Voyage astral

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Lorsque j’étais anorexique, à 23 ans, je pesais 36 kg pour 1m60. Je luttais pour ne pas descendre plus bas. Je n’étais suivie par aucun médecin à l’époque. Un soir, je me suis sentie bien plus faible que d’habitude. Alors Bastien, mon copain de l’époque, m’a supplié de manger un petit quelque chose. Mais je n’en étais pas capable. Je me suis allongée sur le canapé, à ce moment-là, nous vivions chez sa mère. Là, je me suis senti partir. Je me suis sentie mourir ! Mon âme s’évadait doucement de mon corps devenu un vrai fardeau. Je me suis sentie immensément bien, emplie d’un amour innommable, mais inconditionnel pour le monde et pour le tout qui se dévoilait sous mes yeux. Par contre ce froid indescriptible qui se dégageait de mon corps venait un peu gâcher ce beau tableau. Je ne sais pas combien de temps cela aura duré. A un moment, je suis revenue pleinement dans mon corps physique et là ça été un cauchemar. Mon lot d’émotions négatives a repris le dessus.

Le lendemain, et pendant une année, je me suis mise à la méditation ! Chaque matin, je m’asseyais sur ma chaise de méditation chinée en brocante et, chaque matin, je partais. Je ne savais plus qui j’étais. Je ne savais plus si j’étais cet arbre en face de moi, cet oiseau que je voyais s’envoler. Je ne savais plus quel bruit venait de mon corps qui, lui, petit à petit, n’était plus que matière fragmentée. Les oiseaux chantaient, le vent soufflait, les voitures roulaient, ces sons venaient de moi. J’étais le grand tout. J’adorais ces moments où je me sentais enfin vivre, revivre, j’aimais observer mon âme s’envoler. Vivre pleinement la méditation m’a sauvé de l’anorexie, j’ai alors recommencé doucement à m’alimenter correctement.

Cet état me faisait un peu penser aux voyages astraux que je faisais quelques fois durant mon adolescence. Mon amie et professeur d’astrologie m’avait expliqué le détail d’une montée. J’appliquais à la lettre son enseignement et, toujours, mon âme partait à la découverte de nouveaux lieux, de nouvelles personnes.

Une fois, je me suis retrouvée face à une dame déboussolée d’avoir perdu son mari défunt. Elle m’a fait tellement de peine. Une autre dame était là, toutes les deux assise sur des chaises dans une salle vide. La deuxième dame, au bout de quelques confidences, à enlacer la personne en pleurs. A ce moment-là, je me suis sentie inutile et j’ai compris, en essayant de m’approcher de cette femme triste, que personne ne me voyait et que je ne pouvais toucher les gens.

J’ai fait plusieurs voyages où je découvrais de nouveaux lieux et visages, toujours dans un état méditatif d’amour pur.

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