Arrivée au cube de commandement, l'équipe de Zack fut accueillie par le capitaine Moriano, le général Timéli et le colonel Sommer.

—Les charges sont posées ? demanda Moriano.

—Oui, mais les MOCH ont décidé de rester en ville pour faire une plus grosse diversion... répondit Zack.

—Espérons que ça fonctionnera... dit Timéli, même pas étonné de la décision de Kodyn. Comme vous le voyez, en votre absence, la frégate efdéème a engagé le combat, notre croiseur a riposté et une deuxième frégate ennemie à pris la place de la première au dessus de Seed.

—Mais d'après le vaisseau MOCH en orbite, les renforts devraient arriver dans quelques minutes... repris Zack.

—Quoi ?! s'étonna Timéli.

—Quoi ? Vous n'avez pas appelé des renforts ? demanda Olympe.

—Si... répondit Timéli. Mais il y a seulement une heure de ça... lorsque vous étiez en train de poser les charges... Ils ne devraient arriver que dans quatre heures au minimum.

La réponse de Timéli étonna les membres de l'équipe de Zack.

—Pourtant, d'après les MOCH, un vaisseau venant de l'ouest devrait arriver dans les prochaines minutes... Ils n'ont pas eu le temps de voir qui... à cause des nuages. Si ce n'est pas vous... alors qui ?

—Je ne sais pas... Si le vaisseau viens de l'ouest, ça ne peux pas être les Léonéens, ni les Flammeréens. Venant de l'Ouest, ça ne peut être que nous... ou...

Timéli s'arrêta un instant avant de reprendre :

—Attendez... Non, ce n'est pas possible, pourquoi viendraient-ils ?

—Comment ça ? Demanda Jack.

—De qui parlez vous ? compléta Olympe.

Un soldat Véerèmois entra dans le cube, ne laissant pas le temps à Timéli de répondre à la question.

—Général ! Général ! cria-t-il. L'Empire ! Ils sont venus nous aider !

—Quoi ?! demanda le général en sortant du cube, suivit de l'équipe de Zack, du capitaine Moriano et du colonel Sommer.

Les couleurs du vaisseau et sa forme ne trompait pas. Il s'agissait bien d'une frégate Impériale. Reconnaissable à ses couleurs bleues et grises, Timéli s'en doutait.

L'engin se dirigeait droit vers le vaisseau de l'officier Slade Connor, pour soutenir le croiseur Véerèmois. De nombreux chasseurs en sortirent. Les chasseurs Impériaux étaient très reconnaissables eux aussi. Identifiables à leur relative petite taille et leur forme triangulaire. Il s'agissait du chasseur le plus rapide jamais conçu par l'humanité. Plus rapide que les engins véerèmois et efdéèmois. Leur frégate en revanche, était plus petite que celles du Efdéème et que le croiseur Véerèmois. Mais elle restait toutefois assez puissante. L'Empire n'était pas une superpuissance militaire. Il disposait d'équipements vieillissants et d'une armée assez faible en nombre. Seuls son aviation et ses vaisseaux étaient à la pointe.

C'était d'ailleurs l'Empire qui lança le projet de construction de la Station Spatiale Militaire AGATHE. Une station qui devait permettre à l'Empire et ses alliés, véerèmois et Nord-véerèmois d'avoir une plus grande force de déploiement. Certains y avait vu là le signe que l'Empire ne comptait pas rester non-interventionniste. Cette station était en construction et devait être achevée pour 1995.

Hal regardait les engins aériens qui s'affrontaient. "Enfin quelque chose où on peut rivaliser avec les utopiens" se dit-il. En effet, les avions de chasse utopiens ne semblaient pas au-dessus des capacités et de l'efficacité de ceux des exotiens.

Les soldats Véerèmois et les résistants crièrent de joie. Les MOCH eux, gardaient leur calme. Il faut dire que pour les dalkiens et les véerèmois, toute aide était la bienvenue, même lorsqu'elle venait d'une puissance qui, encore quelques minutes avant, était réputée "Non interventionniste".

—Je n'arrive pas à y croire... dit Timéli.

—Et pourtant ils sont bien là... lui répondit Zack.

La frégate Impériale ouvrit le feu sur celle du efdéème. Sa puissance de feu additionnée à celle du croiseur véerèmois fit que la frégate efdéème commença à céder. Une tempête de tir de canon à énergie s'abattit sur le vaisseau rouge.

—Colonel... demanda Timéli, sonnez le repli...

Le Général Timéli sentait que la frégate ennemie était sur le point d'être vaincue. Elle allait très bientôt s'écraser au sol. Il ne fallait donc pas que les troupes soient en dessous.

Les Hommes du Véerème, les résistants et les commandos MOCH se replièrent, désertant alors le champ de bataille. Quelques minutes plus tard, des capsules de sauvetages jaillirent de la frégate efdéème pour se diriger en ville. Le vaisseau Impérial et le vaisseau Véerèmois vinrent à bout du vaisseau qui s'écrasa au sol, provocant un tremblement de terre qui ne gêna en rien les forces véerèmes et résistantes qui laissèrent éclater une nouvelle fois leur joie. Tous criaient en levant les bras vers les deux vaisseaux alliés. Les MOCH eux, étaient plus discrets mais avaient parfois du mal à trahir leur joie eux-aussi. Ces derniers connaissaient assez bien l'Empire. Ils avaient déjà été engagés par les Impériaux à plusieurs reprises pour des missions humanitaires ou pour venir en renfort de leurs propres hommes afin de protéger certaines de leurs installations.

Zack pris le détonateur des bombes que son équipe et celle de Kodyn avaient placées. Puis il pressa le bouton rouge situé sur le dessus. Une fraction de seconde plus tard, des explosions se firent entendre. Une partie du sol de Seed s'effondra sous les efdéèmois. Des dizaines de chars ennemis furent ainsi immobilisés et non opérationnels. Coup dur pour eux qui venaient de perdre l'une de leurs frégates.

Après quoi, l'équipe de Kodyn qui s'était réfugiée dans un bâtiment ouvrit le feu. Bénédicte envoya une balle directement dans la tête d'un officier efdéèmois grâce à son fusil de précision.

En quelques secondes, ce ne sont pas loin d'une trentaine de soldats efdéèmois qui tombèrent sous le feu de l'escouade de Kodyn.

—Qu'est-ce qu'il se passe au sol ?! demanda le capitaine Neg furieux, d'autant plus qu'il venait d'assister à la chute de la frégate de l'officier Connor.

—Apparemment ils ont trouvé le moyen d'entrer, lui répondit l'officier Vangélios.

—Quoi ?! Je veux un visuel, tout de suite !

La frégate Efdéème était équipé de tout un équipement de prise d'images allant de caméras au scanner infrarouge. Neg vis s'afficher sur l'écran de la passerelle la scène qui se déroulait en dessous de lui.

—Faites une capture et agrandissez l'image !

—Bien capitaine.

Une image fixe apparut sur l'écran. Neg pouvait clairement y distinguer l'armure des commandos MOCH.

—Ce sont les commandos MOCH ! hurla Aramis Neg. Ordonnez à nos forces au sol de les éliminer ! Faites rappatrier nos hommes en ville s'il le faut.

—Mais capitaine... reprit Vangélios. Et les forces véerèmes ?

—Nous venons de perdre une frégate... Je ne veux pas perdre la ville. Tant que nous tenons en ville, ils n'oserons pas envoyer leurs vaisseaux. Ils ne voudrons pas menacer les civils.

—Oui capitaine...

Vangélios ordonna alors le repli de ce qui restaient des troupes efdéèmes engagées sur le front. Celles-ci rejoignirent celles qui étaient postées en garnison dans la ville et qui désormais, affrontaient l'escouade MOCH de Grant Kodyn.

—Contactez l'empereur, ajouta Neg. Il faut qu'il sache ce qu'il se passe ici.

—Oui capitaine, répondit Vangélios.

***

—Si c'est pas une surprise ça ! s'exclama Perez, à couvert derrière un mur. L'Empire ici...

—Oui, c'est sûr... répondit Sullivan. On n'a pas l'habitude de les voir en combat...

—Et en plus de ça, eux et le Véerème viennent de dézinguer une frégate efdéème ! Que du bonheur ! compléta Wyatt.

Deux soldats efdéèmois ouvrirent le feu sur la couverture de Perez. Les balles se logèrent dans le mur.

—Vous croyiez vraiment que vos balles peuvent traverser un mètre de bêton ?! Bande d'amateurs ! cria Perez avant de répliquer, éliminant les deux efdéèmois avec son M90.

Les troupes efdéèmes ne faisaient absolument pas le poids face à l'escouade MOCH de Grant Kodyn. Ce dernier se trouvait sur le toit du bâtiment dans lequel son escouade s'était postée. Il était à côté de Bénédicte qui tirait toujours avec son fusil de précision.

—On en a éliminé une bonne cinquantaine commandant... commença Bénédicte. Et ils continuent à nous envoyer leurs troupes...

—Tant mieux, continua Grant, ça facilitera le travail des troupes alliés lorsqu'elles entreront en ville.

Le commandant MOCH dégoupilla une grenade qu'il lança sur le toit de l'immeuble situé en face, où s'étaient posté trois soldats efdéèmois. L'explosion les tua.

Les efdéèmois finirent par comprendre qu'ils perdraient énormément d'hommes pour venir à bout de l'équipe de Grant Kodyn. C'est pourquoi ils décidèrent de leur envoyer leurs hélicoptères d'attaque et leurs Méchas.

—Et Merde... dit bénédicte en voyant les aéronefs arriver. Ça se complique !

—Tu peux les avoir d'ici ? demanda Kodyn.

—J'en sais rien... Ils sont assez loin.

—Je sais que tu en es capable.

Kodyn avait en effet participé à la formation de Bénédicte. Notamment pour tout ce qui était des tactiques de section. Il avait également assisté à des entraînements au tir dans lesquels Bénédicte s'exerçait. Il connaissait donc très bien ses capacités, son potentiel ainsi que ses limites. Elle lui faisait penser à lui un peu plus jeune. Peu de temps avant les dix-huit ans de Bénédicte, Grant perdit son père lors d'une mission. Il mourut dans des conditions mystérieuses. Personne ne savait vraiment qui l'avait tué. La seule chose dont les MOCH étaient sûrs, c'est que celui ou celle qui l'avait tué, l'avait fait en lui plantant une lame de plusieurs dizaines de centimètres dans la poitrine. Grant soupçonnait les commandos de l'ombre. Seules ces ombres pouvaient réussir à s'approcher d'un MOCH assez discrètement pour le vaincre à l'arme blanche. En tout cas, il était peu probable que quelqu'un d'autre que eux y soit arrivé. Même les traqueurs Elfes, aussi rapides et agiles qu'ils puissent être, auraient eu la plus grande difficulté à approcher un MOCH. À la mort de son père, Grant était devenu le chef des commandos MOCH et devait également combler la place laissée vacante par la la disparition de son père, dans son escouade personnelle. C'est à ce moment-là qu'il avait décidé d'y affecter Bénédicte Caldera.

—Concentre-toi, lui dit-il.

Bénédicte se ressaisit et se remit en position de tir. Elle se concentra un instant puis pressa la gâchette. La balle fit quelques centaines de mètres avant de traverser le cockpit de l'un des cinq hélicoptères qui se dirigeaient vers eux et se logea dans la poitrine du pilote. L'hélicoptère se mis à tourner sur lui même. L'arrière heurta les hélices d'un autre hélicoptère. Les deux engins s'écrasèrent au sol détruisant un char et deux méchas ennemis.

—Bien joué... dit Kodyn.

Les trois autres hélicoptères arrivaient trop vite. Les deux MOCH n'avaient plus le choix, ils devaient fuir, quitter le toit et rejoindre les trois autres situés au rez de chaussé.