Personnaliser sa nouvelle vie

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Un bruit d’une balle me réveille et je devine qu’elle n’est plus à mes côtés. Ensommeiller, je la retrouve dans la cuisine, assise sur le tabouret entrain de jeter et ramasser sa balle anti-stress qu’elle a fabriqué en art-thérapie, au dernier centre.

La faible lumière de la cuisine, rend le tableau magnifique mais triste. Je ne sais pas depuis quelle heure, elle joue sauf qu’il faut qu’elle dorme. Je m’assoie à ses côtés, elle s’arrête net pour continuer à malaxer la balle d’une main voir les deux.

— Marta, il est deux heure du matin.

— Et ?

— Faut que tu te reposes si tu as du mal, prend un somnifère, tu as le droit à ceux indiqués par la psy.

— Hum…

— Tu ne veux pas essayer ? Me rejoindre pour finir la nuit ?

— Dors sans moi….

Je stoppe ses gestes et elle me regarde. Je lui remet sa mèche, passe sur ses lèvres et retente en douceur :

— Marta, je sens que dans ta tête ça continue à réfléchir. Hier pendant le repas, j’ai réfléchis comme les autres à trouver des astuces, des pistes pour t’aider à revenir à toi. Peut-être que tu en as toi, non ?

— Roberto, ne penses pas que j’étais quelqu’un d’autre pendant ces années avec toi…

— Tu restes sincère, je le sais ma belle. Tu sais quoi ?

— Non…

— Quand tu évoques tes voix, le Diable par exemple, on a tous ce genre d’imagination à un moment de sa vie.

— Je ne mens pas, je suis juste perdu et je tente de creuser encore et encore mon esprit, ma vie à la recherche d’explications sur tous mes comportements…J’ai l’impression de changer tout le temps, je ne sais pas qui je suis !

— Marta, on évolue tous. Par exemple, moi, vers mes seize ans jusqu’à ta rencontre, j’étais un connard, sûr de moi, ayant laissé ma première copine enceinte, puis avec Silvia j’avais essayé des trucs…

— ….

— Je veux dire par là, que chaque moment ou rencontre, nous fait changer. On ne cesse d’apprendre et on se comporte souvent différemment selon les situations.

— Oui sauf que j’avais le sentiment que j’étais pas vraiment moi…tu sais, depuis ma greffe, une explosion s’est faite. Mamie morte, vivante et morte m’a vidé mon âme. Mon corps n’est plus la machine que j’ai maintenue pour survivre car mon cœur a été remplacer et le remplaçant bientôt plus là.

— Je te suis. Une question, depuis quel âge tu penses avoir été quelqu’un d’autre ?

— Eva…

— Hum…

— Quoi ?

— Faut demander à la psy de reparler de ce traumatisme.

— Non !

— Si, cette mort brutal qui a commencé par fragiliser ta personnalité.

— Sans doute mais, je pensais en avoir fini….

— Ça te hante ce souvenir ?

— Oui…Mais pourquoi en parler ?

— Avant de me coucher je me suis renseigné sur la dépersonnalisation et quelques traumatismes peuvent expliquer ça. Après, je ne suis pas médecin et seul des analyses plus profondes de tes traumas, de tes expériences entre réalité, psychoses, permettra de mieux revenir à toi, tes désirs.

— Roberto…j’ai toujours voulu danser, être sous les projecteurs sauf que je pense sérieusement avoir fait mon temps….

— Tu veux faire quoi ?

— Faire le tour du monde en bateau, écrire un roman, créer ma propre entreprise…et ne jamais diffuser le concert ! Me voir presque mort, me serait insupportable !

— Beaucoup de rêves ma belle. Pour le film, il suffit juste de couper au bon moment.

— Je verrais bien, dis…

— Oui ?

— Tu as vraiment arrêter ton groupe ? Pas à cause de moi, j’espère ?

— Non, rien n’est de ta faute. Juste que faire des concerts, jongler avec l’école et surtout rester dans peu de chansons, nous gonfler assez rapidement. Le succès nous a monté à la tête, les paparazzies nous empêchaient de vivre, bref, je voulais être une star, désormais je veux me poser, être père et me marier avec la plus belle résiliente jamais rencontrer, toi.

— Roberto…

Elle s’effondre en larme dans mes bras. Je pleure aussi sauf que je dois me montrer forte pour elle. Elle se recule un peu pour se ressaisir en prenant mes mains.

— Tu veux m’aider à me reconstruire ?

— Evidemment ma belle.

— Tu veux m’aider à réaliser mes trois premiers rêves ?

— Avec plaisir.

— Je pense qu’être mère me canalisera. J’aimerais tu sais sauf que j’angoisse à l’idée que j’explose sans signes avant-coureur ! Que j’ai un enfant pendant que les médocs et mes thérapies fassent effet…

— Je suis là, tout le monde sera là pour t’épauler. Tu es forte, tu as déjà passer tant d’épreuves et tu es encore là pour témoigner de ta force. En tout cas, si tu le veux aussi, on peut se marier.

— Hum…oui. Merci de m’avoir écouter, au rendez-vous fait moi penser de donner la liste de ce que j’aime, j’aime pas à la psy.

— Oui, c’est vrai, elle te l’a demander. Bon, au lit ?

— Je vais prendre un somnifère…

— Je t’attends dans le lit ?

— Oui.

De retour sous la couette, elle se colle à moi et s’endors rapidement. C’est à mon tour de mettre plusieurs minutes, les yeux ouverts à penser à ses projets. Voyager, j’ai hâte et m’imagine sur un voilier avec elle ! Sauf qu’il faut penser aux doses de médicaments et avoir l’avis du médecin…

Ecrire un roman ? Je ne saurais pas vraiment l’aider…elle dessine d’ailleurs plus qu’elle n’écrit. Et diriger une entreprise ? Aucune idée de ce qu’on pourrait vendre….Cependant, cette porte n’est pas à fermer.

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