Chapitre 2
J’ai sans doute été idiote de croire qu’il pouvait y avoir un « nous » possible. Et cette amitié que tu disais me porter, aura-t-elle été fausse, elle aussi ? Je voudrais oser penser le contraire, réellement. Ces longues journées passées à ses côtés me le prouvent, mais je demeure perdue. Incertaine. Mes yeux se tournent vers le réveil, affichant les quinze heures passées. Le temps ne joue pas en ma faveur, il ne cesse de pleuvoir, mais peu importe, je ne peux pas rester ici à ne rien faire. Ça m’est trop insupportable, et j’ai besoin de prendre l’air.
De changer d’air surtout.
Soupirant, je me lève avec paresse et m’étire lentement avant d’ouvrir la porte de ma chambre. Quittes à choisir, mes mains pourront sans doute s’accommoder à la fraîcheur de la pluie plutôt que de rester ici à ne rien faire. Et j’en ai marre de ressasser quelque chose qui n’a pas de sens, ça ne sert strictement à rien. Ne sert plus du moins.
Mes jambes dévalent d’elles-mêmes les marches et j’ouvre le placard de l’entrée, attrapant ma veste avant de l’enfiler sans réellement me presser. Autant prendre mon temps, ça m’évitera peut-être d’avoir à le croiser. Et elle aussi, sa nouvelle « copine ». Voilà la preuve même de ma stupidité, étant donné que c’est moi qui la lui ai présentée. C’est un peu comme si je l’avais poussée dans ses bras, elle m’aura bien fait marcher mine de rien.
Tant mieux pour elle, tant pis pour moi, ça m’apprendra à ne pas me méfier.
Enfin, je ne l’y ai pas forcé non plus. Après tout, c’est lui qui a choisi de sortir avec elle.
Lui, et personne d’autre.
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