Neuf heures : Julie dans le Métro.

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Neuf heures.

Julie ferma la porte de son studio.

Elle rit intérieurement : habituellement Madame Guerre (et oui, c’était son nom !) engageait le combat, dès son arrivée, en expliquant qu’une bonne serveuse était toujours à l’heure.

Mais le sourire, les mèches blondes et le décolleté de la jeune fille faisaient des miracles, et le restaurant était plein à craquer.

Aujourd’hui, c’était incroyable : Julie, trop impatiente, était en avance !

Certaines mauvaises langues murmuraient que Julie faisait des extras, avec de vieux messieurs.

Elle ne faisait rien pour faire taire ces commérages, et il était vrai que la drague lourde la faisait sourire.

Le vieux bonhomme bedonnant, assis en face d’elle dans le métro lui rappelait vaguement ces dragueurs impénitents, qui hantaient la clientèle.

Julie poussa donc un soupir quand le gros lui parla :

« Désolé de vous déranger, Mademoiselle, mais …

— Si vous êtes désolé, ne me parlez pas, riposta Julie !

— Je dois le faire, car la Pythie d’Angers vous juge digne d’attention, murmura le bonhomme. »

Interloquée, Julie resta la bouche ouverte.

Son premier réflexe fut de vérifier son habillement. Comme d’habitude elle avait mis une jupe bien trop courte qui valorisait ses longues jambes et un chemisier qui ne cachait pas grand-chose.

Mais, contrairement à sa visite au musée, elle portait des sous-vêtements.

Rassurée, elle demanda :

« Mais comment savez-vous que ?

— Je sais tant de choses Mademoiselle ! Il y a la réalité que vous connaissez, ce n’est qu’un théâtre d’ombres et il y a la réalité derrière la réalité : c’est mon domaine.

— Vous ne m’avez pas répondu : comment savez-vous tout cela ?

— Vous posez une mauvaise question, la bonne question est Qui ? Je répondrai Jung, le psychiatre, comme votre mère, qui m’a conduit vers Paracelse, le médecin comme votre père et le reste de votre famille !

— Vous savez tout de moi, s’étrangla Julie.

— Je sais tout du passé et de l’avenir, répondit le vieux.

— Que va-t-il se passer aujourd’hui ?

— Au restaurant, vous aurez besoin de moi. »

Le vieil homme tendit sa carte de visite et sortit précipitamment de la rame.

Sur la Carte était écrit :

Philippe K, alchimiste, astrologue. Et un 06.

Au dos il y avait un haïku :

Notre monde n'est
réel uniquement parce
que tu le désires

Julie connaissait bien cet haïku zen: c’est son frère Jules qui l’avait écrit !

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