Vieil ami
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Tu parles, mais ce n’est pas drôle,
Vieil ami, quand le siècle étiole
Notre amour de jeunesse.
J’aurais tant voulu que cette caresse
Sur ta peau si pâle rejoint
Ton âme abîmée qui n’a point
Voulu parler à la Mort,
Le temps d’un remord.
Je serai bientôt là, las
D’une vie privée de tes bras,
D’une vie où je m'ennuie,
D’un amour sans poésie.
Ni la peinture ni l’architecture,
Aujourd’hui, ne m’infligent d’autre torture
Que la solitude de mes vers vains,
Criés à la face du monde sur les chemins...
... Je viens, je viens vers toi mon vieil ami,
Avant que la Mort ne libère, au soleil de midi,
Ton âme abîmée sur le fleuve de l’Oubli.
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