— Qu'est-ce que vous voulez ?

— Ca dépend, vous êtes qui ?

— Moi, Saint-Pierre et les deux fourchons qui se câlinent, c'est Sechat et Lucifer. Habituez-vous à lui, vous allez le voir souvent à partir de maintenant. (Me tournant vers Lucifer) Lucifer, dis bonjour à une de tes nouvelles recrues... Oho, Lucifer ... . (Me retournant vers le mort) Il n'écoute pas, désolé. Faut dire que je ne pense pas que vous soyez très intéressant. Vie de merde, mort de merde, faut le comprendre.

— o_O, Attendez, je vais en Enfer ?

— Oui.

— M'enfin, je n'ai fait qu'aider mon prochain.

— Possible et après ?

— Comment ça "et après ?". Jésus n'a-t-il pas dit "aimez votre prochain comme vous vous aimez" ?

— Il pensait à des partouzes. Vous avez partouzé ?

— Non bien sûr, je suis un homme d'Église.

Oh merde, un fanatique. Faites qu'il ait pas les mugs "Jesus loves you".

— Je veux voir Dieu.

— Il est parti pisser. Vous patientez cinq minutes ou vous repassez plus tard.

— o_O. Vous vous foutez de moi là.

— Je vois que je ne peux rien cacher au saint-esprit que vous êtes.

— Je vais attendre.

— Euh non mais Dieu n'est pas parti pi... enfin, il n'a pas de b... Comment vous vous imaginez Dieu exactement ?

— Dieu a fait l'homme à son image donc il doit me ressembler.

— Ooouuuiii, il y a eu un petit problème technique lors de la conception. Rien de grave mais les flyers étaient déjà imprimés donc on a laissé la phrase. On s'est dit que vous comprendriez.

— Dieu n'a pas fait l'homme à son image ?

— Dieu a fait ce qu'il a pu et croyez-moi, cela aurait pu être pire. Voyez le bon côté des choses, c'est grâce aux erreurs qu'on apprend et grâce à l'espèce humaine, on s'est rendu compte que le processus, mmmm, comment dire, n'était pas parfaitement au point.

— Ne L'insultez pas devant moi. J'exige qu'on m'ouvre les portes du Paradis. Après ma dure vie de labeur, de prières et privations, je le mérite.

T'aurais mieux fait de te bourrer la gueule et de baiser. Vivre reclus et ne faire que penser à son prochain, c'est le meilleur moyen de terminer comme moi.

— Bon, écoutez, je vais ouvrir votre dossier, qu'on ait au moins une base. Voir si vous avez vraiment suivi tous les préceptes que le fils du P.D.G. vous a envoyés.

— Tout, je vous dis, et il n'y a pas d'interprétation possible.

— Mouais... Voilà il s'ouvre. Ah oui effectivement, vous êtes très haut en pourcentage.

— Ah vous voyez.

— Attendez, vous n'avez pas fait grand chose. Il y a très peu d'actes.

— J'ai fait le minimum pour m'assurer un bon pourcentage et puis je n'ai plus rien fait. Je voulais m'assurer d'avoir le Paradis pour l'éternité.

— Vous avez dû vous emmerder toute votre vie ?

— Pas grave, je vais m'amuser toute ma mort. Bon vous m'ouvrez la porte s'il vous plait.

— Ok mais croire qu'au Paradis on s'amuse, vous risquez d'être déçu. Vous ne voulez pas aller en Enfer plutôt ? En plus, je viens de vous présenter le patron ici à ma gauche.

— o_0. Ne le prenez pas mal mais j'ai du mal à le distinguer derrière ce panorama fiontique.

(silence)

— Ok, je n'insiste pas. Prenez la porte du Paradis. C'est votre éternité, pas la mienne après tout.