La glaçante vérité
— Tu sembles inquiète ma fille.
De regret de quitter la belle vue, je me retourne vers ma grand-tante, une vieille riche installée en Italie. J’ai eu plus de lien avec elle qu’avec sa sœur. Faut dire qu’elle travaillait au sein d’une grande compagnie de danse puis dans différents Opéras.
Si je suis ici, sur son balcon devant la mer, c’est que je mène ma propre enquête sur les liens qu’elle a eu avec sa jeune sœur. Et déterminer pourquoi depuis tant d’années, il y a eu une rupture avec ma mère.
– Roberto m’a téléphoner sur l’instant pour m’informer qu’elle a eu une crise cardiaque pendant une possible crise de panique, sauvé in extrémis.
— La petite a une chance inouïe alors. Depuis ta visite surprise, tu m’as raconté sa sortie et son premier mois dans son nouvel appartement avec ce jeune homme. Sauf que, je ne vois toujours pas en quoi, je puisse malheureusement t’être utile.
Rosa me fera toujours rire. Je sais qu’elle garde des secrets et je ne repartirais pas sans avoir les réponses. Bien que ma sœur remonte la pente en sortant plus, en maitrisant ses pensées et qu’elle se reconnecte à elle par la musique, je trouve que le psy la bourre un peu trop de médocs. Surtout les psychotiques qui sont à nouveau ordonnés et une dose plus forte.
Bref, je suis comme ma sœur, incapable de trouver une voie saine pour elle. Sans compter, qu’elle a n’a plus de contact forcés avec Zok et mamie.
— Merci Suzie, vous pouvez disposer.
Je tire sur ma cigarette, amusée par ce tableau de bourgeoisie risible. Elle s’est fait servir le thé par sa servante Martiniquaise et je remarque, que j’ai aussi une tasse. Déjà quatre jours, ici et j’ai toujours refusé.
— Tu me réponds pas Adela. C’est ta sœur ?
— Pardon, oui, je n’avais pas entendu la question juste après ta réflexion. Faut dire que je divagues, tu peux le constater. Enfin, son état, tu le saisi bien est, disons sur le fil. Si par miracle divin, son greffon à résister, là, c’est impossible qu’elle puisse continuer à survivre tel quelle. En gros, elle placé sous perfusion volontaire et il faudra envisager un deuxième cœur. Les places sont cher et en avoir deux, ça serait top. Je vais devoir te laisser pour être à son chevet. Mais avant, il serait de te parler franchement. Ça suffit de se défiler.
Elle rit en jouant avec ses cartes de tarot. Assise à ses côtés, je joue aussi dans son jeu, en prenant le thé.
— Tu veux savoir quoi exactement ? Depuis ta venue, tu tentes de me torturer de questions sur Maria. Je ne sais rien, point.
— Au contraire, on ne va jamais te reprocher d’avoir des secrets, fait le pour Marta. Elle souffre de tout ça. Elle lutte énormément !
— Ta mère sait que tu es là ?
— Non mais à mon retour, je lui dirais tout. Pourquoi tu as coupé les ponts avec nous hein ? Tu n’as jamais vu grandir Marta et c’est triste je pense.
— Prend une carte.
— Rosa…je parle sérieusement !
— Moi aussi. Je vais tout te dévoiler. Prend une carte. Merci.
Je pioche au choix, elle l’a saisie pour la déposer sur la table avant de reprendre son mélange pensive.
— Zok est bien le Dieu des morts et…
— Ça y est, je suis déjà fatiguée par ces conneries moi. Enfin, je veux dire que j’accepte que cela existe. Mais, on pense tous, qu’un membre de notre famille avait rencontré ta sœur puis la mienne. Pour les manipuler.
— Si ma sœur n’était pas l’élue, pourquoi le grand et l’unique Zok s’amuserait déguisé en un homme qu’elles n’ont jamais croisés, à les utiliser ?
— Marta se souvient vaguement d’avoir été dans la grotte, je ne sais pas s’il elle à un nom d’ailleurs ! Enfin, enfant, elle était avec Maria. Mais, elle a réellement était en connexion avec Zok, assez récemment. Tout est mystère dans chaque religion. Et chez nous, encore plus ! Ni ma mère, ni moi, n’avons ce don !
— Qu’elle est ta vrai question Adela. En tout cas, la première.
— Pourquoi nous l’avons pas. Tu l’as toi ?
— Toutes les filles de la création de la communauté ont normalement eu un don pour ça.
— Tu m’écoutes pas ! Au plutôt, tu ne réponds pas à ma question ! Alors, si tu as une explication rationnelle, je veux bien !
— J’ai simplement des théories.
— Je t’écoute.
— La plus simple, pour moi, tient dans le fait qu’en allant enfant dans cette grotte, vous n’avez pas eu de contact avec lui. Parfois, Zok, choisit bien celles qui va le représenter. Moi, tu vois, je ne possède aucun pouvoir avec lui.
— Je n’ai aucun souvenir d’y être aller...et une autre possibilité ? Car la première semble la plus logique.
— Notre religion mourrait avec ma sœur. Plus elle était près de lui, moins son rapport avec les morts, ne tenait.
— Que veut-tu dire par là ?
— Les médiums des Zokias se voient que les morts de notre communauté. Maria faisait semblant je pense d’être en lien avec les défunts des personnes qui n’avaient aucun lien avec nous.
— Et ?
— Elle se voyait comme l’élue, exactement comme ta sœur.
— Non, Marta ne l’a jamais pensé !
— Ma sœur à tout quitter pour lui. Elle me manque tu sais et entre nous, même si on lui a rendu hommage, elle peut être vivante.
— Les hommes peuvent-ils avoir ce don ?
— Tu y tiens à ce fourbe toi.
— Maria t’a déjà raconté cette lubie de l’élue ? Vous avez un seul Dieu, personne ne peut comprendre pourquoi, une prophétie. Marta parle d’engendrer le chao, moi, je pense qu’il tient à la rendre folle littéralement comme pour Maria.
— Ma sœur ne me racontait rien, je peux te l’assurer. Mais, je peux comprendre tes inquiétudes. Zok garde les morts et n’a jamais donné naissance à des drôles de dames capable d’inverse les pôles. En tout cas, j’y viens de penser, pardonne ma mémoire, je n’ai jamais voulu te mentir, mais, des hommes ont déjà pu salir notre communauté. Un secte, après aucune preuve qu’ils étaient vraiment possédés. Sans doute, qu’ils ont inventés pour légitimer leurs crimes…
— Ok, point zéro donc.
— Que ferait ta sœur ?
— Zok lui exige une autodestruction. Elle veut avant de changer, savoir si Marta est morte ou en vie. En écoutant surtout de la musique pour ressentir ses vrais émotions par exemple. En tout cas, à part que Zok lui a parlé que Roberto était son guerrier, rien de plus. Maria devait aussi la guider pour être la clé du projet de Zok.
— Effectivement, c’est étrange tout ça.
— Je vais repartir sans solution quoi. On aimerait savoir tous, avec la force de Marta, de savoir qui se cache derrière ce Dieu. Comme il lui a promis un jour de se rencontrer.
— Alors regarde ta carte. C’est comme le Tarot mais dans notre version. Tu y vois quoi ?
— Deux femmes qui se tiennent la main.
— Et encore ?
— Bé, quel est le rapport avec Marta ?! Tout ce que je te demandes, c’est ton avis sur Zok qui la possède ! Une carte ne va aucunement être capable de définir son avenir ! Et puis qui sait si elle ne va mourir dans les heures prochaines ?!
— Tu es venue chercher des réponses, je ne suis que voyante et ce sont des théories que j’ai t’exposer. Tu cherches du sens dans le surnaturel sauf je te ne reproches jamais comme ta mère d’être rationnel.
— Hum…
— S’il y a bien un masque humain derrière, devant il y a ta sœur.
— Comment ça ?! Soit plus clair !
— Elle est une partie de la solution.
— Ouai, en gros, ton avis ne sert à rien ! Elle sous oxygène, perfusée et toi, tu oses me dire qu’elle doit se débrouiller seule !?
— Du calme Adela. Regarde la carte, les deux femmes peuvent vous représenter. Au-dessus, il y a la lune. Signe de la nuit, de la sérénité. Ce qui signifie que tu es toujours là pour elle surtout pendant son sommeil, son long coma.
Je me lève pour reprendre mes esprits puis j’éteins ma cigarette dans le cendrier du balcon avant de revenir à ma place.
— Dit moi, tu as toujours crus que Maria avait un problème ?
— Oui.
— Je me suis éloigner à cause de ça.
— Tu penses que s’il elle est en vie, elle pourra lui parler à Marta pour l’épauler ? Elle n’attends que ça ! Elle se sent maintenant vide de n’entendre plus rien !
— Je pourrais lui demander.
— Mais comment ?! Tu viens de ne me dire que tu l’a pensais…
— Elle peut simuler la mort, elle l’applique à merveille pour ta sœur. Si j’y arrives, je lui demanderais de tout faire pour qu’elle aussi, trouve le courage de dégager ce fou et de permettre à ta sœur de le combattre.
— Bon, soit. Revenons à cette image et ta mystérieuse phrase. Il est évident que je serais toujours là pour elle.
— On s’amuse tous à porter des masques et je sens que ta sœur en connait un rayon. Elle cherche à se prouver qu’elle est encore en vie. Pourquoi pas. Sauf que, la greffe nous retire souvent une partie de nôtre âme. Une fois qu’elle aura profité de ces longs mois ou années de calme avec toi et vos passions, il reviendra. Je suis d’avis comme vous après tout. Le vrai ne se déguise jamais en Diable.
— Je t’écoute, j’attends la suite.
— Elle doit prendre ses moments de sérénité pour surtout trouvé les failles du monstre. Elle vous a déjà utiliser pour obtenir des choses ?
— Oui quelques fois. Hors, ok, ta stratégie est réalisable seulement, elle ne sait rien de lui et je doute fortement qu’il lui avoue ses petits plans. Lui, il a un projet. Elle est la solution, point.
— Je vais me débrouiller pour que ma sœur m’avoue vraiment s’il elle est en vie ou pas. Dans tout les cas, elle a suffisamment de souvenirs avec lui pour aiguiller ta sœur.
— Tu crois qu’une secte serait le projet ?
— Les hommes ont été le problème.
— C’était quoi cette secte ?
— ….
— Maria ?
— Tu veux aborder la glaçante vérité.
— Si ma sœur est emmené à le voir pour monter un clan en soumettant des jeunes pour tuer, j’aimerais le savoir oui.
— Les Zokias n’ont jamais été une secte mais pour une partie de notre histoire bref, on l’a nommé ainsi surtout ma sœur dans des archives. Ces créatures sacrifier des bébés, des jeunes hommes, des animaux. Plus le sang coulé, plus Zok était content. Il aimait aussi que les hommes violaient les femmes dès leurs majorités, à vingt-un an. Pour couper la connexion.
— Qui l’a dissoute ? Et c’était quand ?
— Plus de cent ans, je dirais. Je crois que c’était une de nos ancêtres qui avait réussi avec d’autres femmes à empoissonner les mâles. Il faut que je parle à ta sœur.
— Non Rosa. Elle a juste besoin de repos. Disons, à son réveil ?
— Tire deux cartes. Je vais y réfléchir.
Elle dispose quelques cartes à l’envers et je choisis avec septique. Elle commence à me convaincre et son sourire confirme sa réussite.
— Le Diable et le coffre.
— Hum…rassure moi par pitié ! En quoi ça va l’aider cette fois ci ? On va que ce mec est le Diable !
— La bête danse sur des os peut indiquer qu’elle devra reprendre ce qu’il lui a permis d’approvisionner son corps, son âme. Le coffre à moitié ouvert, avec un trésor, peut indiquer un besoin de mieux creuser ses souvenirs, ce lien de famille qui vous unit. Recréer ce qu’il lui a manquer pendant ton départ, signe d’une rupture brutal presque hémorragique.
Je pleure sans retenue et je regarde les cartes joliment décorés. Des choses simples cependant le médecin se concentre sur ses hallucinations. Rien n’est construit sur vraiment elle-même. Je pense qu’il faut le changer… Hélas, oui, seul l’art thérapie lui donne une vision de ses émotions.
— La danse, elle n’a plus la passion, tu sais. Elle voulait essayer, elle veut reprendre un jour hors elle n’est pas encore prête. Elle a bien changer, tu as raison, on a pas mal d’énigmes mais….
— Combien de fois l’a tu évoquer en sa présence pour tenter de lui redonner la flamme ?
— Je peux compter moins de cinq fois…
— Insiste, tu sais, tu as ce lien intense, magnifique avec elle. Ma sœur me manque et je regrette de l’avoir laissé se perdre elle-aussi. Elle a réussi à faire des dégâts autour d’elle et Marta suit sa route. Elle est peut-être jeune, extrêmement malade, vulnérable cependant, je suis convaincu qu’elle vivra au moins dix ans.
— Elle n’est pas seule. Roberto l’aide et mes parents aussi.
— Je n’en doute pas sauf que je te parles de votre relation. L’ADN entre sœurs est invisible mais aussi brûlant que l’amour avec un A ou entre parents. Elle a besoin de toi.
— C’est vrai que la danse l’a sauvé pas mal de fois. Il faut qu’elle réussis à prendre du temps pour ça tout en sachant comment mener la guerre interne avec lui.
— La guerre est la première étape. Une fois dans sa toile, elle saura nous indiquer comment l’arrêter voir le tuer par légitime défense.
— Merci pour tout ça, je vais réserver un vol et appeler mes parents.
— Tu ne veux pas que je vienne ?
— J’aimerais mais il faut expliquer ça à ma mère après plus de trente ans de coupure.
— Je te laisse chercher un vol, je vais te chercher du bon vin.
— Tu veux donc venir ?
— Je n’ai rien à perdre que de vous aider.
…..
Enfin dans la cave, j’ouvre l’étagère de fortune en vérifiant qu’Adela ne pas suivi. Personne ne sait que Maria est ici, sauf mon personnel. Affaiblit par son âge mais bien soignée, elle vit dans cette appartement depuis vingt-six ans.
— Maria ?
— Je suis là Rosa ! Dans le salon.
Elle éteint la télévision pour m’accueillir dans le fauteuil à côté.
— Adela m’a raconté une histoire d’élue !
— Ho ma sœur. Ce n’est pas moi mais lui !
— J’ai donné les clés à Adela pour l’aider. Je compte sur toi pour arriver à reprendre la connexion avec elle ! Elle a plus personne !
— Pas lui ?
— C’est quoi ce projet ?
— Il ne m’a jamais rien dit !
— Tu l’as déjà vu en vrai ?
— Zok ? Oh non ! Il est au ciel point ! J’aimerais lui parler à nouveau, mais, il y a comme un blocage tu vois ?
— Tu es venu te réfugier ici en évitant les médecins. Tu sais, je n’ai jamais suivis ta dangereuse voie et heureusement. Si je suis là, c’est que je voudrais comprendre comment Marta a été manipulé par tes conneries, comment par la voyance, elle en est arrivé à là ?
— Lui, lui et lui ! Je l’ai guidé, la petite, durant son enfance devant ses visions. J’ai aussi regretté de lui avoir fait passé un test. Puis, quand j’ai senti que je devais partir, elle a perdu son amie. Durant son enfance, je lui appris à m’appeler. Même quand je ne suis pas morte. Et elle me demandait beaucoup surtout après sa greffe. Son amie m’a parlé aussi…une fois, je crois.
— Je vais te demander une seule chose et ça me fais mal de t’insister….
— Non, tu as raison. Emmène-moi dans la grotte, je mourrais et tout sera finit.
— Non ! Tu dois l’aider ! Ne l’abandonne pas à son sort !
— Je…je tente pourtant ! Je ne fais que ça ! Mais je m’épuise ! Je n’ai plus de force…
— Elle aussi.
— Comment ça ?!
— Elle est hospitalisé pour un rejet de greffon, aujourd’hui. Trop de pression, de la panique je crois.
— Réfléchit y. Je remonte voir sa sœur. Je pars avec elle.
— Et moi alors ? Tu vas me laisser mourir de faim ?!
— Non, la porte sera ouverte le moment venu. Je t’appellerais quand je reviendrais.
— Je vais m’atteler à ma mission alors ! Merci de me comprendre, de garder le secret, de m’avoir jamais laissé tomber !
— Un jour, tout le monde saura la vérité.
— Alors qu’elle sorte pour le bien de tous ! Je vais donner moi aussi les armes pour le détruire. Le vrai Zok doit retrouver sa place ! Je t’aime ma sœur, je t’aime.
— Moi aussi. Soit forte, je crois en toi ! Sa vie en dépend.
Je la câline en larme moi aussi avant de remonter avec la bouteille. Adela en boit le trois-quarts avant de me dire qu’on s’en va dans deux jours. La folie nous tuera tous…heureusement que je suis là pour finir le cercle vicieux. Je pense que Marta sera contente de me rencontre même si sa mère ne voudra pas me pardonner. C’est ma dernière volonté, celle de réussir une dernière fois avant ma mort.
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