Quelques secondes plus tard me voilà de nouveau chez moi, seule et davantage dépitée. Vide. Ma veste enlevée, je monte directement les escaliers et me dirige dans la salle de bains, n’aspirant qu’à prendre une douche brûlante pour me ressourcer. Je me débarrasse de mes vêtements semi-trempés et tourne le robinet de la douche, m’engouffrant sous l’eau d’abord glacée en réprimant un frisson. Mes mains frottent mon visage, mes yeux que je sens légèrement gonflés.

Enfin le calme et le bien-être.

Je m’efforce d’oublier, inlassablement, mais la douleur demeure encore.

Je désire pourtant m’en détacher, l’annihiler de tout mon être et pourtant…

Elle persiste.

Plus je ressasse ce souvenir et plus je m’enfonce dans la noirceur.

Quelques minutes après et je sors de la douche, me séchant rapidement avant d’enfiler des vêtements bien chauds. L’eau chaude m’a pourtant réchauffée, cependant, c’est comme si mon corps était comme glacé, inerte.

La serviette toujours autour de mon cou, je quitte la pièce pour me rendre dans ma chambre et refermant la porte, mes yeux divaguent vers ma table de chevet et sur mon portable posé dessus en évidence.

Dans un profond soupir, je m’avance et m’assois sur le rebord de mon lit, attrapant l’appareil pour le reposer aussitôt. Le même geste depuis des jours, à attendre quelque chose qui n’arrivera probablement jamais.

Pourquoi m’enverrait-il un mail de toute manière ? Il n’a pas que ça à faire, pas de temps à gaspiller pour une idiote comme moi. J’aurais aimé lui trouver une excuse valable, les révisions pour les examens d’entrée à l’université par exemple, mais… ça aurait fait de moi une hypocrite.