Chapitre 2 Quies

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 Axel habitait la ville de Quies, située au point de rencontre de la Deuxième Rivière et de la Troisième Rivière, les deux rivières Sud du Fleuve Sacré. Toute de ponts et de bâtiments solides et sombres, Quies était la deuxième ville en importance du Royaume Fédéré des Trois Rivières. Axel n’ignorait pas qu’elle abritait quelque trente mille habitants et savait vaguement qu’elle était dirigée par un conseil de sages, tous d’anciens chefs de guerre.

 La population de Quies, comme celle du Royaume Fédéré des Trois Rivières, se regroupait en confréries de métiers. C’est à sept ans qu’Axel avait appris qu’il existait ces confréries de métiers. Des confréries dans lesquelles les hommes et les femmes ne se mélangeaient pas. Il apprit aussi que le sexe n’imposait pas tel ou tel métier. Mais les enfants se devaient de poursuivre toute leur vie le métier de l’un de leurs parents. Le père d’Axel appartenait à la confrérie des forgerons, sa mère à celle des tisserands. Forgeron ou tisserand étaient les deux choix qui s’offraient donc à Axel.

 C’est à l’âge de treize ans que les jeunes gens se devaient de réaliser le Choix du Métier. Il s’agissait d’une épreuve, tenue secrète, que passaient tous les enfants des citoyens. Axel, qui approchait de ses treize ans, y pensait de plus en plus souvent. Son père, lui, n'était pas un simple forgeron mais un maître-forgeron ! Tout comme son grand-père avant lui. C'étaient des hommes généreux, aux larges épaules, aux mains noueuses et puissantes, modelées par des années de travail à la forge.

 Axel adorait accompagner son père à l'atelier. La chaleur du lieu, l'odeur du métal au contact du feu, le rythme régulier et souverain du marteau, la puissance inerte de l'enclume, la savante industrie de son père capable de réussir de nombreux alliages et de créer des épées dont la réputation allait bien au-delà des frontières de Quies, tous ces noms que son père révélait à ses apprentis et qui formaient son univers, tout cela l'émerveillait chaque jour.

 Il entendait dans l'atelier des mots qu'il n'entendait nulle part ailleurs. Des mots merveilleux, d'une sonorité rare et familière : contreforger, écrouir, corroyer, battre à chaud, bigorne, recuit, donner une chaude... Il était initié avant l'âge et l'ignorait tout à fait. 

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