La cible
Un inspecteur vêtu d’un blouson de cuir entre dans une scène de crime, accompagné par un homme d’âge mur en manteau, suivis d’un policier venant leur faire le rapport
« -Inspecteur selon les riverains qui ont découvert le cadavre ce matin, il n’y a eu aucun bruit de toute la nuit.
- Ok, et les causes de la mort ?
-Voyez par vous-même. » il s’approchèrent du corps inerte face à eux, une mare de sang jasait au niveau du cou, laissant découvrir la tête détaché placée droite dos au corps. L’inspecteur échappa un petit « Charmant » avant de d’approcher un peu plus. De près on pouvait apercevoir que la coupure était nette et avait même tranché une des vertèbres. L’homme de son côté fit remarquer que la victime tenait un petit livre
« -Regardez Fréderic, encore un de ces petits livres écrit par notre homme, cette écriture tellement nette et régulière qu’on croirait une impression sortie d’un ordinateur, la vie des derniers jours de la victime, et aussi… » Il referme le livre et le rouvre à la fin en bas de la dernière page, dans une belle écriture manuscrite était écrit ‘’Je suis le narrateur’’
« Encore lui. Depuis le début, c’est actuellement sa 267 victime, toutes de manière différente mais avec le point commun qu’il laisse toujours ce genre de petit livre proche des victimes.
-Inspecteur, vous avez l’air de bien connaitre ce cas, depuis combien de temps êtes-vous sur l’affaire ?
-Je ne suis pas dans les premiers à avoir été placé sur cette affaire, et j’ai été retiré un petit moment suite au meurtre de mon épouse il y a bientôt 6 mois, mais vu que les chefs voyaient que je continuais de mon côté, ils m’ont remis dessus. Croyez-moi, ce type n’est pas à prendre à la légère, ça fait plus de 4ans et on a jamais pu le profiler ni déduire un véritable comportement, mais on sait qu’il agit dans cette ville. » L’homme au manteau prit la parole
-Si je puis me permettre, nous savons qu’il a l’air de suivre de très près ses victimes au point de décrire tout ce qu’il se passe d’important dans leur vie jusqu’au moment où il les abats et il semble aimer la philosophie parfois. On peut notamment retrouver des personnages qui parlent en son nom, pour dire des choses telles que ‘Vous existez uniquement car je vous ai créés’ ou encore ‘Vous n’existez que dans le monde que je décris’ exactement comme un narrateur décrirait la scène et les personnages présents. » L’agent ne semblait pas bien comprendre mais acquiesça de la tête et laissa les deux hommes à leur enquête.
« - Bien. Maintenant il s’agit de savoir quelle est l’arme du crime » Lança l’inspecteur
« - Il ne doit pas il y avoir grand-chose qui puisse faire des coupures aussi nettes, mais je suppose que dans cette situation notre gaillard nous ferrait certainement dire, ‘La plume est plus forte que l’épée’ » l’homme ricana
« - j’ai peur que cette fois encore nous devrions déléguer le travail aux scientifiques, on ne peut pas faire grand-chose mis à part tourner au tour et s’extasier la coupe nette de la vertèbre
-On ne peux pas vraiment toucher au cadavre après tout, mais on a le petit livre ça devrait être un autre point crucial.
-Qui est la victime ?
-De ce que j’ai lu il s’agirait de Nicola Marlin, un boulanger qui aurait eu des altercations avec sa femme récemment selon le récit. … Bon. Répartissons les taches, qui va chez la femme et qui cherche des informations sur comment couper une nuque de manière aussi nette ?
-Vous avez le livre Jean-Luc, vous avez lu le contenu, vous en savez déjà plus que moi, allez y donc.
-Pas de problèmes pour moi, ce sera toujours plus intéressant que d’analyser une plaie ouverte. Bonne fin de journée Inspecteur MENRI. » Les deux se séparaient, l’homme pris un taxi, et l’inspecteur quitta les lieux pour se rendre chez lui.
L’inspecteur entra dans son appartement, qui semblait être une salle rempli de papiers disséminées à tous vents recouvrant les meubles et laissant seulement un sillon pour se déplacer. Il ne restait que la télé allumée qui n’était pas recouverte, avec le canapé occupé par une jeune femme recroquevillée, une manette en mains, les yeux fatigués
« -Au final ils t’ont laissé ton jour férié tonton ? » lui lança-t-elle
« --Malheureusement Non Lila. Le cas d’aujourd’hui est à la fois plus simple et en même temps une vraie énigme. » Elle posa la manette et regarda son oncle
« Ha ? Que se passe-t-il ? Et si tu travailles actuellement, pourquoi es-tu rentré à l’appartement ?
-J’ai quelques questions si tu veux bien me l’accorder.
-J’ai tué personne. Enfin… pas depuis un bout de temps.
-Non c’est n’es pas contre toi, j’ai besoin de savoir ce qui peut couper net un cou, et par le cou je parle de vertèbre en même temps. » Elle regarda d’un air incompréhensif son oncle
« -mis à part une guillotine, non je ne vois pas
-Il n’y a pas eu de bruit entendu dans le voisinage, et si c’était ça se serait bien surprenant.
-Tu ne m’avais pas déjà posé une question similaire il y a environ deux mois de ça ?
-C’est possible, mais ce n’est pas le sujet. La question est, est-il possible de trancher net le cou et une vertèbre par la même occasion ?
-Non ça n’existe que dans les œuvres de fiction tonton. Comme les livres par exemple. Quel que soit l’arme que tu utilises, ce sera toujours la lame qui cèdera avant la vertèbre, ou alors la vertèbre éclatera un minimum. J’en suis certaine.
-Très bien. C’est la seule question que j’ai dans ce cas.
-Tu es sûr qu’il n’y avait pas de guillotines ? Et à quel niveau de netteté la section est ?
-Pas de guillotines, et il faut imaginer que la vertèbre est vraiment coupée nette, encore plus net que si on avait coupé du beurre.
-Alors il n’y a rien qui existe pouvant arriver à ce résultat. J’en suis certaine » L’inspecteur commença à tourner les talons en direction de la porte.
« -bon je vais faire mon rapport, à plus tard
-Bon courage~ » marmonna la jeune femme d’un air monotone, l’homme sortait de l’appartement
L’inspecteur entrait dans le commissariat et rencontra L’homme au manteau proche de l’entrée, discutant avec un homme en costume. Les deux se tournèrent vers L’inspecteur.
« MANRI, vous tombez bien, les labos ont fait une analyse et aucune trace n’est découverte sur le corps, et la coupure est trop nette pour que ce soit un humain qui ai fait ça, il faudrait une lame très fine, ou bien… » L’inspecteur coupa la parole à l’homme en costume
« -Ou bien une force colossale, mais dans ce cas la vertèbre à plus de chance d’éclater. Ma nièce me l’a expliqué un peu avant.
-Vous avez parlé de l’affaire à votre nièce ? » L’homme semblait en colère « Il ne faut pas impliquer des civils dans ce genre d’affaire, je vous l’ai déjà dit des centaines de fais MANRI !
-Du calme, elle beigne dedans, mon appart est rempli de papier en tous genre, et elle est placée sous surveillance électronique. » L’homme en costume soupira de désarroi
« -Bon sang, MANRI, c’est pas parce que votre nièce est sous surveillance qu’elle ne peut pas divulguer des info ! Bref, Nous n’avons toujours pas d’information sur notre Narrateur, n’est-ce pas ?
-En effet, pas d’arme possible, du moins pas au vu des témoignages, car aucun bruit n’a été émis et personne n’a rien vu, donc pas d’armes à feu ni de grande taille, ni un tant soit peu bruyante.
-Et la femme de la victime ne comprend pas pourquoi il a été tué, il n’avait pas beaucoup de problème avec qui que ce soit ni rien. De toute façon, s’il y avait un problème à ce sujet, le petit livre nous aurait donné les pistes pour trouver qui aurait pu lui en vouloir. » L’homme en costume soupira une nouvelle fois
« -Bon on classe l’affaire, on a notre coupable, l’affaire rejoindra les autres pour savoir qui est notre homme, bon jour de congé a vous, vous pouvez disposer. » L’inspecteur et l’homme en manteau quittèrent le commissariat.
Les deux se souhaitèrent mutuellement une bonne fin de journée, et l’inspecteur reprit sa route au travers des rues de sa ville, marchant pour se perdre à la fois mentalement et géographiquement, cherchant à comprendre qui pouvait être le tueur, quelles armes pouvait-il avoir, quels étaient ses motifs. En passant devant une supérette, il envoya un message à sa nièce pour lui demander ce qu’elle voulait manger, fit un tour à l’intérieur acheter quelques ingrédients et repris le chemin des ruelles. Soudainement, une voix l’interpella. Il se retourna en sa direction.
Je suis le Narrateur
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