La liberté se paye
Je refuse qu’on me drogue. Je refuse de répondre aux questions. Je refuses de l’écouter et au fond, je sais qu’elle n’est pas la bienvenu.
— Ces gens ont osé d’emprisonner. Il faut que tu te libères.
— De toi surtout ! Pourquoi tu me tortures ? J’étais normal jusqu’à que tu viennes t’imposer à nouveau.
— J’en suis désolé mais durant toute ma vie, je n’ai cessé de plus y croire et pourtant…il me forçait à être une horrible personne. Ma mort a été horrible et je ne suis pas en paix. J’ai fais des erreurs et je dois le payer.
— Ta religion est un ramassis de conneries !
— Ne les écoutent pas, ils ne connaissent pas le besoin de communiquer avec les défunts.
— Casse-toi !
— Tu es bien ronchon et pourtant tu m’écoutes.
J’hurle pour la deuxième fois de la journée et je frappe mon poing contre le mur de ma chambre. Son rire disparait. Je pleure en m’effondrant, je suis incapable de raisonner. Je n’arrive plus à savoir le temps, à savoir ce que je veux, ce que je veux pas.
Une impression que plus je me laisse aller, plus elle a d’emprise sur moi. Elle n’avait jamais été mauvaise même ma mère l’a perçu gentille. Même si elle avait des ombres, connaître sa vie à éclater le beau tableau.
Même le psychiatre pense qu’elle était atteinte de folie car la communauté n’a jamais existé. En remontant la piste des archives, il s’est avéré que tout était monté par ma grand-mère. Signant par divers noms.
Menant une vie de persuasion quitte à faire partir son premier mari. Et pourtant, elle n’a jamais eu de mauvaise intention pour nous. Sans doute que dans les règles de son délire religieux, j’étais la proie idéale ?
Cependant, comment expliquer que Roberto a vu et entendu ce Dieu ? Jusqu’à la nuit même ?
— Tu as réussi à le convaincre de tant de choses.
— Non ! Il existe !
— Tu y crois enfin ?
— Non ! Tu as été malade ! Comment tu as pu vivre pendant tout ce temps sans causer de dégât ?!
— J’y étais en vérité avec ma grand-tante pour chercher des champignons et je me suis aventurer dans cette grotte. J’ai fermer les yeux et il est réellement apparu. Beaucoup de recherche vaines pour savoir les pouvoirs de ce lieu. Une apparition ne s’explique pas comme la vierge Marie.
— Le test…puis Eva puis mon cœur…tu m’épuises.
— J’ai travailler par mon don mais plus j’approchais de la mort, plus il voulait quitter. C’est là qui l’osé me demander d’aller là-bas avec toi.
— Pourquoi moi ?! Pourquoi pas maman ?! Ou Adela ?!
— Quand ta mère n’aurait pas compris, ta sœur aussi et ma âge n’aurait pas supporter la longue randonner.
— Rappel moi toutes tes apparitions, rappel-moi comment tu fais ?!
— Beaucoup arrivent à être médiums et j’ai vu en toi, une capacité hors-norme de braver les interdis, de chercher dans ton esprit les limites fixés par les normes.
— Abrège mes souffrances ! J’en suis désolé si tu souffres mais laisse-moi en paix !
— Pour le chat c’était son idée et pour t’avouer, une petite hypnose a suffit pour réussir. Je n’étais pas fier, crois-moi.
— Pourquoi tu n’as rien dit !
— J’ai affirmer que le Diable était dans les parages et mes incantations, ont chasser les mauvais esprits.
— Et ensuite ?
— Rien d’autres jusqu’à ton amie. Pourtant je l’ai vu mourir en même que j’agonisais. Zok a vu que je ne pouvais te laisser seule. J’ai parlé avec Eva, elle était en peine aussi.
— Je m’en suis sortie sans vous merci bien !
— Certes.
— Ensuite ?
— Te voir malade a été le déclencheur. Une fois l’a greffe passée, une fois une nouveau souffle bien libérateur, il m’a dit que mon temps allait expiré.
— Soit plus clair ! J’en a marre de tes longues explications ! Et non ! Je n’ai pas pu manipuler Roberto !
— Ton inconscient m’a appeler.
— Non !
— Si ma grande. La mort et toi, c’est une immense histoire d’amour. Depuis que tu as vu ton amie et moi ainsi que d’autres âmes, tu as pourtant rayé ton don. Tu vis avec une âme inconnue, cherchant à te reconstruire et le jour où j’ai briser les murs, c’est quand tu as rédigé ces mots. Souvient toi : « Je ne sais où tu te recaches face de rat, mais je te retrouverais. Je me suis promis de me venger de toi, X. Tu es ma dernière volonté, te décimer à tout jamais. Tu m’as fait tellement de mal, que le mal c’est toi. Marta sera la dernière que tu verras avant de ne plus te réveiller, X »
— X ? C’est lui ?
— Oui.
— Alors pourquoi me laisser vivre cette enfer ?! Me dire simplement qui c’est, aurait plus simple !
— Zok nous contrôlent. Je pourrais partir sauf qu’il a pris aussi ton âme. On est lié toi et moi.
— Rien n’a de sens…
— Si en s’en donne les moyens.
— Si tu pars, je serais moins malade.
— J’avais espérer que ce jour-là, fût une délivrance. Il a pris ton tendre en guise de sacrifice.
— Tu es donc libre ?
— ….
— Mamie ?
— Je l’espère. Je t’ai laissé aucune chance d’argumenter. Tu as raison, rien n’a de sens. Je m’en vais mais si besoin, je ne restes jamais très loin. Et parle avec Eva, elle a besoin de te revoir.
— Le repas va être servis Mademoiselle. Vous voulez essayer de manger ?
Je m’accroche toujours au radiateur et je m’en suis pas rendu compte. L’infirmière s’agenouille avec bienveillance et je réfléchis.
— Combien de jours que je suis ici ?
— Deux semaines. On est le six mai. S’il y a quoi que ce soit, n’hésitez pas à me demander, je suis là comme toute l’équipe du centre Sainte-Marie pour vous accompagner dans votre bien-être.
— Je ne suis pas folle ?
— Le médecin conclut à des psychoses d’intensités variables avec des crises de colère. La folie n’est pas un tabou. Et tout ce soigne.
— Je suis fatiguée. J’ai discuté avec elle et elle m’a avoué qu’elle était malade aussi. Elle s’en veut et ne reviendra plus, enfin je pense.
— Votre grand-mère.
— Oui…vous pensez qu’elle dit vrai ?
— Je le pense.
— Elle pense que Zok a vider mon âme.
— Comment vous vous voyez ?
— Morte. Combien de temps ça prend de faire taire les morts ?
— Cela dépend de la durée du traitement, des doses. Seul là aussi, le médecin sera plus à même de définir plus ou moins, le temps qu’il faudra. Il faudra appliquer sans doute d’autres thérapies comme l’hypnose, les thérapies comportementales. Moi, j’accompagne Madame Sanchez, l’art thérapeute, qui vient tout les jeudi et samedi.
— Il consiste à quoi ?
— Du dessin, poterie ou autres arts permet de mieux se connaître. Seule ou en groupe. Ça vous intéresse ?
— Je veux manger.
— D’accord, on va commencer par ça.
— Je peux voir Roberto ?
— Votre petit-ami si j’ai souvenir ?
— Oui…
— Vous reprenez des couleurs. Combien de temps que vous êtes ensemble ?
— Quelques mois mais on se connaît depuis trois ans.
Elle m’aide à me lever et par ses questions, je reprends vie. Après le repas, où j’ai comme souvent, peu eu d’appétit, j’ai la surprise de savoir que j’ai le droit au téléphone. Il était sur ma table de chevet en silencieux.
Roberto arrive dans l’après-midi pour me rassurer. Dehors dans ce petit parc, je me sens stupide.
— Tout va bien ma princesse. Ne te sens pas idiote, elle était comme ça, elle a admis ses fautes maintenant que les morts sont en paix, il faut te concentrer sur toi.
— Des mois où elle m’a vider. Il parait que je t’ai manipuler pour que tu vois Zok !
— Le lieu est maléfique. En tout cas, depuis j’ai oublié.
— Pas moi…
— On a vu. Tu as vite sombré dans le silence, la dépression s’est installée et la seule manière de ne pas te voir mourir, car tu as pensé au suicide, c’était de t’interner pour encore deux mois.
— Rien n’a de sens…J’ai une maigre énergie pour refaire surface…elle a raison, je n’existe que par des muscles, un squelette, un cerveau…le cœur n’est plus à moi et ce que je vois ou j’entends m’épuise.
— Il te faudra de la patience pour relever ce dernier défis. Sache que personne ne te lâchera.
— J’ai perdu le contrôle, je suis fatiguée.
— Tu aimes toujours chanter ? Danser ?
— J’en sais rien, j’en ai pas envie. Plus envie…Je veux juste mourir pour ne plus souffrir. Elle m’a fait du mal en utilisant le même don que moi ! Elle m’a fait du mal en ne voulant pas admettre tant de choses ! J’ai mal à la tête et sa disparition bien qu’il pourrait me soulager, me manque maintenant…
— Parler au médecin, les médicaments, t’aideront crois-moi.
— Tu le sais que je ne vais pas vivre longtemps…
— Je le sais. Mais essaye, si tu veux, de te retrouver ou trouver d’autres passions. Moi avec Tania et César, on peut t’aider à chanter, danser. Même avec tes amis, ton groupe.
— Ils se sont éloigner. Ils avaient peur.
— Non, ils voulaient te laisser te soigner. Prendre du temps pour te ressourcer loin d’eux.
— Hum….
— Bien, tu as autres choses à me dire ? Ou me demander ?
— Oui, tue-moi.
— Marta…
— Tue-moi, tu devais me sacrifier en te donnant à lui et en rendant la paix à elle.
— Marta, comment veut-tu que j’accepte de te voir morte ? Je t’aime tu sais, jamais je pourrais le faire.
— Même payer ?
Il me force à le regarder pour sentir ses lèvres, si douces, chaudes et dévorantes. Après avoir essuyer mes yeux, il m’embrasse encore.
— Si tu meurs, je t’imite. Tu comprends ?
— Roberto…je le ferais alors. Tu vois pas que je souffre ? Ici, je ne suis qu’un cobaye et rien n’a d’effet sur moi !
— Marta, tu es ici car on voit que tu es mal. Soigner une dépression, des pensées complexes prendra sans doute un ou deux ans. Je t’aime ma belle, je t’aime. Faut que tu nous fasses confiances. Tu es forte et tu as déjà passer des épreuves difficiles avec brio.
— Je t’aime aussi…
Je me recolle dans son cou et je m’endors un long moment. Les nuits dernières n’ont pas était de tout repos. Le lendemain, je demande à l’infirmière un carnet de note et je rédige tout ce qu’il s’est passé depuis mon enfance.
Rien me hante hormis les morts…moins visibles quand même. Pendant jour et nuit, pendant une semaine et demie, je continue jusqu’à mon troisième livre.
— Eva ? Eva ?
— Oui, tu m’appel enfin ?
Elle est joyeuse quand elle arrive à mes côtés, debout. Il est deux heure du matin et je viens enfin de finir mes notes. Le sommeil me demande sauf que j’ai une dernière requête :
— Comment ça fait de mourir ?
— Ho ! Moi qui pensait que tu voulais parler de nos bons moments.
— Pas encore…laisse-moi…
— Du temps. Oui, tu es aussi blanche que les nuages ! Elle t’a vraiment pourrit le cerveau, remarque, elle l’a déjà mis en pagaille d’autres personnes.
— Répond moi…ça fait comment de mourir ?
— Brutal oui, mais moi, tu l’as vu, on a rit comme des idiotes sur cette planche pas très stable, tout ça pour quoi ?
— Pour me montrer l’avancée des travaux dans la nuit…
— Ouai…donc j’ai ris et j’ai plus rien senti. Ne me dis pas que tu penses me rejoindre ?
— Tu aimerais hein ?
— Plus de treize ans seule oui sauf que c’est égoïste de ma part. J’ai payé ma stupidité en faisant de la peine à mes proches, ne fais pas la même connerie.
— Déjà tenté…
— Tu veux mourir pour quoi ?
— J’ai trop de choses à reconstruire…
— Tu es bien plus entourée que moi. Je crois en toi tu sais.
— Hum…Tu penses que ce sont tes frères qui m’ont agresser ?
— Oui. Impossible à vérifier et on s’en fou.
— Je peux jouer avec toi ?
— Besoin de voir avant que je disparaisse ?
— J’ai peur de ne plus te revoir oui….
— Le don permet de m’appeler quand tu veux.
— Tu penses qu’elle reviendra me contrôler ?
— Elle a compris.
— Des années pour ça…
— A quoi tu veux jouer ? Il faut que tu dormes aussi.
— Je suis folle autant parfaire mon rôle.
Je ris avec elle et cela fait bien des mois. Elle prend ma main et on discute dans mon lit jusqu’à que la nuit m’emporte.
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