¢нαριтяє ɪ : Au commencement - partie 3
- Elle... a voulu révéler votre présence au monde entier ?
J'acquiesce en silence.
- Mais... Vos supérieurs sont d'accord avec ça ?
- Mes supérieurs ne sont pas d'accord avec grand chose.
- Et elle le savait ? Qu'elle n'avait pas le droit de révéler votre... identité ?
- Lorsque l'un de nos protégé s'aperçoit de notre présence, il y a un certains nombre de règle que nous lui faisons promettre sur son sang de respecter. En les transgressant, ils se maudissent eux même, s'attirer les foudres des divinités n'est pas vraiment un choix à faire.
- Alors pourquoi y a-t-elle ne serait-ce que songé ?
Je pris une inspiration. Je redoutais cette question.
- Parce que la vie n'est pas facile, je pense que vous le savez vous même. Tout le monde le sait au fond. Ça vient tout seul, vers vos 15 ans - je parle pour vous, humains, évidemment. On en prend vraiment conscience. Et ça fait mal. Mais pas Ophélie. Ophélie, elle, avait gardé son innocence de l'enfance du haut de ses 19 ans. Comme un nuage qui circulerait sur son propre courant d'air chaud. Elle courrait après la vie comme un gosse coure après un ballon qui va trop vite devant lui. Et qui une fois qu'il la rattrapée, cette balle, se rend compte qu'elle est hérissée de piquant. Alors il la lâche, il la laisse s'éloigner. Et puis il oublie comment elle est, il est curieux, il veut observer à nouveau.Il recommence à la courser comme si sa vie en dépendait. Ophélie était comme ça. Elle courrait après la vie et s'en éloignait à intervalle régulier, comme dans un ballet parfaitement ordonné.
A peine je la vois, que ma protégé s'enfuit en courant,cachant son visage couvert de larmes sous ses longs cheveux et dans la manche d'un pull déjà bien tâché de morve. Je soupire. Je n'ai aucune empathie pour elle. Je dois juste la pousser à faire ce qu'elle doit faire. Rien de plus. Et malheureusement, rien de moins. Alors d'un claquement de doigt, je fais disparaître mon sac. En vérité, il est parti directement se mettre dans un coin d'un espace de travail situé entre deux univers : le mien et le sien. Je pensais avoir le temps de m'installer - ce bureau n'aillant de porte d'entrée que dans la dimension humaine afin qu'il ne soit pas utilisé à des fins personnelles, comme si les êtres célestes dénués de volonté, de sentiments propres pouvaient avoir ce genre d'idée - mais visiblement, cette fille m'oblige déjà à lui courir après. Tant pis. Mes affaires attendront. J'hésite un instant, toisant d'un regard réprobateur les deux extensions blanches qui ont jailli de mon dos à la minute où je suis arrivé dans la dimension humaine.Finalement, je les rentre d'un coup d'épaule en arrière.
Je hais voler.
- Et révéler votre identité au monde entier c'était quoi ? Se piquer sur l'une des ronces de la vie pour voir si ça fait mal ?avait demandé le barman qui ne semblait pas comprendre ma réponse.
- Elle ne l'a pas fait, crus je bon de préciser, elle a songé à le faire : c'était justement sa façon de lâcher cette fameuse balle pour qu'elle s'écarte d'elle, parce que c'est ma présence qui était la ronce emplie de poison qui la piquait de toute part. Les êtres célestes font toujours du mal aux enfants du ciel. Parce qu'ils les obligent à payer leurs naissances.
Il ne comprend toujours pas, je comprends que je devais poursuivre mon histoire. Je veux qu'il comprenne, n'arrive pas à trouver les mots pour réellement l'exprimer. Les archanges parlent toujours de façon énigmatique. On nous a appris à nous exprimer ainsi. Et il est difficile pour nous de faire autrement. C'est comme essayer de parler une autre langue sans jamais l'avoir apprise.
- La première fois que j'ai vu Ophélie, je ne le savais pas encore, mais elle venait justement de déchiqueter une fois de plus son cœur sur les épines de la vie - ou plus précisément de l'Amour. Pour elle, ces deux notions étaient indissociable de toute manière, et ce, de bien des façons. Elle ne s'imaginait pas vivre sans amour, sans ce grand amour qui vous broie le ventre de papillons. Malheureusement, la race humaine ne survivrait pas à son amour. N'allez pas croire que son Destin était tragique. Ophélie aurait eu un merveilleux destin sans amour. D'ailleurs, cet amour aurait détruit sa vie à elle aussi. Il l'aurait empêcher d'être heureuse, d'avoir un travail qui lui plaît, une maison et même des enfants. C'était le prix qu'elle devait payer pour être un enfant miracle. C'était le prix de sa naissance, fixées par les Hautes Instances Célestes. Et croyez moi.
Je regarde un instant plus intensément le regard du barman qui m'écoute avec attention. Je sens mes sourcils se froncer, ma mâchoire se crisper. Tout mon être vient accompagner cette phrase :
- Les Hautes Instances ne se trompent jamais sur le Destin dequelqu'un.
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