Chapitre 3 L'école du possible
Axel suivait des cours à l'école du possible. C'est ainsi que l'on nommait l'école que fréquentaient les enfants de moins de treize ans. Il y était rentré à cinq ans, période à laquelle on considérait, dans le Monde des Trois Rivières, que tout être rentrait dans l'âge du devenir.
Il serait difficile de faire comprendre ce qu'est l'âge du devenir à quelqu'un d'extérieur au Monde des Trois Rivières. Il représentait à la fois l'époque pendant laquelle on se construisait, pendant lequel se façonnait, par les échanges avec les autres, la personnalité de chacun. A la fois, aussi, le moment pendant lequel chaque enfant développait de nombreuses techniques qui l'amèneraient, quel que soit le métier qu'il exercerait adulte à créer son propre style.
Dans le royaume fédéré des Trois Rivières, et ce, à peu de choses près, une personne se caractérisait par son métier, par la façon dont elle exerçait son métier. Ni plus, ni moins. Ce service rendu à la communauté représentait l'essentiel pour chaque Triverain.
A l'école du possible, filles et garçons assistaient aux mêmes cours. Ce qui n'était plus possible après. Une vieille légende comparait l'adolescence à une seconde naissance et présentait la vie adulte comme une seconde vie, difficile, à laquelle tout être devait être préparé toute sa jeunesse durant. Afin que chacun gagne en distinction, aucun commerce, aucune relation entre filles et garçons n'étaient permis durant l'adolescence. Les apprentis portaient un bandeau ceint autour du front. De couleur noire pour les tout jeunes à la couleur blanche pour ceux dont l'initiation approchait de la fin, en passant par des subtiles nuances de gris, il symbolisait que celui ou celle qui l'arborait traversait sa propre gestation, celle où l'on naît à soi-même.
Annotations
Versions