La jeune fille fut prise de panique lorsqu’elle le vit arriver. Il était entièrement nu, le sexe dressé comme un crochet fixé en bas du ventre. Elle se cacha immédiatement sous les grandes racines du chêne qui bordaient la source. Pourtant Jenna le connaissait bien. Depuis son enfance, maintes fois ils avaient joué ensemble, et souvent ils avaient été punis ensemble. Puis ils avaient grandi. L’eau arrivait à la hauteur des cuisses de Morgan et ses yeux s’attardèrent sur les volutes de poils blonds de son pubis. Plus haut, les muscles de son ventre apparaissaient à peine sous sa peau. Son torse large et imberbe, supportant deux solides épaules, était surmonté par un visage encore jeune. Morgan avait la force d’un arbre et la beauté d’un enfant.

Le jeune homme posa sa main ouverte sur l’eau pour la caresser doucement. De petites vagues se formèrent autour, faisant vibrer la surface. Puis, lentement, il se redressa. Il empoigna la base de sa verge, et fit remonter sa main jusqu’à avaler le gland dans un anneau de peau. Jenna savait qu’elle aurait dû l’avertir de sa présence, mais elle était paralysée. Elle ferma les yeux, et le bruit des mouvements de la main résonna encore plus fort dans sa tête. L’odeur de la terre et des racines toutes proches agressait ses narines pendant que l’eau froide de la source mordait son corps. Elle était au supplice. Lorsque le jet sortit enfin, et qu’elle l’entendit frapper la surface de l’eau plus loin, elle eut l’horrible sensation d’un goût sur ses lèvres.

Elle trouva enfin le courage de parler.

- Excuse-moi, mais je suis là, tu sais, dit-elle depuis sa cachette.

Sous l’effet de la surprise Morgan tomba en arrière, les fesses dans l’eau. Elle en profita pour montrer son visage, en inclinant légèrement la tête.

- Et si je ne sors pas tout de suite de la source, je vais mourir de froid…

- Pardon ! Je ne t’avais pas vue ! Il restait assis, le dos courbé pour dissimuler sa nudité.

- Je sais… Je me suis cachée en te voyant arriver.

Elle se résolut à sortir au grand jour. Elle avait de longs cheveux noirs qu’un diadème formé de deux fines tresses maintenait en place sur sa tête. Sa tunique blanche, lestée par le poids de l’eau, ruisselait au plus près de son corps. Morgan eu la sensation que la source venait de prendre vie et qu’elle marchait ver lui.

- Tourne-toi s’il te plait, mais ne pars pas ! Car tu pourrais me regarder de loin… Je préfère te surveiller pendant que je me change.

Il obéit.

- Et tu peux te relever tu sais. Tu es ridicule comme ça, assis dans l’eau.

Il se redressa timidement. Mais son sexe était encore dur à lui faire mal à cause des racines que Fingen lui avait conseillé de manger. L’effet s’était prolongé durant une heure la veille, lorsqu’il les avait prises pour la première fois.

- Je dois me sécher avant de remettre ma robe.

Morgan ne bougeait pas. Il espérait l’entendre, derrière lui, mais en vain. Elle devait être immobile, en train de se réchauffer sur une pierre, comme une couleuvre. C’est alors qu’il sentit un contact froid dans son dos, des sortes de pointes. Il tressaillit, mais réussit à ne pas se retourner. Quelque chose contournait sa hanche pour s’emparer de son sexe toujours dressé, et pour l’envelopper doucement de sa fraicheur. Alors il ferma les yeux, et aspira bruyamment une grande quantité d’air en se redressant encore plus.

Il était dans les bras de la source. Et il était le feu.