SOS

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— Depuis quand tu cous ?

Je m’assois à table à côté de ma mère qui stoppe sa machine pour me répondre surprise :

— Depuis aussi loin que ta naissance ma fille

— Non mais tu m’as comprise.

— À oui pardon. Je suis là depuis une heure je pense. En tout cas, avec ton père a eu ta sœur. Figure toi qu’ Eva est en vie !

— Comment ça en vie ?! Maman, elle a pu être manipulée.

— Je la crois sincère et j’ai reconnu la voix de son amie. Elle nous a tout raconté et c’est crédible.

— Maman ! Marta est fragile, quelqu’un lui a pu raconter ça. Elle est tellement en manque de son amie que…

— Adela. C’est la vrai Eva. Par exemple, elle seule se souvient de leurs noms de doudous ou encore de…

— Bon, admettons. Comment du coup elle l’a retrouver son amie ? Pourquoi elle est en vie ?

— Une longue histoire qui finira en procès. En résumé, Marta avait fuit la pensant morte, elle s’est réveillé le corps brisé quelques temps plus tard. Sa famille pour la punir de son escapade, là enfermé durant trois ans. Son père à payer du monde y compris la mairie pour ne pas chercher quelque chose de louche. Pour sa famille, Eva est bien morte. Puis, sans identité, elle s’est crée une sans être inquiété et cherchait plusieurs moyens pour contacter Marta. En ce moment elle prépare un procès pour rétablir la vérité.

— À oui quand même ! D’un côté ça me permet tirer par les cheveux et de l’autre, j’ai toujours pensé étrange de laisser sa propre fille dans une maison au lieu de lui faire une belle mort. Sans côté des caméras et des fils barbelés…J’aimerais la rencontrée.

— On l’a invité ce samedi.

— Ils rentrent donc dans deux jours.

Le téléphone sonne et c’est Marta. Il est dix-neuf heure et sa voix n’est pas celle d’une heureuse. Ma mère m’est le haut parleur :

— Coucou ma puce. Quelque chose qui ne va depuis ce midi ?

— Maman, il y a un problème.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Deux jours ont passés depuis qu’elle est là, ils sont partis m’acheter un cadeau.

— Et ? Tu n’es pas contente d’avoir une surprise ?

— Ce n’est pas le problème ! Je n’ai pas de pensées d’étrangères, je ne vois plus rien ! Personne d’autre me hante que moi et pourtant il y a un problème !

On sent sa panique et on se demande où elle est. Que lui dire ? Je prends les devants :

— Marta, c’est ta sœur. Tu es où ?

— Dans ma chambre…il fait tout noir…

— Tu as fermé les volets ?

— Je crois.

— Comment ça tu crois ?!

— Maman ! Doucement.

— Pardon, Marta, ma puce, tu es seule depuis quelle heure ?

— Aucune idée…ce n’est pas le problème !

— Dit le nous alors, on t’écoute ma puce.

— Je dois refaire surface, réussir à me retrouver maman. J’ai toujours su coexister avec les morts en vivant une vie normale. Puis plusieurs fois, ce que j’aimais, y compris moi, sont passés dans le maigre semblant de passage vers là-haut…L’être qui habite dans mon corps, est un étranger qui a dérailler plus durablement ma machine. Créer pour faire vivre le savoir bienveillant, le partage doux entre les deux états…

Mon père arrive à ce moment là et on continu à se regarder perdu. On l’a laisse continuer pour trouver un moyen de l’aider.

— Eva m’est revenu comme une claque. Je ne regrette rien de mes talents, de mes échanges puissants, de la vie elle-même. Cependant, si l’une est bien morte, l’autre est en vie et plus rien ne vient me dicter ma conduite. Je survie en essayant de vouloir sauf qu’avant, c’était pendant au moins cinq ans, une autre version de moi. En fait, même si j’ai vécu et me souvient maintenant de pas mal de choses, ces trois années à l’Académie ont étaient un vide mental sans appeler mes piliers. Le Diable déguisé en moi, m’a poussé à commettre des imprudences…si mon cœur était rapidement devenu malade, c’est pour me punir de tant de mauvais choix, tant de culpabilité.

— Marta, on comprend que tu ne vas pas bien. Et tu sais, que chacun de nous sur Terre, regrette forcément des choix. Il y a une multitudes de possibilités et c’est impossible de prédire qu’une tel décision sera finalement la bonne sur le long terme.

— Papa…

— Tu as toujours étais forte ma chérie. C’est normal que tu te sens perdue après toute cette montagne russe. Tu n’es pas seule et….

— Non ! Non ! Ce n’est pas le problème !

Mon père se sent démunis et je le rassure en chuchotant pendant que ma mère reprend la conversation :

— Ma puce, tu as le sentiment que de ne plus entendre ou voir des choses ne te conviennent plus ? Tu as peur de perdre l’habitude disons ?

— Sans me perturber, je ressentais tout. Sans que personne le sache, oui. Des guident dans l’ombre…

— Tu veux dire aussi qu’elles ont donc décider pour toi ? Par exemple, quoi dire, que faire…

— Je pense même si je crois, j’étais la seule maîtresse à bord.

— D’accord, on comprend mieux ta demande.

— Par cet appel, je tenais à vous informer que je vais tenter de reprendre le contrôle.

— Ma puce, ne fais pas de bêtises, ok ?

— Plus de médicaments, j’aurais peut-être besoin de les rejoindre.

— Ma puce, écoute maman. Reste avec nous, tu veux qu’on appel Roberto et ton amie ?

— Elles avaient leurs projets, j’ai le mien.

— Marta !

Des cris de douleurs, des objets qui tombent, puis plus rien. Je prend mon téléphone et prévient d’abord l’hôtel avant Roberto.

….

— Tu penses que ce chapeau lui plairait ? Un soucis ? Tu es tout blanc ?

— Range moi ça ! On file à l’hôtel, elle a eu un grave problème.

— De quoi ?!

Je quitte en trombe le magasin de souvenir, transpirant et en priant que tout aille bien. Eva me suit essoufflée en me torturant de questions :

— J’en sais rien ! Désolé Eva ! Mais j’en sais rien ! Sa sœur m’a téléphoner en disant qu’elle l’avait appelé et qu’elle avait un test, projet à faire.

— Ho putain !

— Elle est folle depuis qu’on se connait sauf qu’après sa première perte de contrôle, son état est plus qu’incertain. Le cardiologue l’a même conseillé de lui donner un autre cœur et il attend sa validation.

Une fois à l’accueil, les secours sont déjà sur place et je me fraye un chemin par les escaliers pour l’a trouver consciente sur le brancard. La scène est digne d’un crime, du sang sur la moquette, sur le bureau et un couteau à terre. Au loin, la vue d’un doigt me répugne.

— Vous êtes un proche de la victime Monsieur ?

L’un des secouriste me fait revenir ici et je cherche Eva qui est juste parti à côté de son amie.

— Petit-ami oui. Je vais vous donner son carnet de santé, elle a une longue liste de traitements entre sa greffe cardiaque, sa dépression et ses psychoses.

Je me fraye un chemin pour fouiller dans la valise et je le donne au secouriste. Je n’ose fixer Marta, non pas par dégout, honte ou quoi que ce soit. Juste par culpabilité…Jamais je n’aurais dû la laisser seule…c’est sûr que ses parents surtout son père m’en veut.

— On va vous emmener au plus vite aux urgences pour réparer votre doigt. Comment vous vous sentez ?

— Je me sens en vie…

— Pourquoi tu t’es infligé ça hein ma belle ?

— Pas que Eva, désoler, je me sens mal…besoin de réfléchir.

A l’ouest, on laisse l’a partir et je reste en larme assis un long moment. Eva reste debout à fixer la porte.

— Il y a de grande chance qu’elle retrouve son doigt.

— Je n’aurais jamais dû la laisser seule…

Je me lève pour sortir de cette ambiance pesante et m’effondrer contre le mur. Quelques clients commencent à partir et Eva vient me voir. Elle se place à mes côtés :

— Je suis coupable aussi, revenir comme ça sans lui avoir…

— Faut arrêter de tourner en rond, faut arrêter de s’en vouloir, faut chercher la meilleure solution pour qu’elle sorte de cette spirale négative.

— Et tu penses à quoi ?

— Notre mariage sera l’an prochain et je ne peux la forcer à être enceinte même si elle le désire profondément. Tu lui as quand même un peu redonner le sourire. Je pense que tu as la solution.

— Moi ?!

— Oui ! Faut plonger dans vos souvenirs.

— Hum…tu sais, c’était des envies de gamines.

— Hormis la danse, le chant, rien d’autre ? Toi, je sais que c’était chanter.

— Oui, je sais !

— Et c’est quoi ?

— Je sais qu’elle est une angoissée là, sauf qu’elle voulait tourner dans des films.

— Je vois. Sans aller tenter Hollywood, on pourra tenter de la filmer dans des court-métrages, même entre nous. Elle continue de travailler sur ses émotions, sans doute que jouer des rôles lui permettra de scinder justement le jeu de rôle, sa propre réalité et sa maladie mentale.

— Hum…faut qu’on aille la voir.

— Oui. J’ai oublié de demander l’hôpital mais on va trouver.

Une fois la porte fermée et mes affaires pris, on roule dans les bouchons, ce qui permet à Eva de réconforter un peu les Ramos. Et à nous, d’avoir plus d’explications sur les circonstances de la mutilation. Sur place, Marta est en soin chirurgique pour au moins quatre heure et on décide de faire demi-tour. On repassera le lendemain matin.

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