Oubli des murs, des frontières, des jours, des années

Il grave dans la pierre comme un ruisseau qui court

Caresse de son verbe la roche chaque jour

Il y marque sa vie sans vraiment y penser

Il dessine la lumière et les sons du dehors,

Perçant les murs de son corps meurtri, il s'évade

Un homme de pierre qui jadis donna la mort

Ne sent plus aujourd'hui qu'un désir d'escapade

Est-ce un homme de pierre ? Ou un homme de corail?

Il s'inscrit dans les murs mais vaine est la bataille

Il laisse là son pic et saisit un cordage

Il est plus que paré pour ce nouveau voyage

Il laisse derrière lui ses regrets, ses remords

le visage serein, taillé par les années

Ses yeux se ferment, il attend calmement son sort

Il se lance dans le vide libre et apaisé