25 décembre

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Le 24 décembre est passé avec une lenteur exaspérante. Comme tous les 24 décembre, j'imagine. Mais cette fois, c'était pire. J'ai passé toute ma soirée du 23 et ma journée du 24 à penser à cette boîte. Sérieusement, c'est une forme de torture psychologique : avoir un objet devant les yeux pendant plus d'une journée et ne pas avoir le droit de l'ouvrir… Insupportable.

Le soir, comme chaque année, on s’est retrouvés autour d’un repas qui a commencé à 19 heures et s’est éternisé jusqu'à minuit. Une vraie tradition familiale, mais qu’est-ce que c’est long… On dirait que mes parents trouvent un plaisir sadique à faire durer ce dîner. À chaque fois, on finit par piquer du nez avant d'arriver au dessert.

Puis, à minuit, c’est le signal : tous les enfants, moi inclus (oui, à 16 ans, je fais toujours partie des "enfants"), sont envoyés au lit. Pas pour longtemps, bien sûr. Après à peine une demi-heure de pseudo-sommeil — ou une heure, si on est chanceux — nos parents viennent nous réveiller en grande pompe : “Les cadeaux sont là !” Et hop, tout le monde dévale les escaliers.

Et quel chaos. Les cadeaux de mes frères et sœurs, les cadeaux de mes parents, les miens, ceux des grands-parents, des oncles et tantes, des cousins et cousines… Une montagne de paquets envahit le salon. C’est une tradition joyeuse, mais franchement épuisante. On a passé un temps infaisable à tout déballer et à regarder les autres le faire aussi, et à 2h du matin, je n'avais qu'une envie : retrouver mon lit et dormir. Ce que j'ai fait sans tarder.

Mais, évidemment, le calme n'a pas duré. Le vacarme infernal de mes frères et sœurs ainsi que les autres enfants m'a réveillé vers 11 heures du matin. Et là, en ouvrant les yeux, la première chose que j’ai vue, c’était cette boîte.

Je restais figé sur mon lit, perdu dans mes pensées, les yeux fixés sur cette boîte. L’envie de l’ouvrir était immense, mais il faut dire que je ne suis vraiment pas du matin. Pendant plusieurs minutes, je restais là, immobile, à contempler cette boîte comme si elle allait me livrer son contenu par télépathie.

Finalement, après avoir rassemblé un peu d’énergie, je me levai, pris la boîte avec précaution, et retournai m’asseoir au fond de mon lit, le dos calé contre le mur. Mes mains tremblaient légèrement tandis que je soulevais délicatement le couvercle.

À l’intérieur, une feuille était soigneusement pliée. La décoration de cette feuille ne ressemblait en rien aux motifs traditionnels de Noël. Pas de petits lutins, ni de sapins, ni de bonshommes de neige. Non, c’était une simple feuille d’un blanc légèrement cassé, avec un éclat subtil qui la rendait précieuse. Sobre, mais élégante.

Mais ce n’était pas tout. Dans la boîte, il y avait aussi une petite boîte rose pâle, discrète et raffinée. Intrigué, je l’ouvris en premier. Ce que je découvris à l’intérieur me coupa le souffle : de petites photos, à peine cinq centimètres de haut, soigneusement empilées.

Mon cœur s’accéléra alors que je parcourais du regard les images. Sur chacune d’elles, il y avait moi… et lui. Mon copain. Mon petit copain.

Son visage souriant me transperça de nostalgie. Sa carrure frêle et son sourire rayonnant me rappelèrent à quel point il était fort malgré tout. Même avec les tuyaux dans le nez, vestiges de sa maladie qui le rongeait, il brillait d’une lumière qui me réchauffait toujours le cœur.

Chaque photo racontait une histoire : nous deux en train de nous faire un câlin, des selfies pris à la va-vite, des moments volés où nous étions simplement heureux. Sur une des photos, on s’embrassait. Il avait l’air si doux, si mignon… Chaque image me ramenait à ces instants magiques, à notre complicité, à son courage.

Mon cœur battait de plus en plus vite, excité à l’idée de découvrir ce que contenait la lettre. Avec une infinie précaution, je reposai les photos dans la boîte, comme si elles étaient trop précieuses pour être manipulées plus longtemps.

Puis, avec des gestes hésitants mais déterminés, je saisis la feuille pliée. Je pris une grande inspiration avant de commencer à la déplier soigneusement, mes mains trahissant l’impatience qui montait en moi. J’avais une seule envie : lire ce qu’il avait écrit pour moi.

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