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                — Vous avez conscience du fait qu’on ne peut pas rester ici éternellement ? Ce ne sont pas ces cloisons blindées qui l’arrêteront…

                Alliza dévisageait le Colonel et Big Mama en espérant qu’ils aient une réponse à lui fournir, mais seul le silence lui répondit jusqu’à ce que Milo soupire.

— En tout cas, on a des vivres pour une bonne semaine… On pourrait presque tenir un siège, si on avait des armes.

— Des armes !

                La Lieutenante-Colonelle Geol venait de se redresser, une lueur folle dans les yeux.

— Il y a un poste de sécurité à chaque étage, et dans chacun d’entre eux se trouvent des armes. Pas autant qu’à l’armurerie, mais c’est déjà ça !

                Harold se redressa à son tour en fronçant les sourcils.

— Vous me laissez dix minutes ? Je voudrais m’équiper en conséquence.

                Big Mama haussa un sourcil, mais le militaire était déjà parti en courant vers sa chambre. Une fois dedans, il ouvrit son armoire et en extirpa deux cintres, une paire de bottes et un carton avant de se déshabiller. Quand il revint dix minutes plus tard, il portait son treillis par-dessus lequel il avait enfilé son gilet de combat, ses rangers, ses gants de combat, un holster de pistolet à la cuisse droite, ses lunettes balistiques et son béret à l’insigne des Troupes de Marine et affichait un sourire radieux.

— Ah, je me sens enfin moi-même !

                Michelle sourit en s’approchant de lui.

— En d’autres circonstances, je trouverais ça très excitant…

                Harold allait l’embrasser quand le Colonel intervint.

— Pour la fornication, vous attendrez. On a une guerre à mener. Geol, montrez-nous le chemin.

                La géante opina du chef avant de se mettre en route, suivie de près par le Colonel et les patients, les gardes mettant plus de temps à se décider. Une fois devant le poste de sécurité, elle sortit son badge, mais Alliza l’écarta délicatement avant de frapper la serrure de son poing osseux et de traverser la porte en acier sous le regard stupéfait des deux Officiers supérieurs avant de hausser les épaules.

— J’avais cru comprendre que tous les badges étaient verrouillés, je pensais bien faire…

                Harold lui tapota l’épaule et la félicita avant d’entrer dans la salle.

— Vous êtes sérieux ?

                Le Colonel et Big Mama entrèrent à leur tour et la cheffe de la sécurité demanda.

— Quoi ? Il n’y a pas assez ?

                Harold haussa un sourcil en pointant les râteliers de la main.

 — Des fusils à pompe semi-automatiques Benelli M3 A1 à calibre 12 * ? Des G36* avec magasins Beta C-Mag ? Des P228 Sig-Sauer* ? Des tasers et des grenades lacrymos ? Si vous me dites qu’il n’y a que cet étage qui est équipé comme ça, je vous jure que ça va chier, même si ce n’est ni le lieu ni le moment. Alors ?

                Geol haussa les sourcils avant de répondre.

— C’est l’équipement standard, même si les gardes sont seulement équipés de matraques télescopiques au quotidien. Mais nous nous devons d’être en mesure d’anticiper tous les risques, et une attaque terroriste en fait partie.

— Bien, un bon point pour vous. Alliza, tu peux ouvrir ça ?

                La femme blindée acquiesça avant d’enfoncer les verrous de chaque râtelier d’un coup de poing, et Harold passa derrière elle à chaque fois pour prendre une arme sous le regard dubitatif du Colonel.

— Tu es sûr que tu en auras assez ?

                Les gardes commencèrent à se saisir d’armes eux aussi tandis qu’Harold répondait.

— Franchement, il y aurait une MiniMi* ou un LRAC*, je ne cracherais pas dessus. Tenez, Mon Colonel. Vous savez vous en servir ?

                Harold venait de lancer un P228 au gradé qui rigola.

— Bien sûr. J’ai même eu le privilège d’essayer les armes expérimentales.

                Harold, qui avait commencé à charger le fusil à pompe, se redressa.

— Des armes expérimentales ?

— Bien sûr, développées à l’aide de la technologie alien.

                Michelle intervint.

— Mais pourquoi vous ne l’avez pas dit plus tôt ? C’est où ?

                Geol intervint.

— Quarante-neuvième étage. Mais avec le site en confinement oméga, il va être difficile de s’y rendre…

                Harold, qui graillait des chargeurs, répondit.

— Bah, je crois que ça vaut quand même le coup de s’y rendre.

                Douze minutes plus tard et sous les regards ahuris des gardes, Harold se tenait droit, le G36 dans le dos avec un chargeur engagé et six dans les porte-chargeur du gilet de combat, le fusil à pompe armé dans les mains et dix-huit cartouches dans les poches de son treillis, le P228 à la cuisse avec un chargeur enclenché et deux de plus dans le holster, ainsi que deux grenades lacrymogènes accrochées à son gilet de combat. Haussant un sourcil, le Colonel demanda par acquit de conscience.

— C’est bon, on peut y aller ?

                Souriant, Harold répondit.

— Paré et armé. Il suffit de m’indiquer le chemin, et je vais vous ouvrir la route.

                Geol, un G36 en mains, opina du chef et se mit en route, suivie immédiatement par Harold et les gardes, les autres patients restant légèrement en retrait, jusqu’à atteindre la porte blindée verrouillant les escaliers dans le lecteur duquel elle passa sa carte magnétique. La porte s’ouvrit lentement tandis que la Lieutenante-Colonelle se tournait vers Harold.

— Prêt soldat.

— Plus que jamais.

Fusil à pompe/semi-auto Benelli M3 A1 cal 12/76 canon 14″ – 5+1 coups - 2 289,00 € - Fusil spécifique pour la défense personnelle qui offre l’avantage unique de l’action à pompe ou semi-automatique, sélectionnable de façon instinctive et rapide. Il est caractérisé par un système de visée Ghost Ring, avec hausse et guidon réglable, par la carcasse forée pour la fixation d’un rail, par la crosse avec porte-bretelle latéral et par la capacité maximum du magasin. Multirail.

Le G36 emprunte énormément d’idées employées par divers concepteurs d’armes existantes : les chargeurs emboîtables sont repris de ceux du SIG-550 suisse et certains estiment que le garde-main rappelle étrangement celui de l’ancestral FAL belge, dont s’inspirait, semble-t-il, déjà le G3. Quant au mécanisme interne, à peu de chose près, c’est celui de l’Armalite AR-18 américain. Crosse dépliable, rails d’accroche d’accessoires, deux tailles de canon, lunette point rouge/grossissement par 4 sur la poignée garde-main.

Le Sig-Sauer P228 est un pistolet semi-automatique de calibre 9 mm Parabellum à chargeurs 13 coups destiné à armer les policiers en civil. Il est commercialisé depuis 1988 et a engendré un dérivé : le P229, variant par le calibre et la forme de la culasse. Ces modèles sont de fabrication suisse.

Le FN Minimi (Minimi signifiant « mini-mitrailleuse ») est un fusil mitrailleur léger de conception belge et fabriquée par le FN Herstal depuis 1974. Connue également sous le nom de M249 SAW (version modifiée pour l’US Army), il apparaît dans de nombreux films et jeux vidéo. « SAW » est l’acronyme anglophone de Squad Automatic Weapon.

LRAC : Lance Roquettes Anti Char

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