« Aurais-tu préféré que l'on ne se connaisse pas ? Aurais-tu préféré que je ne fasse jamais partie de ton monde ? Maintenant, je crois que ça aurait mieux valu. » J . Henley

Dimanche. Un jour particulièrement ordinaire où généralement les jeunes de mon âge sortent entre eux, et profitent de leur temps libre en le passant entre amis. Pas moi. Il ne faut pas croire que je suis une exception dans ce vaste monde, non. Simplement, je n’ai pas envie de sortir, ou plutôt je n’en ai pas la force. Parce que je sais que je le verrais forcément, et que non, je n’ai clairement pas envie de le croiser. Je n’ai tout simplement pas envie de le voir. Ça m’est suffisamment pénible de le croiser tous les jours au lycée, inutile de rajouter ma seule échappatoire à cette torture déjà trop conséquente. Avant, j’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir passer du temps à ses côtés, à errer dans les rues sans savoir où aller, sans réellement s’en soucier d’ailleurs. Mais ça... C’était avant. Avant qu’il ne me rejette.

Quand j’y pense… Deux semaines se sont déjà écoulées depuis ce jour. Le temps a beau passer incroyablement vite, rien n’y fait. Toujours autant de questions inextricables qui tournent incessamment en boucle dans ma tête. Aurait-il mieux fallu que je me taise ? Que je taise mes sentiments à son égard ? Que je continue à me mentir à moi-même, à lui mentir à lui ? Non, ça aurait fait de moi une lâche. Je pense l’avoir été suffisamment, et pourtant… Qui est le plus lâche de nous deux ? Il m’a laissé tomber si facilement, avec détachement même. Dire que je souffre serait un euphémisme, et la douleur que je ressens dans ma chair n’est rien comparée à l’indifférence dont il fait maintenant preuve à mon égard. Comme si je n’existais tout simplement plus, comme si je n’avais jamais existé. Pourquoi ? Pourquoi m’avoir rayée de ta vie aussi facilement ?