La mort
Avouer à ma sœur, une partie de ma détresse, m’a fait du bien. J’ai insisté pour que plus personne ne me torture de questions sur mon état mental…En effet, je me pense atteinte d’une maladie et pour le moment, je n’ai aucune explication, aucun mot pour définir, l’indéfinissable.
Je me suis également montrée sur un meilleur jour pour les fêtes et préfère me dire que ce n’est qu’un passage à vide. Si cela revient, je me suis juré d’aller consulter. Comme avant, enfin, avant….
« Tu n’es pas folle, tu es comme moi ».
Mamie ?! Que fait-là ?! Je cligne des yeux sur l’escalier du hall, pour la voir assise sur un banc, avec sa canne, entrain de me sourire. Ma première hallucination !
«
— Non, cela revient. Tu commençais déjà à apercevoir les morts, cela n’est pas une maladie. Tu es comme moi, médium
— Je suis folle ! Je t’aime beaucoup mamie mais laisse-moi dans le réel !
— Tu as peur de la mort ?
— Bien évidemment ! Mais, mais est-ce peu de temps après ma greffe, tu penses que…je ne sais comment dire les choses…
— X ?
— Oui voilà ! Mais, comment tu le sais ?!
— On a eu toujours une bonne connexion. Peu de gens dans notre famille, on ce don. En général, c’est d’une grand-mère à petite-fille.
— Et alors ? Tu m’as entendu ou vu écrire, je ne sais où tu te recaches face de rat, mais je te retrouverais. Je me suis promis de me venger de toi, X. Tu es ma dernière volonté, te décimer à tout jamais. Tu m’as fait tellement de mal, que le mal c’est toi. Marta sera la dernière que tu verras avant de ne plus te réveiller, X. A ton avis, X, c’est qui ?
— ….
— Mamie ?
— Il me pourrit l’esprit et je…
— Tu es à moi !
— Mamie ? Mamie ?!
— Ta grand-mère va bien, elle est en sécurité.
— Qui est-vous ? Et montrez-vous au lieu de vous cacher !
— Ho, tu n’as pas à le savoir, trop tôt. Tu es la clé de mon projet.
— Quel projet ?!
— Assez ! C’est moi qui prend le contrôle !
— Pourquoi ?! Pourquoi moi !
— Tu auras beau lutter, je finirais par gagner ! Je te laisse culpabiliser, il serait temps pour toi, d’admettre ta faute. »
Son rire maudit me glace le sang et la vision d’horreur me donne envie de craquer. Eva en sang, blanche, dans la terre. Mon choc, a fait que j’ai changé la version de la soirée. Et puis, oui, c’est ma faute, je n’ai pas réussi à la rattraper avant qu’elle chute du premier étage. Ni, l’en dissuader de me faire visiter sa futur maison en travaux, en urbex, vers deux heure du matin. J’ai fuis, alors que j’aurais pu voir si elle respirait encore. J’ai fuis, sans aller à l’enterrement…
Le seul bout d’elle tient à un tissu. Garder quelque part et dont j’ai follement envie de lui rendre. Sur place, ce qui m’a toujours surpris, y compris le village. Pourquoi ne pas lui offrir une belle tombe ? Pourquoi, laisser son corps, dans le froid, les vers, la poussière ? Faut dire que son père est un renommé architecte et homme qui a de l’influence...
Je crois finalement que Curtis, là, ce tissu…Faut que je lui demande et je réfléchis à comment rédiger le message. Finalement, j’y vais simplement et il me répond cinq minutes. Je reviens ici, au cours de judo car la salle de danse est prise. JJ a proposé à Carmen d’inscrire l’école à un concours de judo avec deux autres écoles. L’idée de se mesurer autrement. Mon bras manque encore de force, pourtant, j’attends mon tour avec impatience.
— Toujours pas sur le tapis ma belle ?
Il manquait plus que lui ! Comment peut-il être toujours aussi positif alors que j’ai omis de dire toute la vérité ? Certes, il m’a rassurer que ce n’est pas grave sauf que si ! Voir les morts c’est grave ! Mentir pour être quelqu’un d’autre, c’est grave ! Passer à côté de la mort si jeune, c’est grave ! Et simplement, penser que quelqu’un me contrôle ! Non ! Non ! Je l’imagine juste !
Enfant, je pensais avoir le même don que ma grand-mère…Et puis, le temps a passé, je suis normal. Point. Je lui sers la main et en silence, je pose ma tête sur son cou. Il me rassure par une caresse sur ma tête tout en se moquant des autres. La professeur le met au défis de se confronter à elle, il refuse et elle prend deux autres élèves. J’en profite pour lui parler :
— Roberto ?
— Hum…
— Après-demain, Curtis va passer pour me donner…enfin donner quelque chose qui était à elle et après, je prendrais seule l’air vers sa tombe.
— Si cela te fais du bien, je comprends. En tout cas, ne reste pas seule trop longtemps.
— Vous rentrez quand ?
— Dans une semaine. On s’appellera promis. Mais, si tu te sens seule, pense a passer du temps avec ta famille. Ou tes amis.
— Je ne suis pas seule, je vais mieux…et puis, mes amis, ils se comptent sur les doigts de la main. Enfin, chacun leurs vies et puis, je préfère embêter personne.
— Tu ennuies personne.
— Je le pense…
— Si tu le dis.
— Je t’aime.
— Moi aussi.
— Je crois en toi.
— Merci
— Marta ? Tu veux te mesurer face à Luna ?
— Oui JJ.
— Alors, on y va !
Avec un dernier baiser sur le front de mon homme et le sourire rassurant de la professeur, je tente l’entrainement. Evidemment, je perds mais je m’en fiche et quitte en silence le hall en prenant Roberto pour se lover dans ma chambre. Et penser à rien d’autre qu’à nous.
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