Le jour où tu comprends pourquoi Belo Horizonte
Tu es monté dans l'avion à Salvador de Bahia, direction Rio, ou Iguaçu ... peu importe, ça ne déviera pas la trajectoire.
Tu es détendu, très détendu, trop détendu, grâce aux soins d'accortes hôtesses, qui conjuguent le whisky au pluriel et qui ont développé, dans le même temps, une conception tout à fait personnelle des règles du dosage.
Au bout de deux heures - De mémoire, hein ? Indulgence de rigueur- , au bout de deux heures, donc, l'appareil de la Varig passe au large de Belo Horizonte, te permettant d'assister à la prodigieuse exposition d'un crépuscule à nul autre semblable.
Pas de dégradé chromatique sirupeux, pas de rose-orangé bonbon sombrant dans l'azur, pas d'embrasement solaire dévoré par les flots comme chez Maupassant ... non, rien de tout ça ... juste une ligne rouge, un trait de sang, scindant l'horizon marine en deux parties égales, tracée à main levée par un démiurge épris de beauté.
La sobriété peut être spectaculaire.
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