Chapitre XVIII. Le petit chaperon rouge a grandi !

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Samedi 03/12/22, dans la voiture de Reeve

*A.R*

Voilà plus d’une heure que Reeve et Étienne avaient quitté Paris, le début du voyage s’avéra un tantinet silencieux. Entre les embouteillages dont la jeune automobiliste essayait de s’extraire avec subtilité et les quelques fous du volant qu’elle esquivait tant bien que mal, les conversations étaient sommaires. Son passager admirait le calme olympien dont elle faisait preuve tout en gardant un sourire calqué sur ses lèvres. De son côté, il pestait des imprudences des abrutis qui les doublaient ou venaient se rabattre devant les ailes de la Coccinelle. Il laissa échapper un juron ou deux que la conductrice s’empressait d’apaiser en déposant délicatement sa main sur sa cuisse. Cette simple caresse éphémère l’apaisa et émoustilla son désir. Les informations distillées par la radio étaient déprimantes à souhait en cette fin de novembre. Entre la guerre qui faisait rage en Ukraine, les immigrants qui s’amassaient dans les camps de Calais, le froid qui s’installait et malmenait les pauvres âmes sans domicile fixe et le COVID qui pointait son nez pour une énième vague, elle ne pouvait en supporter plus.

  • Étienne, s’il te plaît, mets-nous de la musique, j’ai envie de chanter.
  • Si tu veux, nous pouvons discuter de ce qui t’effraie.
  • Pas aujourd’hui, pas ce week-end. Laisse-moi rêver que le monde va se mettre en pause pendant trois jours. J’ai envie de légèreté, de liberté, d’insouciance, d’autres choses si tu vois ce que je veux dire. Tu vas me trouver égoïste, mais j’ai aussi besoin de souffler et je veux le faire avec toi.

E.Y

On venait juste de partir, elle me prenait déjà la tête. Je glissais un album de rock dans l’auto radio, les Rolling Stones, ça allait nous réveiller… elle me dit qu’elle préférerait quelque chose de plus suave et de plus doux. J’ai éjecté "Let It Bleed" ! comme j’étais joueur, j’ai dit :

  • Tu aimes le hard rock ?

Elle m’a répondu, Scorpions , AC/DC et Led Zeppelin me rendent dingue !Alors que la voix de Brian Johnson résonnait, que les guitares vibraient et les cloches de Big Ben sonnaient, elle détacha ses cheveux, et les lança dans tous les sens… Elle fit une embardée, un automobiliste klaxonna, elle lui fit le signe des métallos, le chauffeur de VTC commença à s’exciter. Je lui demandai de se calmer ! Elle me répondit :

  • J'ai envie de liberté, d'amour
  • Fais attention à la route !
  • Oui, mais, j'ai envie de liberté et que tu me fasses l'amour !
  • Pour ça, il faut sortir de l’autoroute !
  • Eh bien, c’est parti ! Chaud devant, ce sera le week-end Hot ! Je sors de l’autoroute, Étienne le grand, aux percussions, hop le cligno, sortie, direction l’aire de repos…Aime moi Étienne, comme la fille du Pont Neuf !

Elle riait aux éclats et faisait de grandes queues de poisson aux autres véhicules. Reeve répondait par des baisers aux klaxons intempestifs, elle exultait et était déchainée. Elle négocia le virage et se gara au fond du parking entre deux camions, tira le frein à main…sa culotte était déjà sur le plancher.

  • Oui, je te l’ai dit ! Fuck Me ! Big pig ! Déchaines-toi, sois sauvage, j'en ai envie !

Pendant qu'AC/DC hurlait,que les guitares vibraient, je caressais son entrejambe, elle était déjà mouillée, elle feula:

  • Pas de préliminaires,bouscule-moi puisque je te le demande. Je suis prête ! Je suis plus une petite fille qui a peur du grand méchant loup. Le petit chaperon rouge a grandi. C’est elle, qui dévore le loup maintenant.

*A.R*

Décidément, le seul moyen que j’avais trouvé pour faire sortir Sarah de sa tête et de son caleçon, c’était de me comporter comme elle, en garce. Mais étais-je devenue débile ? Il me fallait me ressaisir. Mais non, Reeve, pourquoi ? Je devais laisser mes instincts de femme s’exprimer. Ce mec me plaisait énormément, son regard m’emportait en des lieux d’extases que je n’avais même pas soupçonnés. Je n’avais qu’une envie : découvrir les plaisirs de la vie différemment et dévorer chaque parcelle de sa peau. L’aire d’une autoroute s’était présentée, un endroit propice à une halte coquine. Je me posais entre les deux trente-trois tonnes, désertées par leurs chauffeurs qui étaient allés prendre un café pour se réchauffer et se réveiller.

Pour ma part, la seule chose que ma langue voulait éveiller et enflammer, c’était son sexe qui semblait de plus en plus à l’étroit dans son pantalon.Il avait envie d’une furie à ses côtés, d’une tigresse griffant son dos alors je n’hésiterai pas. Ce jeu m’émoustillait, m’excitait au point que je sentais mon intimité frétiller à la moindre pensée de ce que je mourrais d’envie de faire. Rien à battre si les camionneurs se délectaient du spectacle à leur retour, après tout l’amour, s’était sacré. Deux voyeurs magnifieraient nos ébats, on ferait une bonne action, un film porno gratuit. Un doute m’envahit, et si les flics arrivaient, ce serait considéré comme de l’exhibitionnisme. Je jetai un dernier coup d’œil pour vérifier que l’aire était déserte tout en déboutonnant le pantalon qui me résistait.

Quand sa hampe se dressa devant mon regard gourmand, je ne résistai plus et vins l’enrober de ma bouche. Je m’amusais à pourlécher son gland et appréciais l’entendre lâcher de petits gémissements. Nos effusions tapissèrent les fenêtres de buée nous rendant ainsi invisibles au reste du monde, seul dans notre bulle. Je me posa sur ses cuisses, m’empalant sur son mat. Cette fois, c’était moi qui imprimais les va-et-vient, nos bouches soudées, jusqu’à la délivrance de nos orgasmes.

E.Y

Nous sommes sortis de ce parking, une heure plus tard. Elle avait faim, une faim de loup me disait-elle, une faim de vivre et de mordre tout ce qui passait à portée de sa bouche. Elle m’appelait sa pêche, une pêche bien juteuse, sucrée à souhait et trés mûre.Il était encore trop tôt pour déjeuner. Elle pilla pourtant devant un fast food hors de prix. Elle rayonnait avec son rimmel qui avait coulé, ses bas filés. Habituellement ses cheveux sagement coiffés se baladaient dans tous les sens, comme un champ de blé l’été un jour d’orage. Du bœuf au ketchup plein la bouche, elle essayait de communiquer avec moi ! Elle réussit après une gorgée de coca !

  • Je suis bien, me dit-elle ! dis-moi que Sarah n’existe pas, qu’elle n’est qu’un égarement passager !
  • Si je te disais qu’elle a abusé de ma faiblesse, que j’étais dans les vapes et qu’elle m'a mis un couteau sur la gorge !
  • N’en rajoute pas Étienne ! ne joue pas la victime. Tu me promets de la virer et c’est tout.
  • Non, ma toute belle, je ne l’ai pas sauvée de la Seine pour la jeter à la rue dès mon retour ! Mais pendant le temps qu’il lui faudra pour récupérer des forces et rebondir dans la vie, elle dormira chez moi. Rassure-toi, pour ne plus être piégé par ses manigances je dormirai chez toi, dans ton lit de jeune fille !
  • Tu n’en as pas eu assez, elle est dangereuse, tu as vu son couteau !
  • C’est juste pour se défendre, c’est dur la rue.
  • Tu la défends en plus, si elle m’avait tuée…
  • Mais elle ne t’a pas tuée ! Finis ton hamburger et on y va, j’ai payé.
  • Je n’ai plus faim, tu vois, tu m’as coupé l’appétit !
  • Dis-moi, on va faire que ça pendant ce week-end, baiser comme des lapins et se prendre la tête ! Je te l'ai dit , c'est toi que j'aime, Sarah ne représente rien pour moi.

Elle se leva d’un bon, et poussa la porte vitrée et se retournant sur le seuil, aboya !

  • Dans deux heures on doit être à La Rochelle ! dépêche-toi !

*A.R*

Une fois dans la voiture, ça fusait dans tous les sens dans ma tête, Étienne chamboulait tous mes repères. Il me faisait sortir de mes gonds. À moins que je sois jalouse de cette pauvre Sarah. Un mystère enveloppait son existence, cette femme au passé douloureux savait attirer dans ses filets le beau gosse qui était assis à mes côtés à cette heure. Ça me rendait dingue. Il avait raison, notre week-end allait-il se limiter à un plan cul entrecoupé de petits clashs ? Et si je n’étais qu’une gamine capricieuse, que pensait-il vraiment ? Pour me faire pardonner de mes sauts d’humeur et bouderies qui me ressemblaient si peu, j’avais accepté son programme radio. Il me faisait craquer, il chantait les tubes que les ondes nous balançaient, il était heureux et si c’était ça l’essentiel.

Et si c’était moi qui me posais trop de questions et si je laissais les choses se faire tout simplement. Après tout je devais apprendre à le connaître. Pour la première fois de ma vie, je serai prête à sortir les griffes pour le garder dans mes bras. Je ne valais peut-être pas mieux que Sarah, je n’allais pas mendier son amour tout de même. J’en avais des tonnes à distribuer. Mais si je venais à l’étouffer, l’agacer. Non je n’en avais pas envie, je voulais vivre à fond les trois jours à venir.

Je me souvins d’un coup de ce qu’il avait dit : je viendrais dormir dans ton lit. J’étais trop conne, je m’étais arrêtée à : oui je ne remettrai pas Sarah dans la rue. Perdu dans mes pensées ce fut Mylène Farmer qui me sortit de mes rêves et je commençais à mon tour à chantonner : Déshabillez-moi Déshabillez-moi Oui, mais pas tout de suite Pas trop viteSachez me convoiter Me désirerMe captiver. La main d’Étienne se posa sur ma cuisse, ce geste tendre me rassura.

E.Y

Enfin La Rochelle était en vue. Cette ville était merveilleuse, ici la douceur de vivre était palpable à tous les coins de rue. Reeve avait réservé la meilleure table de l’Aunis et du Saintonge. On y dégustait des huîtres de marennes à la fine champagne ! Un homard à l’armoricaine à tomber par terre et un confit de canard à la figue et à la coquille Saint Jacques. La vue sur le vieux port et les célèbres tours. Tout ici était idyllique, malgré le froid mordant et un petit vent traitre ils avaient tenu à manger en terrasse ! Étienne matait la serveuse une rousse explosive qui se déhanchait dangereusement. Chaque plat arrivant à bon port sur la table était un exploit. Ils finissaient la seconde bouteille de rosé. Reeve un peu saoule avait ôté ses chaussures et entamait une remontée de la cuisse de son compagnon. Arrivée au but de sa balade pédestre, elle entama un massage de la région de ses pieds nus. Elle s’esclaffa, les joues rougies par le froid, l’alcool et le désir !

  • Ma parole, tu es déjà au garde à vous, comme à la parade, jamais de trêve.

Les yeux sur le fessier rebondi de la jeune rousse volcanique Étienne se sentaient bien et dit :

  • La mer, du bon vin le ventre plein je me sens en extase !
  • Qu'est-ce qui te fait cet effet mon chou, mes pieds qui te massent ou le cul de la serveuse ?
  • Les deux mon amour, les deux, cesse ce jeu, ou je vais devoir jeter mon pantalon !
  • Ce serait dommage, il moule si bien tes petites fesses musclées !

Sur ces entrefaites, la serveuse dont le chemisier menaçait d’exploser, débarrassa les assiettes et frôla Étienne de ses seins et de ses fesses tout en s’adressant à Reeve, elle lui demanda:

  • Vous avez terminé messieurs dames, ça vous a plu !
  • Oui tout était parfait !
  • Nous prendrons l’addition et deux cafés.
  • Le café, sa ronde de sucrerie et le pousse café c’est la maison qui l’offre. L’addition madame l’a déjà réglée monsieur ! Je vous souhaite un bon séjour à La Rochelle…

Reeve finalement décida espiègle d'abandonner son massage, Etienne rouspéta :

  • Mais, tu ne finis pas ta caresse !
  • Comme les vagues mon cher Etienne, toutes ne meurent pas sur la plage ! Allons plutôt nous balader en ville... Je ne peux pas contenter tous tes caprices tout de même !

Puis elle lui glissa dans l'oreille alors qu'il quittait sa chaise à contrecoeur :

  • Tu en auras le double bientôt ! Petit coquin.

Elle s'éloigna en roulant des fesses. Etienne sur ses talons la suivait comme un gentil toutou bien dréssé.

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