Loup Sans Lune
L’œil rougeâtre, la fourrure en bataille, les dents jaunies par la fumée. Un prédateur sans Lune, une vie d'amertume, un loup-de-mer condamné à la terre ferme. Au milieu de tous, il hurle à la mort, à la lune, la lune disparue.
Il étouffe ses cris dans le houblon mais ils n'ont de cesse de revenir, plus forts que jamais. Et il crie, il déchire son âme dans les flots de la boisson, implorant le ciel et l'enfer de lui rendre sa lune. Quitte à l'arracher à la terre juste pour qu'on lui rende son astre lunaire.
Ô toi phare de tous les phares, accorde lui ta présence car sur ces flots il vogue seul. Ne le laisse pas sombrer, ce loup affamé, il marche, il vagabonde, il erre sans un bruit, il sanglote sur les chemins et lorsque le sang se joint aux larmes il chancelle, il tombe, il s'écroule comme du sable.
Il ne voit plus ta lumière, Astre parmi les astres, ses yeux brûlent tant ils sont asséchés. Il ne crie plus maintenant et il ne reste que le souvenir d'un loup et l'écho d'une plainte, à vous glacer le sang, le cri d'amour d'un loup sans lune.
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