnement : « S’il pleut, le truc minuscule va manger la cerise, mon volatile va sauter dessus et moi, je vais me régaler ! »
Enfin ! Miracle météorologique, l’ondée survient ! La chenille dévore le fruit et la mésange fond en piqué sur elle. Imaginez maintenant l’état de notre pauvre petite chatte... Morte d’impatience, elle ne désire plus qu’une chose : engloutir sa longue queue ! Non, mais ! Depuis le temps qu'elle en rêve !
Elle étreint le tronc, bondit sur la première branche, passe entre le feuillage, se rate et glisse la-men-ta-ble-ment... En bas, une magnifique flaque l’accueille à bras ouverts.
Moralité, plus les préliminaires durent.... plus la chatte est humide... Non ?
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