Chapitre 2

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Déterminé à trouver un cadeau pour Lynda, je parcours les magasins à la recherche du présent parfait. Mes pas me mènent d'un étalage à l'autre, mais aucun objet ne semble répondre à mes attentes..
Je remarque des grenades hors saison chez un épicier. Sachant que Lynda apprécie ce fruit, je veux lui faire la surprise. Mais, importé de l'Espagne, le produit coûtait les yeux de la tête : mille cinq cents dinars le kilo, trop cher pour un pauvre étudiant comme moi.
Sur le trottoir, un montagnard proposait des narcisses à la vente. J'aime beaucoup ces fleurs '' prophétiques '', belles et odorantes. Elles coûtent cent dinars pièce, un prix exagéré à mes yeux.
Pris entre les grenades hors de prix et les jonquilles onéreuses, je me trouve confronté à un dilemme : comment exprimer mon amour avec un budget limité ?
N'ayant rien trouvé de satisfaisant, je me dirige vers le campus de Hasnaoua, où je dois rencontrer Lynda, étudiante à la faculté d'économie. Arrivé à une dizaine de mètres du portail, je me dis qu'il me faut un cadeau féminin.
Dans ma quête du cadeau parfait, je me heurte à mes propres limites financières. Malgré mon désir ardent de faire plaisir à Lynda, je suis contraint de faire face à la réalité de ma situation précaire. Chaque objet est examiné avec soin, chaque prix calculé avec précision, mais un sentiment tenace me hante : celui de ne pas être à la hauteur.
Poussé par mon désir de faire plaisir à Lynda et de sauver la face, je me rends dans la parfumerie du boulevard. Mon intention est d'acheter un déodorant, d'un prix abordable de deux cent cinquante dinars. Mais la vendeuse me propose leur nouveau produit, un parfum sucré, joliment emballé et dégageant une odeur remarquable.
« Notre nouveau produit est le cadeau idéal pour la femme en cette fête des amoureux », me dit-elle.
Le parfum coûtait mille dinars. Je le trouve hors de ma portée. Pourtant, il me paraît parfait pour la Saint-Valentin. Je ''marche sur mon cœur '', comme on dit chez nous, et prends la décision de l'acheter, même si j'éprouve une certaine tristesse de me le procurer.
La dame me suggère de combiner le parfum avec un bouquet de fleurs et des sous-vêtements, de mettre le tout dans un emballage spécial Saint-Valentin. Je me contente du parfum seul, pour éviter des dépenses supplémentaires. C'est déjà trop pour ma bourse.
Après l'avoir enveloppé de papier cadeau, je glisse la boîte dans la poche intérieure de ma veste et quittele magasin, le cœur lourd du poids de mes sacrifices. Mais je suis certain que le présent, coûteux mais de qualité, fera impression sur mon amie.
Ma virilité s'en trouve quelque peu flattée, même si ce fameux billet de mille dinars creusera un trou difficile à combler dans mes économies.
La bourse d'études s'élève à la somme modique de neuf cents dinars par mois et l'administration me l'a refusée à cause d'un défaut d'épuration d'impôts de la part de mon père. De plus, mes études de médecine très contraignantes et ma faible constitution physique ne me permettent pas de travailler sur des chantiers de construction pour équilibrer un tant soit peu mon budget.
Je sais que ce cadeau n'est pas le plus extravagant, mais j'espère qu'il suffira à exprimer l'étendue de mes sentiments pour Lynda, malgré les difficultés financières qui pèsent sur moi.

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