Chapitre 4, ENVOÛTEMENT
...
D'un regard, il assura son autorité,
Sur chacun de ses brûlants guerriers,
Puis, la biche, dans sa tente, fit entrer,
Et le battant, sans hâte, laissa retomber.
Sans la moindre gêne, Azalée,
S'installa sur le lit aux draps immaculés,
Incongru en un lieu si sauvage,
Et de ce fait tellement bon présage,
Le souffle de l'homme le lui disait.
Il se sentait peu à peu ensorcelé et défait,
Devant cette brûlante et libre femme,
Pour la dévêtir, il aurait damné son âme...
― Quelle surprise, de vous trouver,
Ainsi seule, au milieu de la forêt.
N'avez-vous donc aucune peur,
D'un animal affamé ou d'un rôdeur ?
― Vos gardes sont bien plus périlleux,
Sur mon bras, leurs doigts noueux,
Ont laissé deux vilains bleus.
― Pardonnez à mes gens, leur intempestif excès de zèle,
Mais il y a bien longtemps qu'ils n'ont vu demoiselle.
Et, pour obtenir votre pardon, si tel est votre désir,
Devant vos yeux, sans aucune pitié, je les ferai punir,
Par le châtiment du fouet, leurs épaules, je ferai rougir.
― Non, ce ne sera pas nécessaire, cette fois,
Même s'ils ont un peu exagéré votre loi,
En bon état, aujourd'hui, je les préfère, ma foi !
La couche large et confortable inspirait Azalée,
La faisant imaginer, moults corps à corps, luttes et fessées,
Elle le dévorait du regard, brusquement transformée...
à suivre
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