Le silence du lycée était lourd. Les murs, témoins indifférents des blessures invisibles, semblaient étouffer même le plus petit murmure. Il n'y avait personne pour pleurer. Pas de famille, pas d’amis proches. Personne ne comprenait.

Archie était allongé sur le sol, la tête contre le béton froid du toit, là où il avait décidé de tout terminer. Ses yeux, vides de toute expression, fixaient un ciel sans nuages, comme s'il cherchait quelque chose que personne d’autre ne pouvait voir. Il avait vécu ses dernières heures dans un monde où l’ombre de la mort était la seule compagne fidèle.

Ses pensées étaient un tourbillon de douleur et de confusion. Tout ce qu'il avait jamais voulu, c'était une main tendue, une parole douce. Mais cela n’était jamais venu, jusqu’au jour où il avait cru voir, dans les yeux de Kenny, un reflet d’une douleur qu'il n'avait jamais osé affronter.

"C'est toi qui m'as sauvé, mais tu ne savais pas."

Les mots d'Archie, silencieux dans sa tête, résonnaient dans l'air, comme une vérité murmurée dans le vent. Parce qu'aucun d'eux ne pouvait réellement être sauvé.

Kenny n'avait jamais voulu ça. Il l’avait vu, là, au bord du vide, et pour une raison qu’il ne pouvait expliquer, il avait tendu la main. Mais il n’avait jamais compris. Pas jusqu’à ce que ce soit trop tard.

Le vent soufflait doucement sur le toit, emportant avec lui les souvenirs, les regrets et les rêves brisés. Et là, dans l’ombre du monde, dans le silence de la nuit, l’histoire d’Archie ne faisait que commencer.