Enfin, la famille Doboranov arriva à destination, à savoir Boston dans la région du Massachusetts. Fedora se réveilla dès que le moteur du 4x4 fut coupé. Elle mit en pause sa musique et réveilla sa petite Grace avec de délicates caresses sur le bras de cette dernière. La petite fille s'éveilla. Les deux sœurs sortirent de la voiture. Il régnait un froid mortel. La blonde rabattit sa capuche sur sa tête et ferma sa veste. Grace tira sur le bras de sa grande sœur, celle-ci se baissa et prit la petite dans ses bras. Elle noua la veste de Grace qui était très calme. Son père portait Henry, Lloyd et sa mère prenaient les bagages de la famille et les rejoignirent. La maison ressemblait plus à un chalet qu'à une maison. Il ne manquait plus que la neige et on pourrait se croire à Noel. La blonde se rappelait d'ailleurs de tout les Noel passé dans ce chalet. Le parfum du sapin régnant en maître, le feu réchauffant l'atmosphère froide et les films de Noel qui passaient l'après midi. Fedora sentit qu'on lui tapotait l'épaule. Elle se retourna et vit Lloyd portant son sac. Le blondinet le lui tendit en lui disant de le prendre si elle ne voulait pas qu'il finisse par terre. Fedora prit son sac à dos et mit une bretelle sur une de ses épaules. Enfin, dès que le père de Fedora fut près de la porte d'entrée du chalet, les lumières s'allumèrent. Fedora se pressa de se diriger vers son père, suivie par sa belle-mère et par Lloyd. La porte s'ouvrit sur le grand-père de la blonde. C'était un homme grand au teint assez basané, il avait des yeux marron en forme d'amande. Il avait une moustache blanche et ses cheveux - autrefois châtain - étaient d'un blanc pur. Il portait un pull blanc et rouge de Noel, un jean bleu délavé et était chaussé de baskets. Son grand-père laissa entrer son fils, sa femme et leurs enfants. Fedora posa Grace à terre et cette dernière se rua vers leur grand-père qui la prit dans ses bras. Henry dormait déjà et la blonde sentit un parfum familier, celui du pain d'épices. Elle courut vers la cuisine où elle vit sa grand-mère. Celle-ci portait aussi un de ces horribles pulls de Noel blancs et rouges avec un pantalon noir ample. Fedora se rua vers sa grand-mère et la prit dans ses bras. Celle-ci fut assez surprise mais enroula ses bras autour du dos de sa petite-fille.

- Tu m'as tellement manqué, grand-mère... dit-elle.

- Toi aussi ma chérie, toi aussi...

Les deux femmes se séparèrent et la blonde vit que des petits bonhommes en pain d'épices étaient posés sur la table. Ils étaient encore tout chaud et manquaient de décoration. Sa grand-mère lui en proposa un et la blonde se remémora de bons souvenirs lors de ses visites. Elle avait passé de si beaux moments qu'elle en pleurait presque, de petites étoiles se formaient alors qu'elle croquait de petits morceaux dans le pain d'épices. Elle s'apprêta à prendre un autre petit bonhomme de pain d'épices quand sa grand-mère lui tapa sur les doigts. Fedora se tint la main et demanda à sa grand-mère pourquoi elle avait fait ça. Elle lui répondit qu'il devait en rester pour les autres et rajouta qu'elle avait déjà dût manger sur la route. La blonde, gênée, répondit que c'était le cas. Alors, sa belle-mère entra, suivie par Grace qui se rua dans les bras de leur grand-mère. - Bonjour Maria, dit la belle-mère de Fedora et de Grace, comment allez-vous ? lui demanda-t-elle en se mettant face à elle et en lui faisant la bise.

- Bien, et vous Abby ? demanda-t-elle.

- Nous allons bien, merci. Est-ce qu'Aurora et Victor seront des nôtres durant ce week-end ? demanda la belle-mère.

- Oui, ainsi que Brian et Stephanie McStan et un de leur fils.

- Je vois... Bon, je pense qu'il est temps d'aller se coucher. Fedora ?

- Oui ! C'est bon ! Viens Grace, on va se coucher.

Grace se sépara de sa grand-mère et se rua vers sa sœur qui la prit dans ses bras. Elles montèrent à l'étage et traversèrent le couloir jusqu'à trouver leurs chambres. Grace partagerait la sienne avec Henry tandis que Fedora et Lloyd auront leurs propres chambres. La blonde entra dans sa chambre et alluma la lumière. La chambre était blanche, un lit à baldaquin se trouvait au fond de la chambre, avec un bureau en bois datant des années quarante, une bibliothèque datant de la même époque, et une table de chevet. A gauche se trouvait un meuble télé blanc et bas où un écran plat était posé dessus ainsi qu'une armoire en bois. Fedora s'assit dans le lit et se glissa sous les couvertures - en plumes d'oie -. Elle n'avait même pas besoin de sa veste tellement les couvertures étaient chaudes. Fedora tira les couvertures sur elle et s'endormit. Elle se réveilla quelques heures plus tard. Elle se leva deux ou dix minutes plus tard. Fedora alla s'habiller d'un pull noir moulant à col roulé, d'une jupe marron clair assez courte et en cuir, d'une paire de collants noirs en laine et se chaussa de bottines noires à talons hauts et en velours. Elle descendit au salon lorsqu'elle vit que Grace et Henry étaient déjà réveillés. Ils se ruèrent sur elle, la mettant au sol. Ils éclatèrent tout les trois de rire tandis que la blonde s'assit, mettant son frère et sa sœur sur ses jambes. Elle leur fit des chatouilles, ce qui les fit encore plus rire. Grace se leva d'un bond et demanda à sa grande sœur si elle pouvait regarder la parodie de la chanson de Lady Gaga, Telephone, chantée et écrite par un Youtubeur répondant au pseudonyme de Little Kuriboh. Il écrit des parodies de chansons ayant pour principal thème, le célèbre manga Yu-Gi-Oh! Fedora accepta. Elle se leva, Henry lui prit la main et la traîna vers sa chambre, à elle. Henry lâcha la main de sa sœur et sauta sur le lit de cette dernière. Grace le suivit et se mit aux côtés de son frère .Fedora sortit son portable de la poche de sa jupe et l'alluma. Elle le déverrouilla et alla sur l'application Youtube. Elle n'avait même pas besoin de taper le nom de la parodie vu qu'elle avait enregistré dans une playlist. Elle fit défiler les vidéos et tomba finalement sur la bonne chanson. Elle cliqua dessus et la mit en pause avant qu'elle ne commence. Elle se dirigea vers son lit, monta dessus à quatre pattes, le téléphone dans sa main. Elle se mit entre Grace et Henry. Elle prit un coussin qu'elle posa contre la barrière en bois de son lit. Elle posa son portable dessus et appuya sur le bouton play. Après trois minutes de fou rire, Fedora fit remarquer à Grace que le pharaon ressemblait à Ahmès. Cette dernière, outrée et offusquée, rétorqua que c'était Ahmès qui avait copié le style de son pharaon. Henry et Fedora échangèrent un regard en biais, très peu convaincu et durent s'empêcher de rire. Grace réclama le portable de sa sœur pour appeler l'égyptien. La blonde haussa un sourcil, reprit son téléphone qui était posé sur le coussin et le garda contre elle jusqu'à ce que sa petite sœur emploie le mot magique. Après l'avoir dit, la blonde composa le numéro d'Ahmès et lui passa son portable. La petite rajouta, encore, que son mari - le pharaon du manga - n'avait en rien copié le style de son deuxième mari - Ahmès - mais que c'était ce dernier et qu'il devait s'expliquer. Fedora sortit de sa chambre après qu'elle eut la confirmation que Grace avait bien appuyer sur le bouton d'appel. Elle fit signe à Henry de venir avec elle, elle n'allait pas laisser son innocent petit frère dans sa chambre. Mais elle s'en voulait d'abandonner le séduisant égyptien aux mains de sa sadique petite sœur. La grande sœur et le petit frère dévalèrent les escaliers et coururent vers la cuisine où une appétissante odeur s'en dégageait. Fedora et Henry virent que leurs grands-parents étaient déjà éveillés et habillés. Henry jeta un œil à ses vêtements et soupira. Il tapota la jambe de sa grande sœur, ne pouvant atteindre l'épaule de cette dernière. Fedora rit et s'agenouilla pour entendre ce qu'il avait à lui dire. Il l'informa qu'il allait s'habiller rapidement pour l'aider à faire le petit déjeuner avec leur grand-mère. Fedora en fut surprise, presque choquée. Elle reprit ses esprits tandis que son petit frère courait vers sa chambre. Elle se dirigea vers sa grand-mère quand son grand-père lui demanda comment allait l'égyptien. Fedora soupira et sentit son cœur tambourinait dans sa poitrine. Elle balbutia quelques mots avant de trouver une formulation de phrase plus correcte.

- Il va bien... Il est en couple, maintenant, répondit-elle, essayant tant bien que mal de dissimuler sa gêne.

- C'est vrai ? interrogea sa grand-mère. J'espère que cette jeune fille le rend heureux... dit-elle en coulant un regard en biais à Fedora.

- J'espère aussi que c'est une fille de bonne famille, jolie, intelligente... Enfin, toutes les qualités qu'une fille sortant avec notre petit pharaon doit posséder, rajouta-t-il en regardant sa petite-fille.

- L'important, si on est bien sur la même longueur d'onde, c'est qu'Ahmès soit heureux avec la personne avec laquelle il sort, n'est ce pas ?

- Bien sûr ma chérie, et nous serions enchanté de le compter dans notre belle et grande famille, dit son grand-père en se levant et en prenant sa petite-fille dans ses bras. Même si il est déjà un peu... rajouta-t-il en sentant le regard meurtrier de sa femme et de sa petite-fille.

- Donc, commença Fedora, quand est-ce que vous allez comprendre que lui et moi sommes juste amis et qu'on ne s'aime pas ! s'écria-t-elle en se levant, se débarrassant ainsi de l'étreinte de son papy. Et puis, on s'en fiche que cette personne soit une fille ou un garçon ! Ce qui importe, c'est le bonheur d'Ahmès ! continua-t-elle tandis que sa voix commençait à dérailler.

- Oui, ma chérie, c'est vrai... Peu importe que la personne dont est amoureux Ahmès soit de sexe féminin ou de sexe masculin. N'est-ce pas, Dominic ? demanda sa grand-mère en regardant d'un œil soupçonneux son époux.

- Mais bien sûr mes petites cornes de gazelles ! Oh, ça y est, j'ai faim... Fedora ma chérie, tu veux bien appeler Ahmès et lui demander de nous cuisinier ses fameuses cornes de gazelles ? interrogea-t-il en rougissant un peu.

- Papy ! s'écria-t-elle, riante. - En tout cas, si mon petit pharaon est bel et bien homosexuel, ça doit en chagriner plus d'une à votre lycée, vu comme il est beau gosse notre petit Ahmès.

- Oui, je pense... Bon, grand-mère, tu veux que je t'aide pour faire le petit déj ? demanda la blonde.

- Non ma puce ça va aller. Enfin, commença-t-elle alors que Fedora commençait à partir vers le salon, si tu pouvais juste mettre des bols, des cuillères et des verres à table pour qu'on puisse tous manger, ça serait génial ma puce.

Fedora sourit à sa grand-mère et sortit des placards ce que sa grand-mère lui a demandé. Puis, elle se dirigea vers le réfrigérateur et en sortit des pots de confitures ainsi que du sirop d'érable qu'elle déposa sur la table. Et, alors qu'elle se dirigea vers son grand-père pour lui piquer une gaufre, Grace descendit en trombe les escaliers et se dirigea vers sa grande-sœur, le portable de cette dernière ne main. Fedora le reprit et vit que sa petite sœur était encore en train de parler à Ahmès, mais en appel vidéo. La blonde fit descendre sa sœur et salua Ahmès. Ce dernier fit de même et demanda à la blonde de faire des bisous de sa part à sa famille.

- Les bisous, commença son grand-père, ils sont sur la joue ou sur la bouche, pour les hommes de la famille ? demanda-t-il.

- Heu... réussit-il à articuler. Je ne... dit-il, rouge comme une tomate.

- Laisse tomber mon chou, ils sont au courant et je te promets que je ne leur ai rien dit !

- Je... Bon qu'importe...

- Tu vas le dire à tes parents ? demanda la grand-mère de Fedora. -

Je ne sais pas... Mon petit-copain a déjà fait son coming out, avoua-t-il, rougissant encore plus. Mais, je crois que je ne suis pas encore prêt, ajouta-t-il, honteux, en baissant la tête.

- Ahmès, ne te sens pas obligé de le faire si tu n'es pas prêt. Mais, si tu sens qu'Héka est le garçon pour lequel tu es prêt à briser les croyances de tes parents, fais-le.

- Merci, Fedora mais je pense que je vais y réfléchir avant de larguer une bombe pareille sur la dynastie de ma famille... soupira-t-il.

- Hé Ahmès ! Est ce que tu m'aime ? demanda Henry, se sentant concerné, qui venait d'arriver dans la cuisine.

- Oui, bien sûr, mais je t'aime comme un frère, pas comme un amoureux, Henry. Tu comprendras quand tu seras plus grand, conclu-t-il alors que le petit frère de Fedora regardait l'égyptien avec une expression d'incompréhension sur son visage.

- Et moi Ahmès ! Tu m'aimes pas ? l'interrogea-t-elle avec une moue triste. Toute façon, tous les garçons aiment Fedora et pas moi ! s'énerva Grace en boudant.

- Mais non ! s'écria l'égyptien. Je ne suis pas amoureux de ta sœur vu que je la considère comme étant ma frangine. Mais, si j'étais amoureux d'une fille, je pense que je le serais de Fedora et de toi, rajouta-t-il.

- Mais, elle est plus belle que moi... soupira Grace.

- Vous n'avez pas le même âge ma chérie, dit leur grand-mère en la prenant dans ses bras. Bon, on te fais des bisous aussi Ahmès et on te souhaite, Dominic et moi d'être heureux avec ton petit-copain.

Ahmès salua la famille de Fedora, cette dernière lui envoya un baiser. Ahmès rit et fit de même avant de raccrocher. Grace s'échappa des bras de sa grand-mère et se mit face à sa grande sœur. Grace était vêtue d'une robe rouge avec un col de chemise blanche, les manches de la robe lui arrivaient jusqu'aux coudes. Elle portait une paire de collants blancs et était chaussée d'une paire de ballerines rouges lustrées. Ses cheveux avaient été noué en chignon et sa frange a été mise sur le côté. Quant à Henry, il était vêtu d'une chemise blanche sous un pull bleu marine, d'un pantalon denim délavé et était chaussé d'une paire de chaussures italiennes noires et cirées. Fedora les trouvait mignons dans leurs vêtements du dimanche. Et dire qu'ils ne sont qu'au collège... Grace tira sa sœur de sa rêverie et lui demanda si elle voulait bien leur mettre leur manga préféré afin qu'ils puissent le regarder tout les trois. Fedora accepta avec un grand sourire et alla chercher l'ordinateur portable de son grand-père. Il n'y avait pas de code dessus et tapa dans la barre de recherche un site de streaming pour regarder le manga. Elle en trouva un et cliqua sur le premier épisode de la première saison. Elle mit la vidéo en pause le temps d'aller au salon et de brancher l'ordinateur à l'écran plat du salon. Le générique commença, Grace et Henry se mirent auprès de leur sœur qui enroula ses bras autour de leurs épaules. Fedora posa délicatement sa tête sur celle de Grace et caressa le bras d'Henry. Elle finit par s'endormir quelques minutes après que l'animé n'ai commencé. Elle ne raffolait pas de la version anglaise, préférant de loin la version originelle. Mais elle fut subitement réveillée par le claquement de la porte d'entrée. Elle ouvrit les yeux et fronça les sourcils, se demandant qui l'avait tiré des bras de Morphée. Elle se retourna et vit un couple. C'étaient son oncle Victor Cole - oncle par alliance - et sa tante Alicia Cole. Ces deux-là n'avaient pas changés depuis la dernière fois qu'elle les a vu. Victor avait plaqué ses cheveux de jais en arrière, et portait un costume élégant noir et blanc. A son annuaire se trouvait une alliance en argent. Les yeux de Victor étaient bleus et froids, tel un glacier, son oncle avait de fines lèvres. Il était encore très bien conservé. Quant à Alicia, elle était encore une magnifique femme aux longs cheveux ondulés châtain dont quelques mèches sont blondes. Ses lèvres sont pulpeuses et maquillées de rouges à lèvres transparent. Ses yeux noisette en forme d'amande étaient maquillés d'un fin trait de crayon noir. Elle était vêtue d'un haut blanc à manches longues et vertes. Elle avait rentré son t-shirt dans un jean noir taille haute déchiré au niveau des genoux. Alicia et Victor tenaient de petits sacs. Fedora réveilla doucement Henry et Grace en leur disant que leur oncle et leur tante étaient déjà arrivés. Ces deux-là se levèrent d'un bond et se ruèrent vers eux. Alicia et Victor prirent leur neveu et leur nièce dans leurs bras et les embrassèrent. La blonde se leva à son tour et alla vers eux. Alicia prit Fedora dans ses bras et lui demanda comment elle se portait.

- Je vais bien et vous ? lui demanda-t-elle.

- On va bien, merci ma chérie. Victor et moi on a des cadeaux pour vous, leur annonça-t-elle, toute joyeuse en leur montrant les petits sacs.

- Oh non tata ! Fallait pas ! s'écria Fedora.

- Mais, ma chérie, si on veut vous faire des cadeaux, on le fait voyons ! En plus, nous sommes allés dans une boutique bourguignonne lors de nos vacances en France et on a trouvé de superbes cadeaux !

Fedora aimait voir sa tante heureuse et, apparemment, couvrir ses nièces et son neveu de cadeaux semblait faire son bonheur. Qui était-elle pour refuser de contribuer à la joie de sa tante ? Alicia et Victor lui tendirent donc les deux paquets qu'ils avaient pour elle. Elle les ouvrit et y découvrit une bougie parfumée ainsi qu'une boite blanche et verte. Victor l'informa qu'à l'intérieur se trouvaient des tasses qui pourraient lui plaire. Fedora sourit et haussa les sourcils, ouvrant la boite en premier. Et en effet, les tasses lui plaisaient. C'étaient quatre mugs blancs où des motifs de cactus, d'ananas et de feuilles étaient peints en noir. Elle prit Victor dans ses bras et le remercia. Puis, elle prit la bougie et la sentit, Alicia lui avait dit qu'il s'agissait d'une bougie parfumée. Celle-ci sentait bon la brioche de Noel. La blonde en salivait presque quand Victor lui annonça que ses autres oncles et tantes allaient sûrement venir avec pleins de cadeaux pour leurs grands-parents, pour ses parents et pour eux. Fedora ne put que sourire et rougir. Grace reçut une veilleuse en porcelaine en forme de poupée russe ainsi qu'une figurine de chat grise et blanche. Quant à Henry, il eut une statue en métal du chien Snoopy ainsi qu'un plaid chocolat. Fedora, Grace et Henry prirent leur oncle et leur tante dans leurs bras, les remerciant de les avoir gâtés quand la porte s'ouvrit de nouveau. La blonde reconnut son autre tante. Elle avait hérité des gênes gitans de sa mère. C'était une jeune femme à la longue chevelure noire, aux yeux marron maquillés de noir et aux lèvres charnues nappées de rouge à lèvres brillants. Elle avait une poitrine développée, un ventre plat et une taille de guêpe. Elle était vêtue d'une robe moulante noire lui allant jusqu'aux genoux. Autour de son cou se trouvait un pendentif, elle s'était fait tatoué un bracelet de fleurs au poignet ainsi que des dents de vampires sur le cou. Elle était chaussée d'une paire d'escarpins. Sa tante s'appelait Aurora et elle était accompagnée de son nouveau mari, Bryan McStan et du fils de ce dernier. Bryan McStan était un homme encore très agréable à regarder, ses cheveux châtain étaient ébouriffés, ses yeux étaient d'un magnifique bleu réconfortant - contrairement à ceux de Victor -. Le visage de Bryan était chaleureux et rayonnant. Ses lèvres étaient fines, sa peau était toute aussi matte que celle d'Ahmès. Il portait une chemise blanche déboutonnée au premier bouton, une écharpe en soie bleue autour de son cou, un jean bleu usé et des bottes. Son poignet était orné d'une montre noire et dorée. Fedora se souvint alors que Bryan était un archéologue écossais qui fouillait des sites en Egypte. Cela expliqua son grain de peau basanée. Il sentait l'ambre et le sable. Quant à son fils, il était aussi blanc que la neige, et comme son père, ses yeux en forme d'amande était d'un magnifique bleu et ses cheveux châtain étaient ébouriffés. Il portait un simple t-shirt noir sous une veste rouge sombre, un jean denim et était chaussé d'une paire de baskets. Aurora prit Fedora dans ses bras et lui demanda comment elle allait. La blonde lui répondit qu'elle se portait comme un charme et lui retourna la question.

- Oh ! Et bien, nous aussi nous allons bien, rétorqua Bryan. Nous venons de rentrer d'un séjour en France dans la région de la Bourgogne et ça nous a vraiment plu... rajouta-t-il, soupirant de plaisir en enlaçant la tante de Fedora.

- Beurk ! fit Grace.

- Grace, c'est ce que font les gens amoureux quand ils sont en couple, lui expliqua sa grande sœur.

- C'est ce que vous faites Ahmès et toi ? demanda Grace, avec la plus grande innocence.

- Et bien disons que...

- Ahmès et toi êtes enfin en couple ? s'écria Bryan. Mais c'est super ! Il fait encore plus parti de la famille à présent !

- Bryan, toi qui es devenu archéologue après avoir fait des cours d'égyptologie, est ce que l'homosexualité était... Comment dire, taboue dans l'Ancienne Egypte ? demanda-t-elle avec un large sourire angélique.

- Elle n'était pas interdite, enfin, il me semble... Je ne me rappelle pas trop de mes cours... avoua-t-il en se grattant la nuque. Mais, le viol homosexuel était interdit ! Enfin, pourquoi cette question ?

- Et bien, Ahmès et moi, nous ne sommes pas ensemble. Je suis en couple de mon côté et il l'est du sien. Avec un garçon...

- Mais, c'est impossible ! On a toujours crû que lui et toi étiez amoureux l'un de l'autre ! s'écria Aurora.

- C'est ce que laissait entendre notre amitié, mais ce n'est pas le cas ! Quand est-ce que vous allez finalement comprendre que lui et moi sommes juste des amis par Rê ?! les interrogea-t-elle, furieuse.

Elle partit et monta dans sa chambre. Elle claqua violemment la porte et s'écroula sur son lit. Il est vrai que l'égyptien et elle avaient toujours eu une relation ambiguë, en tout cas, aux yeux des autres car pour elle, elle était tout à fait normale. La blonde se mit sur le dos et regarda le plafond. Elle ferma progressivement les yeux, se remémorant la dernière fête d'Halloween passée en Egypte, chez les parents d'Ahmès.

Fedora s'habilla d'une robe blanche ressemblant à celles que portaient les femmes de la Grèce Antique, la robe était faite en lin et était composée d'un décolleté assez profond en V ainsi que d'une ceinture triple en or. Avec Ahmès, ils avaient choisi de se déguiser en Pharaon - pour l'un - et en sa Reine d'Egypte - pour l'autre -. Elle déchira un gros morceaux du bas de sa robe. Elle s'assit sur un lit et enroula autour de sa jambe gauche un bandage fait de lin. Elle le fit aussi pour sa main et son bras droits. En plus de ces bandes, Fedora orna son cou blanc d'un collier de menât en or ainsi que d'un collier ras de cou triple - en or aussi -. Elle rajouta une longue cape bleue marine à sa tenue de reine égyptienne. La veille, elle avait ondulé sa chevelure d'or et de bronze. Aussi, était-elle fin prête ! Même si elle remarqua qu'il lui manquait des bracelets de bras et de poignets qu'elle s'empressa d'ajouter à sa tenue. Elle sortit de sa chambre et se dirigea vers le salon. Les parents d'Ahmès étant aussi passionnés par l'Ancienne Egypte que la blonde - vu que l'un étant archéologue et l'autre étant une professeure de mythologie égyptienne -, il est donc normal de voir que leur salle de réception ressemblait à une salle du trône antique. L'or scintillait, faisant de l'ombre au marbre blanc. Un doux parfum d'ambre et d'encens flottait dans l'air. Fedora rechercha Ahmès. Ce beau pharaon n'était pourtant pas bien compliqué à trouver... La blonde commença à s'inquiéter quand elle sentit que quelqu'un lui faisait des chatouilles au niveau de sa taille. Elle se retourna brusquement et vit celui qu'elle cherchait. Bien qu'étant déjà beau à en avoir le souffle coupé, il le fut encore plus avec son déguisement de roi d'Egypte. Il était à tombé ! Ahmès était vêtu d'une tunique blanche moulant son corps parfait, d'une ceinture en or triple d'où en pendait une autre ceinture en tissu bleue et aux contours blancs. A l'instar de Fedora, il avait ajouté à sa tenue une longue cape bleue marine. Il avait aussi orné son cou d'un collier ras de cou triple en or et un collier de menât - en plus de celui qu'il avait déjà avec la pyramide retournée -. A ses oreilles pendaient des boucles d'oreilles en or. Il portait au front une couronne, là aussi, en or. Ses poignets et ses bras étaient ornés de bracelets en or. Enfin, pour finir, il était chaussé de sandales.

- Fedora, commença-t-il, tu es sublime, soupira-t-il en la contemplant et lui tendant son bras.

- Pas autant que toi, mon roi, lui répondit-elle, souriante.

- Si seulement, je n'étais pas homosexuel, soupira-t-il de nouveau, on serait en couple depuis bien longtemps.

- Et aussi, si je n'étais pas amoureuse de Charles Davis ! rajouta-t-elle, riante.

- Oui, aussi... dit-il, riant aux éclats avec elle.

Ils descendirent tout les deux les escaliers de la salle de réception et s'enfoncèrent dedans. Un slow retentissait dans la salle. Le Pharaon et sa reine se mirent l'un en face de l'autre. Ahmès enroula ses bras musclés couleur café au lait autour de la taille fine de la blonde. Celle-ci entoura la nuque de l'égyptien de ses bras laiteux et se blotissa contre le torse d'Ahmès. Son corps dégageait un doux parfum ambré. Lorsqu'il se sépara d'elle, ce fut un pur déchirement pour la blonde. Hot like Me de Varsity Fanclub retentit dans la salle.

- Ahmès ! Reviens-ici de suite ! lui ordonna-t-elle.

- Je ne suis plus un enfant ! lui rétorqua-t-il. Je fais ce que je veux ! Fedora... Non ! Ne fais pas ça ! lui interdisa-t-il.

La blonde lui fit les yeux doux et Ahmès ne pût résister longtemps. Il se dirigea vers elle. Fedora lui demanda, en lui prenant les mains et en les lui serrant, de s'amuser, au moins pour elle. Il accepta, un sourire illuminant son visage. Ahmès se mit à danser et à chanter en compagnie de la blonde. Cette dernière fut heureuse de voir que son ami possédait une facette autre que celle qu'elle avait l'habitude de voir au quotidien - à savoir, sa facette sérieuse et ténébreuse qui le rendait plus imposant et séduisant qu'il ne l'était déjà -. Pour la première fois depuis longtemps, Fedora voyait Ahmès sourire et danser. Il était si heureux, et ce qui fait son bonheur fait le sien aussi. Mais, leur bonheur fut de courte durée lorsque les parents de l'égyptien les virent ensemble. Ils réclamèrent - croyant qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre - que Fedora et leur fils s'embrassent. Puis, les autres invites réclamèrent bientôt la même chose. Les deux amis furent très gênés, devenant de plus en plus écarlate. La blonde tapota l'épaule d'Ahmès qui se retourna vers elle. Elle l'informa qu'ils devaient le faire pour que les invités cessent de clamer leurs deux noms pour qu'ils s'embrassent. L'égyptien la contempla, un sourire s'étira sur son visage. Il ferma ses mirettes prunes et abaissa la tête.

- Soit... Faisons comme cela... soupira-t-il.

Il releva la tête et rouvrit ses yeux magenta. Il attira Fedora contre son corps à l'aide de son bras café au lait qu'il laissa autour de sa taille. Il colla leurs corps l'un contre l'autre et posa ses lèvres sur celles de la blonde et les pressa les unes contre les autres. La blonde écarquilla les yeux, son pied se leva, le baiser était aussi doux et tendre qu'Ahmès.

Soudain, on frappa à la porte. Fedora se réveilla de mauvaise humeur. Elle se leva et s'étira. Elle ouvrit quelque peu la porte, c'était Bryan. Fedora haussa un sourcil et demanda à ce dernier ce qu'il voulait. Avec un ton un peu coupable, ce dernier lui répondit qu'il venait lui demander de venir manger car il était déjà midi. La blonde écarquilla les yeux et sortit brusquement de sa chambre. Elle descendit les escaliers et vit une femme familière. Elle était grande, ses cheveux mi longs étaient châtain foncé. Son teint était aussi blanc que de la porcelaine. Elle était habillée de noir, ses lèvres étaient maquillés de noir ainsi que ses yeux. Fedora la reconnut ! C'était sa mère ! Fedora se rua vers elle qui la prit dans ses bras. Henry et Grace virent leur sœur et leur mère l'une dans les bras de l'autre et se ruèrent vers elles.

- Maman ! crièrent en chœur les trios enfants. Tu nous manques tellement ! continuèrent-ils. - Vous aussi vous me manquez mes petits cœurs ! s'exclama leur mère. Oh, bonjour Ian, fit-elle, devenant amère.

- Natasha, dit une voix masculine familière. Henry et Grace se séparèrent de leur mère. Fedora se décala de celle-ci. La mère enroula son bras autour de la taille de sa fille tandis que cette dernière regardait son petit frère et sa petite sœur se dirigeaient vers leur père.

- Que fais-tu ici Natasha ? demanda leur père à leur mère.

- Je venais juste rendre visite à mes enfants et à mes anciens beaux-parents.

- Tu n'es plus la bienvenue dans cette maison, l'informa son ancien mari. Tu n'es plus de cette famille ! Maintenant que tu les a vu, aurais-tu la gentillesse de vouloir dégager de cette maison ? demanda-t-il avec un ton faussement poli.

- C'est elle qui ne fait pas partie de la famille ! s'écria Fedora, furieuse, en pointant sa belle-mère. - Fedora, ma chérie, ne t'occupes pas de ça, lui dit sa mère avec douceur. Accompagne Henry et Grace dans ta chambre et conte leur une histoire, lui ordonna-t-elle.

Fedora se dégagea de sa mère, et prit la main de Grace et d'Henry. Elle les conduit dans sa chambre et leur raconta une histoire. Ils s'endormirent facilement et la blonde les porta un à un dans leur chambre. Elle repartit dans la sienne et s'écroula sur son lit, à nouveau. Elle s'allongea sur le dos et s'endormit, encore une fois, rêvant de ce qu'il s'est passé suite au baiser entre Ahmès et elle.

Un bruit brusque et soudain provenant de l'extérieur de la villa des parents d'Ahmès alarma les invités. Ahmès prit la main de Fedora et ils se dirigèrent tout deux vers l'extérieur de la maison. Alors que les invités les suivirent jusqu'à la porte d'entrée, les deux amis se retournèrent vers eux et leur ordonna de rester à l'abri. Ceux-là repartirent vers la salle de réception. Quand ils furent sortit de la villa, ils ne virent, d'abord personne. Fedora se tourna vers Ahmès. Celui-ci fronça les sourcils. Il semblait inquiet et furieux. La blonde ne l'avait jamais vu dans un état pareil... Il leva les yeux vers le ciel et vit la lune, pleine et belle. Il prit la main de la blonde et la serra, forçant sur sa prise pour la traîner derrière la villa. Ils coururent vers un jardin luxuriant de palmiers, de sable – désertique ou provenant de la plage -. Une petite rivière coupait le jardin en deux, d'un côté le désert et d'un autre la végétation régnant -. Fedora lâcha la main d'Ahmès et reprit son souffle. L'égyptien regarda de tout les côtés, haletant, une main posée sur son cœur .Fedora le contempla lorsque, soudain, elle reçut un coup brusque sur la tête qui la fit tomber à terre. Elle mit sa main droite sur son crâne. Ahmès se tourna vers elle. Il écarquilla les yeux et se rua vers elle. Il s'agenouilla à ses côtés, posant une main délicate sur l'épaule de Fedora.

- Je vais bien, l'assura-t-elle. Il se leva soudainement, serra les poings et se dirigea vers un peu plus profondément dans le jardin.

L'inquiétude avait laisse sa place à la fureur. Fedora s'apprêta à parler lorsqu'une main se posa sur sa bouche. On la força à se lever. La personne qui la tenait les rapprocha d'Ahmès. Fedora vit que ce dernier avait de la compagnie. C'était un adolescent au teint aussi basané que celui d'Ahmès, ses longs cheveux étaient en pétard et étaient d'un blond Presque blanc. Il possédait des yeux noisette en forme d'amande qui pouvaient – presque – le faire passer pour un ange. L'adolescent était vêtu d'un pagne bleu sombre laissant son torse muscle à découvert. Une cape rouge recouvrait ses épaules, son cou était orné d'un collier où un pendentif en or de taille assez imposante de forme d'attrape-rêve se trouvait attaché à la chaîne. Enfin, il portait de simples bracelets en or à ses poignets. Il était assez séduisant de ce que pouvait voir la blonde dans l'obscurité. Mais personne ne pouvait rivaliser avec Ahmès... Quant au garçon qui la tenait, elle ne pouvait voir son visage.

- Que me veux-tu Bata ? demanda Ahmès d'une vois forte et dure que Fedora ne lui connaissait pas.

Le dit Bata se mit à rire d'un rire sinistre et macabre et il s'avança vers l'égyptien. La lumière d'argent de la lune indiqua à la blonde qu'Ahmès était plus que furieux. Ce dernier se recula tandis que Bata se rapprochait de plus en plus de lui. Mais, n'ayant pas vu qu'il s'approchait d'un puits en se reculant, Ahmès faillit bien tomber dedans. Heureusement qu'il se rattrapa d'une main. Bata s'agenouilla,une goutte de sueur coula le long de la tempe d'Ahmès tandis qu'il essayait de garder son appui pour ne pas tomber. Le bel égyptien aux yeux améthystes fronça les sourcils et regarda d'un air mauvais et meurtrier celui qui l'avait presque fait tombé dans ce maudit puits. Ahmès demanda à Bata ce qu'il lui voulait. Alors, l'autre égyptien arracha du cou de ce dernier son collier avec la pyramide retournée. Enfin, Bata força Ahmès à lâcher prise. Ce dernier tomba, Fedora essaya de crier le nom de son ami mais la main sur sa bouche l'en empêcha. Elle réussit à s'échapper en écrasant le pied de celui qui la retenait. Elle se rua vers le puits. En ne voyant pas aucune trace d'Ahmès, des larmes se formèrent et dévalèrent ses joues. Elle porta sa main à son œil, voulant effacer ses larmes.

- Je... Vous déteste... réussit-elle à articuler malgré sa gorge nouée à l'adresse des deux garçons qui ricanèrent.

Sa voix était nouée par le chagrin, aveuglée par la rage et la haine, elle se rua vers Bata et son complice. La blonde pouvait à présent voir à quoi ressemblait ce dernier. Comme Ahmès et Bata, le complice de ce dernier possédait une peau délicieusement hâlée. Et l'instar de l'autre égyptien, ses cheveux étaient d'un blond platine - presque blancs - Il semblait être de grande taille et être mince. Ses yeux indigo étaient peints de khôl - le dessin autour de ses yeux reprenaient le symbole de l’œil d'Horus - ce qui agrandissait son regard ardent. Il était vêtu d'un haut noir à manches courtes moulant son torse. Il avait enfilé un jean beige et y avait ajouté une simple ceinture noire. Il était chaussé d'une paire de chaussures italiennes noires et cirées. Et enfin, pour parfaire sa tenue, il avait orné ses poignets et ses biceps de bracelets en or et avait rajouté une longue cape de couleur sombre. Son cou était décoré d'un collier triple en or.

- Mahou, tu entends ce que vient de dire cette belle rose des sables ? demanda sarcastiquement Bata.  

- A ce que je vois, notre Pharaon bien aimé s'est entiché d'une femme, remarqua Mahou, avec le même ton sarcastique qu'a employé son ami. Ce n'est pourtant pas l'habitude de son Altesse... continua-t-il en riant macabrement.

Fedora se leva d'un bond et voulut frapper Mahou. Mais Bata l'en empêcha en lui prenant le poing. Il força sur sa prise et la contraignit à se baisser. Il avait tellement de force que Fedora gémit de douleur. La blonde prit appui au sol et vit une pierre au bout tranchant. Elle prit la pierre et frappa Bata à l’œil avec.

- Salope ! s'écria-t-il en la lâchant, mettant sa main sur sa plaie. Mahou ! Occupes toi d'elle ! ordonna-t-il son ami.

Alors que celui-ci se rua vers elle, Fedora l'esquiva et réussit à l'assommer. La blonde courut vers le puits et hurla le nom d'Ahmès à pleins poumons. N'ayant aucune réponse, elle s’effondra au sol, pleurant à chaudes larmes. Brusquement, elle entendit une voix masculine douce et agréable à l'oreille. Fedora retrouva espoir en entendant la voix d'Ahmès, des larmes continuaient de couler le long de ses joues.

- Ahmès ! cria-t-elle. Tu vas bien ?

- Oui ! Lance moi quelque chose pour que je puisse remonter !

La blonde décrocha sa cape instinctivement et la lança vers l'égyptien. Ce dernier la lui relança quelques secondes plus tard, il avait noué leurs deux capes ensemble. Fedora attrapa les capes et puisa dans les forces qu'il lui restait pour hisser Ahmès hors du puits. Elle vit une main basanée se posait sur le rebord du puits pour voir que l'autre s'était posée dessus aussi. Le corps entier de l'égyptien fit enfin surface. Elle força encore un peu et Ahmès pût enfin être sur la terre ferme. Les deux amis haletèrent, essayant de reprendre leurs souffles. Ahmès s'écroula au sol. Et, à bout de force, Fedora le rejoint à terre. Elle se mit sur le dos et contempla la voûte céleste constellée d'étoiles rayonnantes. La pleine lune était à son zénith et ses rayons d'argent diffusèrent une lumière lunaire réconfortante et apaisante. L'égyptien s'allongea sur le dos et il prit la main de la blonde. Celle-ci resserra celle d'Ahmès et se blotissa contre lui.

- Qui sont ces deux garçons séduisants ? lui demanda-t-elle avec un ton angélique.   

- Fedora, on peut en parler à un autre moment ? l'interrogea-t-il.  

- Non, on en parle maintenant, ordonna-t-elle d'un ton impérieux.

- Bien, commença-t-il en s'asseyant, posant sa main sur son front, Mahou et Bata sont mes anciens petits copains. Enfin, ce sont les deux premiers garçons avec lesquels j'étais en couple... soupira-t-il. 

- Tu es sorti avec eux ?! Je comprends pourquoi mais... Bref... Maintenant que tout ça est fini, on peut, peut-être rentré dans la villa avant que tes parents s'inquiètent, lui proposa-t-elle en posant une main réconfortante sur l'épaule dénudée de l'égyptien.

- Oui, allons-y, répondit-il simplement en dénouant les capes.

Il tendit la cape de la blonde à cette dernière avant de recouvrir ses épaules hâlées de sa cape. Fedora fit de même et se leva. Ahmès se leva aussi, et il prit la main de cette dernière. Elle regarda leurs mains, et releva la tête, lui souriante. Ils se dirigèrent vers la villa et lorsqu'ils furent enfin entré à l'intérieur, ils entendirent une chanson dont le rythme entraînant et aux connotations orientales fut familière à la blonde. Il lui semblait que c'était Rhytm of the Night de Loona. Fedora se tourna vers Ahmès. L'obscurité de la nuit avait masqué les plaies qu'Ahmès possédait. Il était couvert de poussière, ce dont se fichait Fedora. La mère d'Ahmès, passant par là, congratula son fils - sarcastiquement - pour son look réussi de momie pharaonique. - Maintenant, je comprends pourquoi on dit que Pharaon est l'incarnation du dieu Horus, dit-elle en contemplant Ahmès qui se mit à rougir.

- Oui, mon fils est resplendissant mais il le serait encore plus si il n'était pas couvert de saletés. Enfin, soupira-t-elle, profitez de la fête mes deux tourtereaux ! s'exclama-t-elle en ébouriffant les cheveux des deux amis.

Elle les abandonna et rejoignit ses invités. Ils rirent avec amertume. Ahmès se tourna vers Fedora et il lui tendit sa main droite qu'elle prit. Il colla de nouveaux leurs deux corps, la blonde se blotissa contre lui. L'égyptien dégageait encore ce doux parfum d'ambre et d'encens. Ahmès garda ses bras enroulés autour de la taille de la blonde. Cette dernière entoura ses bras autour de la nuque d'Ahmès. Ils commencèrent à danser sur la chanson de Loona. Et dès que la chanson se termina, les deux amis partirent se coucher. Ils avaient prit l'habitude de dormir ensemble depuis leur plus tendre enfance. Mais lorsqu'est venue l'adolescence, leurs parents respectifs ont pensé qu'il était préférable qu'ils aient chacun leurs chambres... Allez savoir pourquoi ! Mais cette décision ne les avait pas empêché de continuer de dormir dans le même lit... Puisque c'est justement ce qu'ils comptaient faire. Ils montèrent dans la chambre d'égyptien. Au fond de la chambre se trouvait un lit à baldaquin fait de fines couvertures de soie et de lin où de fils d'or étaient brodés dans le tissu blanc. La chambre possédait tout ce qui devait se trouver dans une chambre de garçon égyptien. Les murs étaient fait d'or, le sol était recouvert d'un tapis blanc. Des sculptures représentant toutes sortes de dieux et déesses égyptiens. Sur les murs d'or étaient accrochés des tableaux avec une vitre transparente pour qu'on puisse voir les rouleaux de papyrus peints avec des hiéroglyphes colorés, chaleureux et magnifiques. La blonde alla se changer dans la salle de bain, tandis qu'Ahmès faisait cela dans sa chambre. Fedora se vêtue donc d'un t-shirt noir assez moulant après avoir enlevé son soutien-gorge, d'un short de sport blanc. Elle noua ses cheveux en queue de cheval et sortit de la salle de bain. Elle vit Ahmès, torse nu, assit sur le lit, du côté gauche. Il avait plié ses affaires sur son bureau. La blonde sourit et s'assit aux côtés d'Ahmès. Ils étaient de face, l'égyptien embrassa le front de la blonde et ils se couchèrent. Ahmès garda son collier ras de cou ainsi que ses bracelets de bras et de poignets. Pour combler le manque causé par la perte de sa chaîne, il avait rajouté un shenou - un cartouche égyptien où était inscrit, à l'époque des Pharaons, le nom de ces derniers et dont la fonction était de le protéger, qui contenait le prénom du bel égyptien. Enfin, il était vêtu d'un simple pagne bleu sombre. Fedora, après tout ce qu'elle venait de vivre, partit rejoindre sans difficulté le royaume de Bès - le dieu égyptien protecteur des rêves -. Mais Ahmès eut du mal à entrer dans ce royaume où tout était possible. Il réussit à fermer les yeux mais, un instant plus tard, il se réveilla en sursaut. Une goutte de sueur perlait à son front. Il éveilla la blonde en se retirant du lit. Ahmès se dirigea vers le balcon d'où il avait une vie imprenable sur la ville plongée dans le noir. Fedora lui suivit. Elle vit que le dos d'Ahmès était tatoué de tablettes égyptiennes avec des symboles antiques. La blonde en fut presque éblouie. Elle effleura du bout des doigts les tatouages de son ami qui en trembla.

- Tu te souviens de la première fois qu'on s'est fait tatoué ? lui demanda-t-il, avec un ton de nostalgie dans sa voix.

- Oui, on s'est fait démonter par nos parents ! s'exclama-t-elle, un sourire de regret s'étirant sur son visage. Mais, ça ne nous a pas empêchés de recommencer, rajouta-t-elle en voyant l’œil d'Horus orné entre les omoplates d'Ahmès. Finalement, tu t'es fait tatoué l’œil Oudjat à ce que je vois, continua-t-elle en caressant délicatement de son majeur verni de noir le dessin.

- Oui, et toi ? l'interrogea-t-il en se tournant vers elle.   

- J'ai dépensé ce qui me restait d'argent pour faire les retouches du renard que j'ai sur la cheville, répondit-elle.

- Du coup, j'ai ton cadeau pour ton anniversaire ! Mon tatouage ne m'a coûté que cents dollars ! s'écria-t-il, enthousiaste. Bon, il fallait y rajouter le noir mais si tu le laisse tel quel, tu dois en avoir que pour cinquante dollars... ajouta-t-il.  

- Ahmès, tu n'es vraiment pas obligé ! s'écria la blonde, gênée.

- Laisse ! Ça me fait plaisir ! s'exclama-t-il en lui prenant la main, souriant, heureux. Les deux amis rirent. Ahmès se retourna vers la ville. Fedora l'enlaça et posa sa tête contre contre le cou de l'égyptien quand la porte s'ouvrit subitement. D'abord paniqués, ils furent soulagés de voir qu'il s'agissait du petit frère d'Ahmès, Hou. Ce dernier avait dans ses mains un collier ressemblant à celui de son frère. Hou possédait le même collier que son frère autour du cou. Le petit frère d'Ahmès s'approcha de ce dernier. Hou tendit à Ahmès son collier qu'il prit. Il remercia son petit frère et lui ébouriffa les cheveux. Hou souhaita une bonne nuit à Ahmès et à Fedora avec un sourire malicieux aux lèvres. Il partit, ce sourire désagréable aux lèvres.

- J'y crois pas... Même mon frère croit que je suis en couple avec toi... soupira-t-il de découragement.

Ils éclatèrent de rire et s'écroulèrent sur le lit. Ils s'installèrent dans les couvertures, Ahmès enroula ses bras autour de la taille de la blonde qui posa ses mains sur les phalanges du bel égyptien. Celui-ci réussit à s'endormir et il regagna le royaume de Bès.

On toqua de nouveau à la porte, ce qui rendit la blonde folle de rage. Elle se leva d'un bond. Elle en avait assez qu'on la réveille pour un oui ou pour un non ! Elle alla ouvrir et vit son oncle Bryan. Un sourire gêné s'étala peu à peu sur le visage de ce dernier. Il tenait entre ses mains trois paquets cadeaux. Il demanda à la blonde si il pouvait entrer. Elle répondit avec amertume qu'il le pouvait. Il entra donc et s'assit sur le lit de Fedora. Il tapota la place près de lui, lui demandant de venir s'asseoir à ses côtés. La blonde gonfla ses joues et soupirant, elle partit se mettre à côté de Bryan. Il lui tendit les cadeaux qu'elle posa près d'elle. Il lui demanda de les ouvrir.   

- Pourquoi c'est toi qu'on m'a envoyé ? l'interrogea-t-elle, jouant avec le plus petit.   

- Parce-que c'est moi qui ai voulu venir. Tout simplement, Fedora, lui dit-il en se tournant vers elle. Tu es un peu comme ma fille, continua-t-il en enroulant son bras autour des épaules de sa nièce. Je ne suis pas homophobe tu sais... L'un de mes fils, Charles, l'est et si il n'est pas là, c'est tout simplement parce-qu'il est en Pologne avec son polonais de petit-ami.   

- Oh... Je... Je suis désolée... Je ne savais pas, dit-elle, navrée.   

- Excuses acceptées ! s'écria-t-il, retrouvant un sourire heureux. Et si tu ouvrais tes cadeaux maintenant ? lui demanda-t-il, euphorique.   

- Allons-y ! Bryan l'informa que sa mère aussi lui avait offert quelque chose.

Fedora écarquilla les yeux et prit le petit paquet. Elle déballa et vit un écrin en velours bleu sombre. Elle l'ouvrit et y vit un simple collier en or avec un pendentif en forme de la croix d'Ankh - dit aussi " croix de vie " -. Elle mit le collier autour de son cou et en déballa un autre, plus gros. C'était un thermostat en porcelaine où se trouvait un scarabée doré et noir. Elle se jeta au cou de son oncle qui lui caressa le dos, l'informant, avec une voix gênée, qu'elle avait un autre cadeau à déballer. Elle se sépara de Bryan et le regarda, surprise et soupçonneuse. Elle prit donc le cadeau restant. C'était une boite rectangulaire et longue. Elle sourit à son oncle, pensant qu'il s’agissait d'un autre bijoux - comme une montre -. Alors elle déballa et vit une boite noire avec des hiéroglyphes dorés inscrits. Intriguée, elle ouvrit la boite et vit un stylo plume en or. Son visage se décomposa, elle ne comprenait pas pourquoi on lui avait offert un stylo.   

- C'est de ma part, lui indiqua-t-il. Ta tante m'a dit que tu écrivais des histoires et moi j'ai pensé que tu les écrivais sur un carnet. Mais, on m'a informé que tu les écrivais sur ordinateur, finit-il, assez honteux.   

- C'est pas grave, tu ne pouvais pas savoir... le rassura-t-elle. Dès que j'aurais un carnet où écrire, je le ferais avec ce stylo. Il est sublime tonton, merci ! s'écria-t-elle, en se jetant dans ses bras, joyeuse.

Ils sourirent tout les deux, Bryan caressa le dos de sa nièce. Ils se séparèrent, il était déjà quatorze heure et Bryan lui demanda si elle voulait regarder la Momie avec lui. Elle lui demanda si il s'agissait du film de 1999. Il hocha la tête et Fedora répondit alors qu'elle le voulait. Il alla donc chercher le DVD du film et le mit sur la télévision de la chambre de la blonde. Ils s'allongèrent et regardèrent donc le film. Bryan et Fedora se réveillèrent et descendirent au salon où ils virent un ami d'enfance du père de Fedora, Bruce Bills. Bills avait des cheveux bouclés et gominés. Il était vêtu une chemise violette déboutonnée aux deux premiers boutons. Il avait enfilé un pantalon marron de costume et il portait des lunettes rondes. Les deux amis d'enfance se prirent dans les bras. Fedora les trouva attachants tout les deux. Mais, les réflexions qu'il avait fait à sa mère restèrent en travers de sa gorge et elle préféra rester avec son oncle. Fedora entendit un cri masculin, elle se retourna et vit que son père avait piqué son ami avec un stylo au niveau de la taille. Un sourire s'étala sur le visage de la blonde, les autres membres de sa famille se mirent à rire. L'heure du départ sonna le lendemain matin. Ils avaient préparer leurs affaires et dirent au revoir à la famille. Fedora, Henry et Grace s'assirent les uns à côté des autres. Ils arrivèrent le soir. Fedora ne prêta aucune attention à sa famille, à part Henry et à Grace. Sinon, elle les ignora. Elle reçut un message de Charles. Il lui demanda si elle voulait venir chez lui le lendemain. Fedora sourit et se mit à rougir. Elle lui répondit qu'elle viendrait, Charles l'informa qu'il passera la chercher le matin. Elle lui souhaita une bonne nuit et le châtain lui envoya des cœurs. Fedora éclata de rire et partit se mettre en pyjama. Elle sortit de sa valise ses habits et la machine à écrire que lui avait donné Alicia. Elle se vêtue de son pyjama et alla s'installer dans son lit, portant la machine à écrire. Fedora commença l'écriture, elle prit goût à cette forme d'écriture et s'endormit quelques heures après. Elle avait posé la machine à écrire au sol et avait tiré les couvertures sur elle. Elle repensa à Ahmès et à Charles. Si les deux se connaissaient vaguement, le châtain ne savait pas l'orientation sexuelle du meilleur ami de sa petite-amie. Celle-ci se demanda si Charles était homophobe. Et cette question, ne trouvant pas de réponses, resta durant toute la nuit dans son esprit.