Le fracas réveilla Festa en sursaut. Le prêtre mit ses pantoufles à la hâte, posa ses lunettes sur son nez et emprunta la passerelle branlante qui reliait sa maison au temple.

Il descendit dans la grande pièce sombre. Une silhouette inquiétante s’avança dans sa direction.

— Ah ! couina-t-il, surpris.

Puis il aperçut deux éclats rouges dans l’ombre.

— Vaati… J’aurais dû m’en douter.

Le jeune magicien soupira.

— Tu m’as explosé un deuxième vitrail ? grommela Festa. J’ai à peine eu le temps de remplacer le premier !

— Non, merci bien !

— Alors quoi ? Tu as démoli un mur ?

Vaati leva les yeux au ciel.

— J’ai forcé la porte arrière.

— Tu n’as pas piétiné mon jardin, au moins ?! s’inquiéta Festa.

— Il fait vraiment noir, mais j’ai essayé de faire attention.

— Mazette…

Le prêtre attrapa un bocal de graines sur la table voisine et en avala quelques-unes.

— Et… Miorm… tu es là… Cronch… pour quoi ?

Vaati réfléchit un instant.

— Est-ce que tu as des livres sur… sur la Force ?

— Sur la quoi ? Oui, oui, bien sûr ! Pourquoi ?

— Comme ça, ça m’intéresse. Je veux savoir si c’est vrai ou si c’est une légende.

— C’est tout ? demanda Festa, déjà prêt à lui donner les livres et partir se recoucher.

— Non, pas tout à fait. Est-ce que tu aurais quelque chose sur la langue Hylienne ?

Le visage du prêtre s’illumina derrière ses grosses lunettes rondes.

— Oh, oui, oui ! Je t’apporte ça tout de suite. Tu as besoin d’aide ? L’Hylien, c’est difficile, tu sais ? C’est une langue à cas, la grammaire est compliquée !

« Super », songea Vaati.

— Je veux bien, mais tu ne devrais pas dormir ?

— Oh, et puis zut ! Je ne suis même pas fatigué. Attends-moi ici, je vais chercher du papier et un crayon.

Vaati sourit. Les choses se passaient exactement comme il l’avait prévu.