Silence
Les Trois n’eurent droit qu’à cinq heures de répit, grâce au chaman bleu. Le temps que la rumeur se propage au village, moins d’une heure car Guro et Lyra allèrent vite rassurer leurs amis, puis que les pêcheurs rentrent, enfin que le festin soit prêt. Epuisées mentalement, elles suivirent le chaman, léthargique lui aussi vers la hutte centrale et réussirent à profiter un peu de la liesse qu’elles avaient engendrée en libérant deux membres de la communauté Dourouz.
D’un commun accord, elles quittèrent Greywater le deuxième matin après la conclusion du combat. Elles n’avaient eu aucun temps à elles. Imala n’avait pas insisté pour rester ni passer de temps uniquement avec Nared depuis la fête de la victoire. Lui n’avait pas esquissé un seul geste vers elle. Son pélican l’avait, lui, fixé sans discontinuer. Veena avait convaincu, difficilement, Sor’a de ne poser aucune question.
Trois jours après leurs retours à Voyemont, Imala n’avait toujours pas commenté cet incroyable moment dans le tipi gris du chaman bleu. Urrh lui-même devenant fébrile devant le silence contraint de Sor’a. Veena décida de crever cette bulle de non-dit entre les Trois.
- Imala. Pourquoi ne nous parles tu pas de Nared ?
- Pour dire quoi ?
- Qu’il est quelqu’un de spécial pour toi, ajouta doucement Veena
- Quelle importance ?
Oh, cette fois, je vais me la faire ! indiqua Sor’a à Veena. Vivacité du colibri et contournement de la loutre. Quoi que puma et faucon, Veena ne put l’arrêter.
- Quoi ! Comment çà, quelle importance ? Si j’ai bien compris ce que mes Liés murmurent tu viens de rencontrer ton élu. Comment peux-tu dire une chose pareille ! Les Gardiennes et les matriarches évitent d’évoquer ce lien si rare, celui de trouver son autre, un humain auquel se fier, se lier cœur et âme. Et toi, tu le mets de côté !
- J’ai déjà de nombreuses âmes sœurs : vous mes sœurs de sang et d’esprit, Alya, Shad et Marv’ mes Liés d’âmes. C’est bien suffisant.
En aparté pour Veena : cette vie ne peut être mienne. Il est chaman. Je le serais. Il faut que Sor’a me laisse tranquille. S’il te plait.
Par chance, ce fut pile poil le moment où Ptor réussit à se coincer la patte dans une souche d’arbre, avec les abeilles encore à l’intérieur et Sor’a partit en flèche vers son Lié espérant ne pas passer sa soirée à lui passer un onguent pour soulager les piqures.
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