La dure réalité

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L’été est déjà là et rien n’a vraiment changé chez moi. Enfin, presque…Je sors un peu plus de mon trou et me contraint à pratiquer de nouvelles activités comme tester l’écriture de mon roman. Sauf que tout ce que j’écris est floue malgré tous mes efforts….

Roberto prépare notre union et j’ai du mal à m’impliquer plus que ça. Tout comme mon projet de tour du monde ou d’entreprise.

— Tu ne veux pas te baigner ?

Comment il peut s’amuser alors que j’en ai aussi rien à foutre d’être en bord de mer depuis début juillet ? Il cherche à tout prix à me redonner un semblant de vie, je lui souhaite bon courage.

— Vu ma tenue, non…désolé de te décevoir et de t’avoir fait espérer réussir au moins un projet d’enfant…je me sens pas bien et tu sembles pas le voir.

Il repose son cocktail sur la table en verre pensif mais triste. Coupable de ces mises en scènes, je le quitte pour rentrer à l’hôtel situé pas loin. Me rendant compte que je n’ai pas la clé ni d’argent, je m’affale dans un fauteuil à l’accueil. J’ai chaud en jean même si j’ai une robe par-dessus à manches courtes.

— Excusez-moi Mademoiselle ?

Je lève les yeux ébahis par la vue d’une sosie d’Eva. Je suis entrain de rêver là non ?

— Oui ?

— Voulez-vous que je vous offre un verre ?

— On se connaît ?

— Je pense cependant je voudrais clarifier ça.

— Bé, si vous voulez.

— Suivez-moi alors.

Au loin, Roberto est surpris tout en restant quand-même un peu blessé. D’un signe, je lui montre que je ne lui en veux pas…en vain. Au bar, je commande un Perrier et elle, du Mojito. Je la dévisage comme elle en attendant qu’elle se décide de parler :

— Désoler de vous inviter comme ça.

— J’ai compris vous savez. Demander mon nom et prénom, aurait suffi. Marta Ramos si cela peut vous aidez. En tout cas, vous ressemblez étrangement à une amie, morte depuis tant d’années…

Elle semble gênée et je devine que c’est…

— Vous, tu…

— Oui…

— Eva Rodriguez ?!

— Chut !

Le peu de monde s’est retourné avant de reprendre leurs affaires. Je suis folle, c’est confirmer ! Non ! Elle aussi ! Je l’ai vu ! Elle est venu me parler comme….

Je l’attrape par le col de son pull en colère et elle ne fait aucun effort pour me repousser. Pourtant ses larmes trahissent quelque chose. Je lui murmure plus calmement.

— Si je pouvais te tuer à nouveau, crois-moi que ! Tu as intérêt à m’expliquer dans le moindre détail, comment j’ai t’ai vu me parler comme ma grand-mère ! Comment tu m’as menti pour une chose que j’ignore ! J’ai passé des années d’errances mental et physique ! Je te pardonnerais peut-être si tu me prouves que tu as été manipulé !

— On va discuter, enfin je vais tout te dire.

Je la relâche pour boire la moitié de mon verre. Par reflexe, je sors de ma poche droite, ma balle anti-stress, la plus petite que j’ai. Elle s’approche de moi pour se confier dans le même ton.

— Tu es d’accord pour reprendre depuis ce soir-là ?

— Oui…j’ai vu ton corps, j’ai paniqué et j’ai fui…si tu étais en vie, tu aurais dû me le dire…

— J’aurais aimé mais si je t’ai embarqué dans cet urbex, déjà, c’était pour nous défier et en aucun cas j’ai préparé ma mort.

— Hum…

— Quand je me suis réveiller, j’ai hurler de douleur. Mon corps était brisé et je t’en ai voulu au début un peu par ta fuite puis après l’appel des secours, je t’ai pardonné, tu me pensais morte, normal que tu as pris peur.

— Hum…

— Une fois sortie d’affaire, ma grande famille de tarée, à pris les devants. Pour te punir de ta lâcheté, mon père a payer la mairie pour laisser mon supposer corps dans la maison. Mes frères jouaient les gardiens en faisant des rondes, en regardant les caméras…

— Et ta mère ?

— Elle ne disait rien, trop peur que mon père la tue.

— Hum…et après ?

— On m’a enfermé pendant trois ans au début pour me conditionner à ce que je sois morte. Mon père m’a expliqué aussi que c’était une punition. Payer ma stupidité. Il imposer à tous de ne pas me parler. Nourri et loger suffisait.

J’ose la regarder peinée et elle sert ma main libre pour se détendre aussi.

— Pardon…vraiment pardon…

— Ne pleure pas, on a suffisant payer…

— Et pourquoi tu n’as jamais dis la vérité pendant tes rares apparitions ? D’ailleurs, la vrai question c’est comment tu as fait ? Ma grand-mère avait vu mon don…

— Je l’ai contacté pour s’essayer à l’art des apparitions entre vivants. Seul ses ancêtres ont réussi à maitriser cet art unique, la locus animarum in vitam pro vivis ou le passage des âmes en vies pour les vivants en gros.

— Elle était chez sa sœur, là aussi, on la pensait morte…c’est quoi ton secret pour l’avoir trouver ?

— Recherche de l’arbre généalogique et contacté les gens pour avoir une adresse.

— C’est dingue tout ça…je vois parfois les morts, je vous ai entendu ces derniers mois, je me suis scarifié, punis, j’ai perdu pied pour réaliser le rêve flou de ma grand-mère, j’ai chanter à nouveau, me suis effondré et me voilà ici, avec mon mec, en vacances pour me retrouver avec une morte mais vivante ! J’imagine qu’aux yeux de la loi, tu es bien morte ?

— Oui mais tu sais, après trois ans d’enfermement, on m’a jeter dehors. J’ai errer pendant des années avec une fausse identité et je suis en train de porter plainte à ma famille. Tu sais, qu’on m’a expliqué qu’on m’a recouverte de terre pour cacher mon faux corps ?

— Et les secours ? L’hôpital ? Aucun témoignage ?

— Mon père a payer pour faire taire beaucoup de monde et comme il est encore aujourd’hui, un très bon prometteur immobilier et un architecte reconnu…

— Comment tu as su que j’étais là ? Pourquoi ne pas m’avoir dis de suite ton nom ?

— Je n’ai jamais cessé de te suivre et puis par peur je pense.

— Pourquoi pas avant ? Si tu me suivais….

— Je me disais comme lors de nos dernières échanges, que tu avais déjà fais le deuil et t’annoncer que je suis en vie pendant tes thérapies allaient ajouter un choc de plus. Et puis là, j’ai senti tu allais bien mieux et que tu pourrais m’aider comme moi, je t’avais quelque part épauler. Crois-moi, j’avais tant d’occasions, de manière de revenir vers toi…j’étais lâche moi aussi.

Sans un mot de plus, je m’effondre dans ses bras. On pleure ensemble et je prie pour que ce soit pas mes hallucinations. Cependant, elle est bien en chair et en os. Quel Enfer ! Et quelque part, merci ce super pouvoir mystique ! Quoi que, j’angoisse à l’idée de perdre le contrôle. Je me répète souvent ça mais Adela a raison, j’ai eu des années de normalité.

— Tu m’en veux ?

— Non…je désire juste oublier. J’ai pourtant tant d’autres questions sauf que c’est le futur qui me fais flipper. Ma mamie m’a briser et je dois me reconstruire. Entre mon cœur et ma tête, j’espère que d’ici un an, plus rien d’anormal viendra me troubler. Je suis juste fatiguer…les vacances ici ne sont pas reposante. Ok, j’ai mon mec, enfin si tu me suis comme un détective flippant, tu le vois bien…

— Je suis comme toi, j’angoisse surtout d’affronter ma famille dans un procès et de revenir avec ma vrai identité. Jusqu’à maintenant, je n’ai eu aucun soucis avec les contrôles. Du moins, je fais attention. Je vais te redonner le sourire comme avant.

— Merci…je dois retrouver mon homme. J’aimerais te le présenter aussi.

— Avec plaisir.

— On se retrouve plus tard ? Besoin de temps pour m’en remettre…

— Pas de soucis. On se dit vingt-heure à l’accueil ? J’ai un petit resto sympas pour discuter.

— Ok.

Un dernier moment de tendresse puis une fois dans la chambre, je propose un bain en amoureux. Heureux, il m’interroge sur ma drôle de rencontre et je déballe tout. Je retrouve mon sourire et il m’en veut pas si c’est quelqu’un d’autre qui y arrive.

— Je n’applique pas la bonne méthode mais rien de grave. Te voir en vie, sur la bonne voie pour te sentir en paix, me suffit amplement. On a de beaux projets et tout va s’arranger. Je t’aime ma belle, je t’aimerais toujours.

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