Herwin - Second jour

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La nuit avait été froide, très froide et le réveil dur. En plein rêve de plage et de sable chaud, Herwin se réveilla en poussant un juron de douleur. Le pied de Jameson s’était enfoncé dans ses côtes alors qu’il tentait de passer par-dessus lui sans le réveiller. Herwin lui lança un regard noir en se massant les côtes.

  • Bor*** fait attention !!
  • Désolé ! Désolé ! Désolé ! s'empressa de répliquer l'irlandais en descendant les escaliers sans l’attendre.

Herwin se leva et le rattrapa quelques instants plus tard, soupirant, le regard levé au ciel. La journée allait être longue…

Lorsqu’enfin elle se termina, assis sur la chaise rembourrée qui sentait le vieux chat en décrépitude, Herwin nota sur son carnet de bord en cuir relié :

Jour 1 : Jameson m'a bousillé les côtes, la pluie nous a trempés jusqu'aux os et nous n'avons toujours pas de carte de la ville même après en avoir fait le tour. Il a dessiné une carte, on dirait un dessin fait par un gosse de 4 ans avec les yeux fermés. Un gros cercle et la mer avec des oiseaux autours... "Pour que ça fasse typique..." Je t'en mettrais du typique... songea le plus âgé. Secouant la tête, il continua de noter.

Les vieux drapeaux Français de la mairie sont les seuls objets de ce patelin miteux qui n'ont pas été dévastés par la décadence ambiante et qui conservent une couleur normale.
Hey tu te donnes à fond là Herwin, encore un peu et tu vas pouvoir prétendre au titre d’écrivain là… un sourire aux lèvres, il fronça les sourcils et continua, appliqué.

Nous n'avons vu personne, mais nous avons repéré cette auberge où nous logeons actuellement. Si vous cherchez au dictionnaire le mot "désespoir", vous trouverez le nom de cet endroit suivit de la mention "pour ceux qui n'ont plus aucun intérêt pour la vie". Mais au moins, ici, nous avons chacun notre chambre même si elles sont humides et déprimantes…
Je ne comprends toujours pas pourquoi nous sommes ici. La lettre que James a reçue date déjà d'il y a plusieurs semaines, je pense sérieusement qu'un gouvernement secret ou une connerie du genre a simplement rayé les gens de la carte ici.

Foutue lettre.

Ah oui, au fait, l'auberge n'a aucun autre locataire. Il n'y a personne. Ni réceptionniste ni cuisinier. On a piqué de la purée en poudre à la droguerie...

Foutue journée...

Demain, direction la maison d'où provient la lettre.

Foutue enquête.

Refermant son carnet, Herwin le rangea précieusement dans la poche intérieure de son veston. Alors que la nuit tombait de nouveau sur Hammelton. Il soupira et se coucha. Entendant les ronflements de son ami dans la chambre voisine, il soupira de nouveau et ferma les yeux, s’endormant d’un sommeil de plomb.

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