Oscillation

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Écrire avec un chien est une entreprise compliquée.

Le chien veut sortir, s’amuser, se coller contre votre dos, espérer un geste. Il vous regarde avec ses petits yeux implorants. Il a faim, il veut sa balle, il doit sortir se soulager.

Un chien est une attente permanente, un appel au mouvement, un désir d’entrer en jeu.

Mais un chat, lui, se glisse contre vous, silencieux, tranquille.

Il ne s’étonne pas que vous restiez des heures assise sur une chaise.

Il trouve cela normal.

Le chat épouse votre immobilité sans la juger.

Si vous êtes déprimé, cela lui va aussi.

Il n’attend rien, il est là, simplement, avec vous.

Un chien sent l’agitation du corps ; il devine l’appel de vos jambes, votre envie de bondir, votre fébrilité intérieure.

Un chat, lui, devine seulement la chaleur, la respiration, la présence immobile.

La petite Formule 1 qui rugit dans votre tête, il ne la voit pas.

Le chat ignore la tempête intérieure.

Il est le compagnon idéal du silence, du retrait, de la création.

Avec un chien, il faudrait parfois deux existences pour écrire :

Une pour apaiser le corps,

Et une pour laisser courir la Formule 1 de la pensée.

Ou alors, peut-être, avoir les deux :

Un chien pour vous arracher au monde,

Et un chat pour vous y tenir doucement.

J’ai besoin d’un chat.

Et maintenant, je ne sais plus très bien ce que je dois penser de mon chien.

Me permet-il de me promener, de respirer ? Ou bien m’éloigne-t-il de mon écriture ?

J’oscille.

Pourtant, il est tellement gentil, tellement mignon, et je l’aime profondément.

Avec un chat, je pense que je ressentirais moins cette culpabilité de rester assise, immobile.

Peut-être que ma vie est trop organisée autour de lui.

Mais en même temps, je n’ai que lui.

Quand je suis triste, il est là.

Quand je vais me coucher, il est là.

Quand je me réveille, il est là.

Je n’ai jamais connu cela auparavant : cette présence stable, silencieuse, réconfortante.Il m’apporte la sécurité.

Et puis… si je prends un chat, vont-ils s’entendre ?

Je ne veux pas que ma vie se résume à cela, à mon chien et à un futur chat.

Et pourtant, je sens que je serai mieux avec un chat en plus.

Un chat pour la compagnie douce, immobile, silencieuse.

Un chat pour équilibrer cette oscillation intérieure.

Bien sûr, mon chien sera jaloux.

Peut-être que cela compliquera ma vie.

Je ne sais pas.

C’est une décision difficile.

Déjà, je ne pars pas beaucoup en vacances parce que je veux rester avec lui.

Je ne veux pas l’abandonner.

Je ne veux pas qu’il s’inquiète.

Oui, je projette. Je le sais.

Ce n’est pas un bébé. Mais c’est mon bébé.

Alors, que faire ?

Je vais décider de prendre un chat. Ça lui fera de la compagnie.

Et pour moi, cela m’aidera aussi.

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