2. La chute !
1. La chute !
J’étais arrivée chez moi, et ma journée avait été bien remplie, comme d’habitude. « Habitude ». Je n’aime pas vraiment ce terme, et tout ce qu’il englobe. Pour cette raison, j’essayais chaque jour de trouver une occupation nouvelle. Faire quelque chose d’inédit, en plus de mes activités… « habituelles ». J’aimais par exemple parler dans mes vidéos de choses inédites. Et justement, sauver le gamin il y a quelques minutes m’avait donné une idée de génie !
« Allez, dis-je en mettant une main sur la poignée de ma porte. J’ai une vidéo à tourner, et ça va être top ! »
Je n’avais pas encore abaissé la poignée, qu’un bruit étrange attira mon attention. Ce bruit venait du ciel. Pour la deuxième fois de la journée, j’avais les yeux levés, mais cette fois à la recherche de l’origine d’un bruit inconnu.
« Qu’est-ce que… »
Le ciel n’était plus bleu. Il était maintenant multicolore ! C’était beau, mais étrange. On aurait dit un arc-en-ciel géant, bien que les couleurs ne fussent pas au bon endroit. En tout cas, on distinguait bien le violet, le jaune, l’indigo, le vert, l’orange, le rouge, et enfin, ma couleur préférée, le bleu clair. Et dans ce ciel insolite, une boule dorée fondait à toute allure dans ma direction. Je n’eus pas le temps de m’écarter, et la prise de plein fouet. La puissance du choc me fit défoncer la porte de mon appartement, et me projeta jusqu’au salon.
« Aïe ! criais-je en me mettant assis. »
Ce qui m’avait heurté roula plus loin sous la table, et émit également une plainte.
« Ouille ! »
Interloqué, je me mis à plat ventre pour voir ce qui avait décidé de faire de moi sa piste d’atterrissage. Deux petits globes lumineux m’observaient.
« Bonjour ! articulais-je timidement. Est-ce que ça va ? »
En voyant des ailes se déployer, je pris peur, et me mis à crier en détalant dans ma chambre. La porte fermée à double tour, je me saisis de mon Smartphone dans ma poche, et appelle la police.
« Allo ! répondit une voix d’homme au bout du fil. Police, je vous écoute ! »
— Allo ! Il y a un… commençais-je sans pouvoir finir.
— Un quoi ? Je vous écoute !
— Un… répétais-je sans savoir encore une fois comment finir ma phrase.
Je raccrochai pendant que le policier continuait à me demander que quoi il s’agissait. Je me rapprochai de la porte et y colla une oreille… Rien !
« Allez quoi, m’encourageais-je, t’es pas une mauviette ! »
Je me saisis d’un objet qui pourrait me servir d’arme (une agrafeuse qui trainait sur mon bureau en l’occurrence), ouvrit brusquement la porte, et me précipita dans le salon. Là, une petite fille qui devait ne pas avoir plus de six ans m’attendait sagement, assise sur le sol, les talons repliés sous ses fesses ! Elle avait des cheveux courts aussi noirs que les ailes d’un corbeau, une peau et des iris argentés, et… des ailes ! Trois paires d’ailes !
« Ça y est, me dis-je, je suis mort ! Le choc était plus violent que ce que j’imaginais. »
— Bonjour ! me dit la fillette avec un sourire. Et non, tu n’es pas mort.
Resté debout, j’observais incrédule ce que je pensais être un ange. Ces ailes ne laissaient que peu de doute, mais quand même ! Ça existe ça les anges ? Le mieux à faire était de lui poser directement la question :
« Heu, bonjour ! Dis-moi, tu es quoi en faites ? Un ange ? lui demandais-je en rigolant un peu de façon un peu niaise. »
— Mais non voyons, me répondit-elle en pouffant de rire, je suis une déesse !
Elle avait dit cela comme si c’était une évidence, et c’était remis à sourire. Une déesse ! Rien qu’ça ! Hé ben !
« Excuse-moi, heu, déesse ! lui demandais-je en me relevant pour la toucher. »
Ma main se posa sur sa tête, sans la traverser.
« Ha OK. Tu es bien réel ! »
— Si tu as terminé, j’aimerais qu’on discute.
— Discuter ? répétais-je.
— Oui, confirma-t-elle. Mais tu aimerais peut-être savoir d’abord ce que je fais ici.
— Chez moi vous voulez dire ?
— Chez toi, dans cette pièce, dans ce monde !
— Heu, oui, pourquoi pas acquiesçai-je en me rasseyant en face de la petite déesse.
J’écoutais donc son histoire, ce qui me permit d’apprendre qu’elle s’appelait Alatheïel, et qu’elle était mourante à cause des Hommes.
« Je n’ai plus suffisamment de pouvoir pour rester chez moi, et c’est pour ça que je suis tombée du ciel. »
— Et comment pouvons-nous, nous les Hommes, être responsables de votre chute, déesse ?
— Tu peux m’appeler Alatheïel, me proposa-t-elle avant de m’expliquer. À cause de vos péchés !
— Nos péchés !
— Oui, c’est bien ça. Vous avez tous au fond de vous un cristal qui vous relie à moi. Et quand vous vous égarez, cela a un impact sur moi également.
— Tu veux dire que quand un Homme commet un péché, vous vous affaiblissez ?
— C’est bien ça ! Et aujourd’hui je suis devenu trop faible pour maintenir ce qui doit être maintenu, car l’Humanité a décidé de choisir la facilité. Et j’ai besoin de toi pour m’aider à sauver tout le monde !
— De moi ! m’écriais-je. Pour faire quoi ? Être un prophète ou quelque chose du genre ?
— Comme tu es bête, rigola la petite déesse. Non, j’ai t’ai choisi pour purifier les sept cristaux, avant que l’Humanité ne chute également !
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