Retour
Une bise glaciale soufflait entre les chênes, les sapins et les bouleaux.
La Minish avançait non sans difficulté, une patte posée sur son ventre rond, l’autre serrant fermement son épée. le froid mordait cruellement sa peau, malgré sa courte fourrure crème et sa tunique de lin turquoise, bien trop trouée pour la protéger. Ses longues oreilles pointues s'agitaient frénétiquement, ses yeux noirs alertes cherchaient la moindre trace de vie animale dans cette immensité verte.
Elle avait passé la majeure partie de sa vie dans cette forêt, cette forêt où elle était née. Aujourd’hui, elle revenait dans le village qui l’avait vue grandir.
Il lui avait fallu batailler des heures durant avec des herbes, des ronces, des feuilles mortes et un écureuil particulièrement hostile avant même de trouver son chemin. Ce chemin qu’elle avait parcouru des dizaines, non, des centaines de fois.
Pourtant, elle ne retrouvait plus la route.
Les siens l’avaient mise en garde à son départ, neuf ans plus tôt: selon eux, si elle partait vivre en ville, elle n’entendrait plus la voix de la forêt. Elle les avait regardés comme des idiots, mais peut-être avaient-ils raison ?
La douleur la saisit au ventre. Elle n’avait plus de temps à perdre.
L’air portait un doux parfum de vent, de froid, et de fleurs de pommier.
Elle renifla, et son visage s’éclaira. Elle sentait l’odeur de son village natal.
Les arbres s’écartèrent pour laisser apparaître le hameau de Tyloria. À la vue des maisons faites de bois et de pierres, des villas champignons et de la jolie place publique, elle sourit enfin.
Elle courut jusqu’à la première maison, une grande bâtisse de pierre beige, et toqua.
La porte s’ouvrit en grand, révélant un Minish de taille moyenne, aux yeux perçants et à la longue barbe grise.
— Maî… Maître Exelo ? haleta-t-elle, étonnée.
Puis elle s’effondra.
Annotations
Versions