Sans regret ou presque
— Marta !
Elle s’effondre sur une dernière danse intense avec une reprise de Peter Gabriel « the rhythm of the heat ». Le choc, la peur et Curtis est déjà on près d’elle. J’accours aussi et Irène avec Carmen ainsi que Mariano, écartent les curieux en les forçant à reprendre les activités commencer il y a une heure et demie.
Roberto appel les secours pendant que la caméra s’éteint. Marta respire faiblement et je me sens idiote de ne pas l’avoir forcé à manger plus tellement que j’étais hypnotisée. Le temps de la venue de l’ambulance est insoutenable et elle ne revient toujours pas parmi nous.
Une fois prise en charge, j’insiste pour passer la voir en priorité avec mes parents pour que Roberto décide avec Curtis et Zad, le caméraman, de garder tout l’enregistrement. Je me sens pas la force de donner mon avis.
Il le saisi bien et me laisse partir. En vérité, je vais d’abord m’assurer de l’état de santé et il ne faudra attendre moins de deux heures pour qu’elle se réveille.
— Décidément, toi, tu as la passion pour les hôpitaux, les blouses blanches et les beaux médecins.
Mon humour ne la convainc pas, seul un maigre sourire avant de s’hydrater à grandes eaux. De retour des toilettes, elle me propose de marcher un peu dans le couloir. Avant de s’arrêter devant la porte menant à la grande salle d’attente.
— Tu m’as dis que j’ai vraiment voulu faire un concert à l’école ?
— Oui, tu nous as tous surpris ! C’était grandiose, on t’a retrouvé tu sais.
— Encore une fois, c’est quelque chose qui m’a poussé à le faire…Enfin, peut-être que j’ai hésité à le faire, que dans le doute, tout le matériel était là…Enfin, j’ai perdu le contrôle.
— Marta, tu étais celle que j’ai connu, une grande danseuse, chanteuse, maîtresse de la scène, une…
— Adela, je n’ai aucun regret. Bon, ok, je dirais ça, si j’avais le souvenir. Tu sais, je pense sérieusement que depuis mes cinq ans, j’ai voulu te ressembler. Avoir le même parcours parfait ou presque.
— Marta, ma petite sœur…
Elle prend ma main et on s’installe dans la salle sur des sièges un peu isoler. Gardant ce lien, elle le regarde un moment avant de plonger dans mes yeux. Je pense qu’elle est dans une phase importante de sa vie, une remise en question de sa propre identité et je me souviens de nos moments à l’école. Qui est-elle vraiment ?
— Je…j’ai toujours perdu pied avec la réalité.
— Marta, oublie mamie tu veux ? On s’est tous que…
— Je vous le radote mais voir les morts ne m’a jamais déranger. Ils sont de passages sans me hanter. Tu sais, je ne sais pas vraiment ce que j’adorais enfant…à part toi, les arts de la scène, Eva, les défis à la con et écouter mamie avec ses conseils. Puis, ton départ aussi brutal que les deux, sans un mot, comme une autre mort, m’a brisé. J’ai fais avec sauf qu’il me manquait ce lien entre nous, ce soutient unique.
— J’en suis encore désolé Marta, tu me pardonnes depuis hein ?
— Oui cependant je veux dire que de mes treize à quinze, seize ans, j’ai joué la pute, tester mes limites, faillit tuer maman car j’étais droguée mais ça tu le sais…j’ai une vision flou de mes passions, de ce que j’adorais faire…Ensuite, dans la lumière, les arts de la scène m’ont sauvés et surtout j’étais survécu par cette cruelle vérité…
— Laquelle ?
— Manipulation…enfin pas que. C’est pas vraiment ce terme-là, disons que j’ai tellement pris goût à porter des masques que tu l’as vu par toi-même, je suis extrêmement fragile. Par contre, mes sentiments sont pur, j’aime Roberto, je suis très fidèle aussi en amitié et notre famille est très important pour moi. Non, je ne regrette rien ou presque. Ne pas avoir su exprimer mes autres rêves. Je chantais aussi parce Eva voulait être chanteuse. Je dansais pour être comme toi. Et évidemment, j’adorais être la meilleure. Bien que j’ai eu mon propre style, les quelques moyens pour parvenir à mes fin quelque soit le domaine, ça, ce sont des coups de pute, de voyous et à chaque fois, j’essayais de refuser d’aller plus loin. Mamie n’était pour rien et je me disais que j’étais faite pour manipuler le monde, quelqu’un qui veut de la lumière et adore écraser le monde.
— Je suis contente que tu te livres Marta. Mais c’était quoi tes autres rêves ?
— Moi, faut que je creuse encore pour me contrôler sachant que même si mamie n’y est plus, une autre personnalité m’a souvent enfin est encore là pour me dominer. Mourir m’angoisse mais après ma deuxième greffe, j’aurais besoin de rester seule cloîtrer dans une chambre avec elle, ou les autres. Leur parler pour mieux que je domine tu piges ?
— Oui…sauf que, c’est dangereux, tu l’as bien senti ces derniers mois. Dans ce cas, si tu y tiens, revenir dans un centre psychiatrique est le mieux adapté. Tu seras mieux entouré, sous traitement.
— Non !
Elle se lève d’un coup agitée et ça attire l’attention d’un infirmier. D’une main, je lui montre que je n’ai pas besoin qu’il intervienne et il le comprend. J’imite ma sœur et la force à me regarder pour lui chuchoter :
— A l’époque, les médicaments que tu prenais n’étaient pas adapté et c’est normal. Aujourd’hui, ça commence à faire un peu effet. Tu es moins dépressive et tes délires, psychoses diminuent.
— Je les vois moins oui et je m’en fiche.
— On va reprendre les bases, tu entends des voix ?
— …
— Marta ?
— …
— Ce n’est pas une honte sache le et ça se soigne aussi très bien.
— Je ne veux pas. Mamie et moi avions un truc unique !
— Je ne te parles pas de ça mais de ce que tu viens de me dévoiler.
— Je ne vois pas de quoi tu parles….
— As-tu eu le sentiments ces dernières années, de ne pas avoir été vraiment toi-même ?
— Je voulais être toi, une source de mythe, un modèle que je n’ai pas égalé ! Je voulais faire autre chose de moins grandiose enfin au moins deux sauf qu’elle m’a dit que seule la danse sauve la vie. Et puis, lui je l’ai mise en cage ! On a tous des petites êtres dans nos têtes !
— Marta, ces voix, il y a des hommes et des femmes ?
— Je ne veux pas parler…je n’ai rien fais, je ne regrette rien ou presque ! Je veux juste retrouver mes huit ans, mes carnets, mon coffre-fort des envies ! Je suis fatiguée, je veux rentrer…
Je ne sais quoi lui répondre et l’invite à se reposer quelque heures dans sa chambre en attendant l’autorisation de sortie. De retour chez mes parents, j’invite Carmen et Roberto pour une réunion de conseils. Marta reste dans le salon mais écoute de la musique en fixant le plafond. Bien que je lui ai proposé de nous parler pour mieux l’aider.
Lors du repas, personne n’est plus avancé car elle n’a jamais eu de dédoublement de la personnalité…on décide ne plus insister et elle rentre avec Roberto toujours silencieuse.
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