L’épée de Lyana s’était plantée dans le mur d’une maison.

Sa propriétaire avait heurté de plein fouet le bâtiment voisin, un petit restaurant spécialisé dans les champignons. Celui-ci n’était pas fait de bois, mais de pierre.

— Lyana ! hurla Vaati.

Il tenta de la rejoindre, mais ses jambes se dérobèrent sous lui.

— Lyana ?!

Elle ne se releva pas.

Lyana était vautrée face contre terre, les bras tordus, brisée.

Vaati n’osait plus respirer. Il s’avança, à quatre pattes, tremblant, et la secoua.

— Lyana ! Lyana, réveille-toi, s’il te plaît ! Je t’en supplie !

La jeune Minish ouvrit un œil.

— Vaati… Je… Je…

Elle se raidit.

— Lyana… sœurette… Je t’en prie, ne pars pas ! Je suis même prêt à te laisser me jeter des myrtilles si ça veut dire que tu vas rester avec moi !

Une patte se posa sur son épaule.

— Vaati… souffla Bianca. Elle doit y aller. Ne l’en empêche pas.

— Non !

— C’est son destin.

— Ce n’est pas son… son… elle est morte par ma faute !

— Tu n’y peux rien !

— Je l’ai tuée !

— Tu te trompes, gamin. Tu n’y peux rien. Les déesses en ont décidé ainsi. Regarde c’t’imbécile de Geita, il a survécu !

— Si j’avais su me contrôler, elle ne serait pas morte !

— Vaati, c’est un choix des déesses. Lyana devait mourir.

Il renifla avec mépris.

— Qu’elles aillent se faire voir, les déesses ! Pourquoi elle et pas un de ces deux idiots ?!

— Vaati, calme-toi.

Il tourna les talons et partit.

À son retour chez lui, Exelo remarqua plusieurs détails inhabituels.

La cheminée était éteinte, un parfum herbacé flottait dans l’air.

— Vaati ? appela-t-il.

Son apprenti sortit de la pénombre, une tasse à la main.

— Qu’est-ce que c’est que cette odeur ? demanda Exelo.

— Du thé à la menthe, j’en avais envie.

— Et pourquoi fait-il aussi sombre ?

— Il n’y avait plus de bois pour le feu.

— Tu es seul ?

— Oui.

— Où est Lyana ?

Vaati ignora la question et avala une gorgée de tisane.

— Vaati… répéta Exelo. Où est Lyana ?

— Elle… elle est morte.